Des économistes américains estiment que la hausse des droits de douane pourrait ralentir la croissance de la dette américaine, mais ne permettrait pas d'en obtenir une réduction significative, selon un reportage publié dimanche par le magazine Fortune sur son site web. 

Le président américain Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises que les recettes provenant de l'augmentation des droits de douane pourraient à la fois réduire la dette nationale américaine de 37.000 milliards de dollars et financer un "dividende" public. 

Son objectif principal est "de rembourser la dette, qui sera très importante", mais il est également possible que "nous engrangions tellement d'argent que nous puissions très bien verser un dividende au peuple américain", a déclaré M. Trump au début du mois. 

Le reportage du magazine Fortune, citant plusieurs économistes américains, a exprimé son scepticisme quant à l'affirmation du président. 

Joao Gomes, professeur de finance et d'économie à la Wharton School de l'Université de Pennsylvanie, a déclaré que les recettes douanières pourraient compenser certains coûts du "One Big, Beautiful Bill Act", qui, selon les projections du Congressional Budget Office, devrait ajouter 3.000 milliards de dollars à la dette d'ici 2030, mais qu'elles ne devraient pas avoir d'impact significatif sur la dette globale. 

Desmond Lachman, chercheur senior à l'American Enterprise Institute, a déclaré que l'affirmation de M. Trump selon laquelle il allait lever 300 milliards de dollars n'était qu'une "goutte d'eau dans l'océan" par rapport à la dette croissante du pays. "Le pays est sur une trajectoire d'endettement vraiment dangereuse", a-t-il dit. 

M. Lachman a également averti que si M. Trump présentait les droits de douane comme un outil de création d'emplois ou de réduction de la dette afin de renforcer son soutien politique, les investisseurs risquaient de ne pas être convaincus. "Les marchés ne sont pas stupides. Ils savent faire des calculs et se rendent compte que c'est absurde", a-t-il ajouté. 

Le reportage a également souligné que les recettes actuelles provenant des droits de douane ne couvraient même pas les intérêts de la dette américaine, sans parler de la réduire. Citant les données du Trésor américain, il a indiqué que les intérêts de la dette nationale s'élevaient à 60,95 milliards de dollars en juillet, tandis que les recettes provenant des droits de douane ne s'élevaient qu'à 29,6 milliards de dollars.