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La transformation des terres salines-alcalines en Chine porte ses fruits

LI XIAOYANG  ·  2023-12-11  ·   Source: La Chine au présent
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Récolte dans la Base de plantation et de sélection de coton-graine des terres salines et alcalines du district de Wudi (Shandong), le 14 novembre 2023 

Lorsque vous voyagez dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), vous verrez parfois de vastes champs blancs, bien qu’il n’y ait pas encore de neige. Il s’agit de terres salines et alcalines, où les plantes et les cultures ont du mal à pousser. Dans cette région aride, le taux annuel d’évaporation peut être plus de 10 fois supérieur au volume des précipitations annuelles.

Des sels dissous s’accumulent à la surface du sol au cours de l’évaporation, et se cristallisent. En l’absence de précipitations suffisantes pour éliminer ces sels, la salinité et l’alcalinité de la couche superficielle du sol continueront de s’accroître. Les terres salines et alcalines du Xinjiang représentent 36,8 % de ce type de sol du pays.

Aujourd’hui, ces terres autrefois stériles se transforment progressivement en terres cultivables grâce à la science. Hu Shuwen, professeur au département des ressources et de la science environnementale de l’Université agricole de Chine, fait partie des chercheurs qui ont réalisé ce miracle.

Au mois de juillet 2023, son équipe de recherche a commencé un essai de culture de maïs sur ce type de sol dans la préfecture de Hotan (sud-ouest du Xinjiang), en utilisant l’irrigation au goutte-à-goutte et des amendements biologiques du sol développés de manière indépendante. Fin septembre, la récolte de maïs a atteint 45 000 kg par hectare. Grâce à la nouvelle technique, le rendement a augmenté de 60 % sur les terres salines-alcalines, même si la variété de maïs, ainsi que la consommation d’eau et d’engrais sont restés inchangés.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (OAA), la Chine possède actuellement à peu près 100 millions d’hectares de terres salines-alcalines, dont un tiers pourrait être amélioré pour accroître la productivité. « La transformation de ces terres peut améliorer l’environnement écologique et fournir plus de produits agricoles de meilleure qualité, ce qui permettra d’étendre la superficie cultivable de la Chine et d’assurer davantage la sécurité alimentaire du pays », déclare M. Hu.

Surmonter la difficulté technique

Hu Shuwen étudie depuis 2008 la question de la remise en état des terres salines-alcalines. Selon lui, ces terres ont une faible teneur en nutriments, ainsi qu’une consistance visqueuse, qui ralentit l’infiltration de l’eau et rend le dessalement moins efficace. Les méthodes concrètes comprennent la réduction physique des sels de la couche superficielle du sol, l’amélioration du sol déminéralisé et la sélection de cultures tolérantes au sel.

Il a rassemblé 12 personnes qui se consacrent à la recherche sur la restauration du sol. L’équipe a établi plus de 130 sites expérimentaux aux quatre coins du pays, dont les sols leur servent de laboratoires pendant sept mois de l’année. À ce jour, ils ont recueilli plus de 32 000 échantillons de sol et remis en état plus de 126 700 ha de terres salines-alcalines, dont 6 000 ha étaient non exploités et plus de 100 000 ha étaient des terres à faible rendement. Leurs efforts ont permis d’augmenter la production annuelle totale de ces terres de 200 millions de kilos.

« La remise en état des terres salines-alcalines au moyen d’amendements est compliquée. En fait, cette technique doit être réajustée en fonction de nombreux facteurs tels que la structure et la salinité du sol, la variété des cultures, les méthodes de plantation ainsi que l’irrigation », explique M. Hu.

Il ajoute que la salinisation des sols en Chine est due à plusieurs raisons. Par exemple, dans le Xinjiang et dans le nord-est du pays, cette dégradation résulte principalement du climat aride, tandis que dans des régions côtières comme le Jiangsu et le Shandong, la mer constitue une cause majeure.

En plus du progrès du travail dans le Xinjiang, l’équipe de M. Hu se concentre toujours sur ce phénomène dans le nord-est de la Chine, en particulier dans la province du Jilin, où environ 960 000 ha de terres sont touchées. Grâce à ses efforts inlassables au cours de la dernière décennie, les terres stériles à forte salinité dans cette province se sont graduellement transformées en rizières, avec une production de plus de 7 500 kg par hectare.

