Un programme de réduction des émissions polluantes proposé par les autorités environnementales de la municipalité de Beijing vient d'être abandonné, une décision qui selon les experts du secteur permettra aux constructeurs automobiles d'éviter une duplication des coûts de recherche et de développement.

Le programme proposé par Beijing, qui avait été rendu public au mois de novembre pour solliciter l'avis de la population, a été abandonné dès lors que le ministère de la Protection de l'environnement travaille en ce moment sur la formulation de normes nationales, a indiqué Wei Honglian, le responsable du service des émissions de véhicules au ministère.

Le projet de la municipalité s'inspirait des normes californiennes LEV III des véhicules à faibles émissions, tandis que les normes nationales adoptées voilà plusieurs décennies en Chine suivent elles les normes européennes.

Les autorités environnementales de Beijing n'ont pour l'instant émis aucun commentaire quant à l'abandon du programme et un responsable de Beijing en faveur des normes d'émission locales a refusé d'être interrogé sur le sujet, selon le magazine Caixin.

Si l'abandon du programme est encore entouré de mystère, les experts estiment qu'il est malgré tout certain que les constructeurs automobiles seront soulagés par cette annonce.

De fait, si le programme de Beijing était entré en vigueur, les constructeurs auraient dû concevoir des véhicules répondant à deux séries de normes, ce qui aurait entraîné des dépenses importantes de recherche et de développement, analyse Cui Dongshu, secrétaire général de l'Association des véhicules particuliers de Chine.

« Les marques chinoises ont des marges bénéficiaires plus limitées et un budget plus stricte. Pour éviter une hausse des coûts, elles devraient peut-être attendre la mise en œuvre des normes nationales, ce qui affecterait les livraisons de véhicules aux concessionnaires et donc entraînerait une chute des parts de marché des constructeurs automobiles chinois. »

Dong Yang, vice-président exécutif de l'Association des constructeurs automobiles de Chine (CAAM), a pour sa part expliqué que les normes d'émission locales allaient à l'encontre des intérêts des consommateurs.

Selon lui, la hausse potentielle des coûts de recherche et de développement induite par la multiplication des normes d'émission aurait pu contraindre les consommateurs à payer plus cher pour devenir propriétaire d'un véhicule.

Dong était un des premiers à s'opposer au projet des normes d'émission locales. « Je suis d'accord pour que l'on dispose de normes plus sévères que celles actuellement imposées à Beijing, mais pas les normes Capital VI, qui sont illégales », avait écrit Dong sur son blog après la publication du projet en novembre.

Les normes National V ont quant à elles été mises en œuvre au mois d'avril dans onze provinces et municipalités de l'est de la Chine, mais elles ne prendront pas effet à l'échelle nationale avant le 1er janvier 2018.

« Si les autorités font la promotion des normes Capital VI en 2016, elles ne doivent pas les faire appliquer avant 2022 », souligne Yan Ping, président de Yuchai, le plus grand fabricant multinational de moteurs à combustion de Chine.

Source : French.china.org.cn