La « belle Chine » est un modèle de croissance verte et de bien-être collectif.

Ferme forestière de Saihanba à Chengde (Hebei), le 27 août 2021 

La « belle Chine » n’est pas simplement un terme à la mode ou un slogan accrocheur destiné à vanter le charme de la Chine. En 2015, la cinquième session plénière du 18e Comité central du Parti communiste chinois a lancé le concept de développement innovateur, coordonné, vert, ouvert et partagé. Ces cinq aspects ont été détaillés dans le XIIIe Plan quinquennal. À mon avis, la construction d’une belle Chine est un concept guidé par l’idée de développement vert, centré sur le peuple, axé sur des résultats concrets, et soutenu par des politiques et un cadre institutionnel solides. Cette initiative incarne une série de résultats théoriques et pratiques obtenus par la Chine pour améliorer le bien-être du peuple, protéger l’environnement écologique et promouvoir le développement durable. De plus, elle représente également une initiative importante de la Chine pour s’engager activement dans le développement durable mondial.

Développement vert

Le développement vert est le trait marquant de la belle Chine, et promouvoir un développement bas carbone est la voie clé pour construire une belle Chine.

L’initiative de développement vert de la Chine est guidée par la pensée sur la civilisation écologique du président chinois Xi Jinping, un cadre philosophique et scientifique fondé sur plus de 40 années de travail à différents échelons administratifs. Par exemple, lorsqu’il travaillait dans le Fujian, il a dirigé l’aménagement intégré du lac Yundang, mettant en avant la gouvernance fondée sur la loi, le respect de la nature et la gestion scientifique. Ces principes, axés sur la primauté du peuple, la collaboration collective et les bénéfices partagés, ont inspiré les pratiques actuelles de protection et de restauration de l’écosystème marin en Chine. Lorsqu’il travaillait dans le Zhejiang, il a proposé la théorie « la nature vaut son pesant d’or », soulignant le lien étroit entre la protection de l’environnement et le développement économique.

La pensée sur la civilisation écologique du président chinois est profondément enracinée dans la sagesse écologique du concept chinois « harmonie entre l’homme et la nature », tout en intégrant les pratiques mondiales de développement durable. L’objectif « double carbone » lancé par la Chine, qui consiste à atteindre le pic des émissions de carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060, est une pratique concrète de cette pensée. Avec la mise en œuvre progressive de ces plans, le monde devrait être témoin du miracle de la transition verte et bas carbone de la Chine. On peut s’attendre à ce qu’après 2030, la Chine réduise considérablement ses émissions de carbone, adopte des modes de production plus écologiques et réalise une sécurité écologique renforcée. Ces objectifs ambitieux aideront la Chine à réaliser sa vision de construire une belle Chine d’ici le milieu du siècle.

Tungamirai Eric Mupona participe à un forum sur le développement vert dans le district d’Anji (Zhejiang), en novembre 2023.

Production verte

En tant que premier producteur manufacturier mondial, la Chine est confrontée à un défi majeur : comment augmenter la production industrielle tout en assurant la durabilité environnementale ?

Selon le Bureau national des statistiques, la Chine occupe solidement, depuis 2010, la première place mondiale en matière d’industrie manufacturière. En 2012, la valeur ajoutée industrielle de la Chine a dépassé les 20 000 milliards de yuans, et a crû en moyenne de 5,7 % chaque année entre 2013 et 2023. En 2022, la part de la Chine dans la production manufacturière mondiale a grimpé à 30,2 %, contre 22,5 % en 2012.

Compte tenu du rôle central de la Chine dans la croissance économique industrielle mondiale et de la poursuite de son processus d’industrialisation, le monde entier observe comment la Chine intègre le concept de développement vert dans ses technologies de fabrication et ses stratégies d’industrialisation. Pour trouver un équilibre entre l’amélioration de la productivité et la protection de l’environnement, la Chine a commencé à accélérer la construction d’un modèle de production verte et à optimiser sa structure industrielle. Pour les industries à forte consommation énergie et à forte émissions, telles que la production de charbon, d’acier et de ciment ainsi que le raffinage du pétrole, la Chine a mis en place une surveillance et des contrôles stricts, et a lancé une série de mesures incitatives pour accélérer la transition industrielle verte et bas carbone.