À l’heure actuelle, cette pratique chinoise s’étend au monde entier. Au mois de juin, au siège de l’OAA à Rome, en Italie, Hu Shuwen a présenté des techniques de dessalement à ses homologues d’Égypte et des pays d’Asie centrale. Suite à cela, l’Égypte, dont l’environnement naturel ressemble à celui du Xinjiang, a adopté la méthode d’irrigation développée par son équipe. « L’année prochaine, nous présenterons la technologie de restauration des sols à plus de pays », déclare M. Hu.

 

Un technicien effectue le repiquage mécanisé du riz à Kachgar (Xinjiang), le 25 mai 2022. 

Remettre en valeur des terres

Dans le Xinjiang, où les ressources en eau sont très précieuses, la plantation de cultures tolérantes au sel peut non seulement augmenter le rendement des terres salines-alcalines, mais aussi réduire progressivement la salinité du sol.

« Auparavant, la remise en valeur d’un hectare de terre saline-alcaline nécessitait 30 000 m3 d’eau, ce qui n’était pas viable compte tenu de la pénurie d’eau dans le Xinjiang », explique Tian Changyan, chercheur à l’Institut d’écologie et de géographie du Xinjiang relevant de l’Académie des Sciences de Chine.

En 2000, l’équipe de M. Tian a sélectionné quelques variétés parmi 300 plantes tolérantes au sel et les a plantées dans le Xinjiang. Trois ans plus tard, certaines plantes avaient éliminé 85 % de la salinité du sol et la quantité d’eau requise annuellement n’était plus que de 4 500 m3 par hectare.

En plus de promouvoir des plantes naturellement tolérantes au sel, ces experts agricoles ont réussi à accroître la résistance au sel et le rendement de quelques autres cultures par le biais de l’édition génomique.

Le regretté académicien Yuan Longping (1930-2021), connu comme le « père du riz hybride », fait partie des plus importants contributeurs à la recherche et à la promotion du « riz de mer », qui est une souche résistante au sel. Cette variété a spécialement été améliorée pour être cultivée sur des sols avec une forte densité de sel. M. Yuan avait indiqué que la Chine disposait de 7 millions d’hectares de sols salins-alcalins pour cultiver du « riz de mer », et que si chaque hectare pouvait produire 4 500 kg de riz, cela suffirait à nourrir 80 millions de personnes.

Ces dernières années, la culture du « riz de mer » a été encouragée dans le Xinjiang, ce qui a permis d’augmenter considérablement la production. La ville d’Alaer possède une zone de démonstration d’une superficie de 700 ha, qui a réalisé cette année une récolte de 8 607 kg par hectare, un niveau record. La ville de Kachgar s’est engagée dans la culture du « riz de mer » en 2018, avec une production qui est passée de 4 500 kg à plus de 7 500 kg par hectare, et le revenu annuel par ménage des agriculteurs locaux a augmenté de 48 000 yuans.

Depuis 2018, les techniques chinoises de culture du « riz de mer » ont été diffusées dans d’autres régions du monde, à Dubaï (Émirats arabes unis) entre autres, qui a réalisé un rendement de 9 000 kg par hectare dans des zones désertiques.

Perspectives de développement

De nouvelles industries émergent pour diversifier l’utilisation des terres salines-alcalines en Chine. Beaucoup de régions ont transformé ces terres pour l’aquaculture. Dans la région autonome hui du Ningxia et dans le Shandong, on cultive des plantes tolérantes au sel pour nourrir le bétail. À Panjin (Liaoning), de vastes zones humides pleines de plantes rouges sont devenues des destinations touristiques très prisées.

La restauration et l’utilisation des sols salins-alcalins ont été au cœur du développement agricole chinois ces dernières années. Au mois de mai, le gouvernement central a fondé le Centre national d’innovation technologique pour l’utilisation intégrée des terres salines-alcalines dans le Shandong, qui rassemble des experts venant de différents instituts de recherche du pays.

On estime que ce centre développera d’ici à 2025 de nouvelles technologies pour améliorer les sols et parvenir à une utilisation efficace de l’eau, et enregistrera d’ici à 2030 des progrès décisifs dans les technologies clés en matière d’utilisation des sols alcalins, en créant des entreprises technologiques dans ce domaine. Le cas échéant, environ 12,3 millions d’hectares de sols alcalins en Chine pourront être transformés en terres agricoles potentielles.  

 

LI XIAOYANG est journaliste à Beijing Information. 

 

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