A l'occasion de l'édition 2016 du Forum de Bo'ao pour l'Asie, la question de la gouvernance du changement climatique est une nouvelle fois sur toutes les lèvres des participants. L' « Accord de Paris » qui a été conclu l'an passé sera signé aux Nations unies le 22 avril mais une préoccupation demeure, celle de sa mise en œuvre.   

Le 23 mars, lors de la session intitulée « Gouvernance globale sur le changement climatique : quoi de neuf après Paris ? ». Xie Zhenhua, le représentant spécial de la Chine pour les affaires du changement climatique et ancien vice-président de la Commission nationale du développement et de la réforme de Chine, déclare que même si l'« Accord de Paris » a été conclu, sa mise en œuvre sera un processus long et très difficile. « Maintenant, l'économie ne connaîtra plus de boom, mais les méthodes de développement à forte intensité en carbone et à forte émission ne sont pas durables. Nous pouvons parvenir [au développement durable] par le biais des énergies vertes à faible émission de carbone et de l'innovation technologique par la coopération internationale. »  

D'ici à 2030, selon des estimations, les investissements dans les infrastructures de base dans le monde devront atteindre 90 mille milliards de dollars. Avec un développement à faible intensité de carbone, les perspectives sont vastes pour la construction de telles infrastructures. Qin Dahe, vice-président de l'Association pour les sciences et les technologies de Chine et membre de l'Académie des sciences de Chine, explique que la probabilité de réussir à contrôler la température moyenne de la surface terrestre en-deçà de deux degrés avant la fin du siècle n'est que de 66 %, quand bien même les clauses d'application de l' « Accord de Paris » seraient mises en œuvre après la signature.  

La question se pose alors de savoir comment parvenir à cet objectif. Elle concerne le développement durable de l'humanité. « Il y a un fossé immense entre la Contribution prévue déterminée au niveau national de chaque pays et l'atteinte de l'objectif de deux degrés,  explique Xie Zhenhua à Beijing Information. Si on veut combler ce fossé, il est nécessaire de dresser un état des lieux tous les cinq ans, faire un bilan et une évaluation,  puis de nouveau faire un bilan du fossé qu'il reste à combler, procéder à des échanges entre les pays pour trouver les meilleures pratiques, apprendre les uns des autres et en trouver les causes. » Et de conclure : « Pour remédier à cette disparité, il faut encourager l'innovation technologique chez les gens, voir aussi les domaines où il y a des besoins en capitaux, à combien sont estimés ces besoins, et par le biais de la finance verte et du Fonds vert pour le climat, aider les gens à compléter leurs besoins en capitaux et par le biais des vitrines technologiques, à promouvoir les transferts technologiques. » 

Beijing Information