Depuis 2017, le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information organise la sélection d’usines vertes au niveau national, une initiative qui récompense les entreprises qui se distinguent dans le domaine du développement vert. En octobre 2024, 5 095 usines avaient déjà reçu le titre d’usine verte nationale, représentant plus de 18 % de la valeur totale de la production manufacturière chinoise. Selon les prévisions, d’ici 2030, cette part devrait dépasser 40 %.

Revitalisation rurale

La construction de la civilisation écologique progresse régulièrement en Chine, visant à ce que chacun puisse bénéficier des avantages écologiques. Dans un monde de plus en plus attentif au développement durable, les initiatives vertes de la Chine, en particulier ses réussites en matière de transition verte dans les zones rurales, constituent une source d’inspiration précieuse pour d’autres pays, surtout les pays en développement.

La construction des beaux villages est une composante clé de la vision d’une belle Chine. En 2023, lors de mon étude de terrain dans les zones rurales du Zhejiang, j’ai visité le district d’Anji, lieu de naissance du concept « la nature vaut son pesant d’or » et berceau de la construction des beaux villages en Chine.

J’ai aussi visité des régions montagneuses et des districts relativement moins développés, tels que Jinyun, l’un des 26 districts montagneux du Zhejiang. À Jinyun, j’ai été attiré par la beauté du village de Lianfeng et ses infrastructures bien développées. J’ai donc demandé à un cadre du village comment il avait réussi cela. Il m’a expliqué qu’il avait fait deux choses. La première avait été de rendre le village propre et la deuxième, de le rendre beau. Avant la rénovation, le village était désordonné et sale, les maisons étaient délabrées et la collectivité avait une dette de plus d’un million de yuans. Grâce à une série de réformes environnementales, le village s’était métamorphosé, devenant une destination touristique populaire. De plus, il a attiré des entreprises qui y ont établi des ateliers de co-prospérité, résolvant ainsi les problèmes d’emploi des villageois et stimulant l’économie collective du village.

Les régions occidentales de la Chine montrent des modèles diversifiés de développement écologique. En 2021, dans le bourg de Minning (Ningxia), j’ai été témoin de la manière dont le mécanisme d’assistance ciblée de la Chine a contribué au reboisement du désert local. Grâce à ce mécanisme, des technologies, des fonds et des talents professionnels ont pu être transférés sans obstacles du Fujian au Ningxia, ce qui a grandement favorisé la restauration écologique et le développement économique du Ningxia. La transformation de Minning est un exemple de réussite de coopération, qui illustre le passage de l’aide unilatérale à la coopération gagnant-gagnant.

Les pratiques de développement vert de la Chine et la construction d’une belle Chine est un processus complexe et global. Il comprend à la fois une conception stratégique descendante et une dynamique d’innovation ascendante, sans oublier la participation active du peuple. Cette approche, qui suit le principe de « s’adapter aux conditions locales », permet à la pensée de la civilisation écologique de se manifester sous des formes de pratique diversifiées. La vitalité du développement vert est ainsi visible aux quatre coins du pays.

L’approche de la Chine, ancrée dans les savoirs traditionnels et les expériences contemporaines, s’aligne étroitement sur le consensus mondial sur la protection et la restauration écologiques. Le modèle de développement vert de la Chine illustre une voie de développement durable inspirante à l’échelle mondiale. (Éditrice : CUI XIAOQIN)

*TUNGAMIRAI ERIC MUPONA est étudiant zimbabwéen, et docteur en affaires internationales et gouvernance mondiale à l’Université du Zhejiang.