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Forum de Davos 2025 : mieux collaborer pour profiter des opportunités technologiques |
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· 2025-01-21 · Source: CGTN | |
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(Note de l'éditeur : Cet article représente le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
La 55e édition du Forum de Davos ou Forum économique mondial se tient du 20 au 24 janvier 2025 à Davos en Suisse. « Collaboration pour l'ère intelligente » est le thème de ce rendez-vous annuel où sont attendus près de 3 000 représentants issus du monde entier et de différents domaines, dont 60 chefs d'État et de gouvernement. Dans un contexte marqué par des incertitudes économiques, des tensions géopolitiques et des défis climatiques, le Forum de Davos parie sur la réflexion et les échanges pour panser les défis mondiaux. Pour le présent rendez-vous, les discussions sur ce thème vont s'articuler autour des cinq axes.
Il s'agit de repenser la croissance en identifiant de nouvelles sources de prospérité dans un contexte économique en mutation, d'adapter des stratégies efficientes face aux mutations technologiques et géopolitiques, de valoriser le capital humain pour mieux affronter les transitions économiques et technologiques, de parer au changement climatique en mettant en œuvre les initiatives en faveur de l'environnement et du climat et de rétablir la confiance en ouvrant des passerelles à une coopération face aux crises sociales et politiques à travers la planète.
A l'heure où les technologies avancées comme l'intelligence artificielle, l'informatique quantique et la biotechnologie sont en train d'imprimer une nouvelle configuration aux sociétés, il faut mettre à contribution la réflexion pour mieux appréhender les défis et les opportunités qu'elles représentent. Ces technologies façonnent indéniablement le quotidien des sociétés et charrient de nouvelles situations auxquelles il faut impérativement s'adapter. C'est tout l'enjeu du Forum de Davos 2025. Les parties prenantes à cette rencontre, dans leurs diversités respectives, entendent proposer des pistes de solutions pour un meilleur profit des innovations technologiques. Davos se veut donc une plate-forme d'échange, de réflexion, de prospective et d'influence pour impacter positivement la marche du monde.
Qu'attend l'Afrique du Forum de Davos? Il faut souligner que le continent a revisité son format de participation à ce rendez-vous économique en abandonnant les modalités d'obtention de l'aide au développement. L'Afrique participe désormais au Forum pour proposer ce qu'elle a comme potentialités. Ces dernières années, l'Afrique est présente à Davos pour vanter les opportunités d'investissements dont elle dispose. L'on se rappelle que lors de l'édition du Forum de Davos 2024, un livre blanc, élaboré conjointement par le WEF et les Amis de la Zone de libre-échange continentale africaine, avait identifié quatre secteurs prioritaires pour l'Afrique. Il s'agit de l'agriculture, de la réduction de la dépendance de l'Afrique des importations, des véhicules électriques et des produits pharmaceutiques. Au moment où s'ouvre la 55e édition du Forum de Davos, ces priorités demeurent d'actualité. Chaque domaine évoqué représente un énorme potentiel d'investissement sur le continent. C'est dire combien ces quatre secteurs vont occuper une place de choix dans les discussions lors du présent rendez-vous de Davos.
S'agissant du secteur agricole, il y a lieu de mentionner que le continent dispose de 60% des terres arables restantes dans le monde. De ce fait, elle pourrait devenir la ferme du monde et aider à lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire si des investissements conséquents sont faits dans le secteur agricole. De la production à la transformation des produits agricoles, le champ est très vaste sur le continent. En outre, le livre blanc sur les quatre secteurs prioritaires en Afrique stipule que les échanges intra-africains dans le domaine de l'agriculture devraient augmenter de 574 % d'ici à 2030, si les droits de douane sont supprimés. Les fournisseurs d'intrants pourraient contribuer énormément à transformer qualitativement le secteur agricole en Afrique. L'agriculture, dans ses différents compartiments, représente donc un énorme potentiel d'investissement en Afrique.
Pour ce qui est de la dépendance aux importations, le continent est en pleine urbanisation avec tout ce que cela implique comme demande extérieure. Le continent doit travailler à produire ce dont il a besoin pour les réalisations des infrastructures, indispensables à son développement socio-économique. À titre illustratif, le livre blanc mentionne que l'opérationnalisation de la zone libre de libre-échange économique (ZLECAf) devrait, d'ici à 2030, faire augmenter de 28 % la demande de fret intra-africain. Toute chose qui engagera un besoin de 2 millions de camions, de 100 000 wagons, de 250 avions et plus de 100 navires supplémentaires. Sur la même lancée, le commerce maritime devrait passer de 58 millions à 132 millions de tonnes d'ici à la fin de la décennie. Il faut impérativement répondre à ces besoins sur place en Afrique, d'où l'impératif d'accélérer le transfert des technologies afin de réduire la dépendance aux importations. Produire sur place devient une priorité absolue pour réduire considérablement la dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
En ce qui concerne les véhicules électriques (VE), le livre blanc annonce que d'ici à 2035, l'Afrique pourra produire 4 à 5 millions de véhicules. Cela pourra se concrétiser par l'implantation de plus de 20 usines de fabrication de véhicules de grande taille supplémentaires sur le continent. Le marché des VE a un bel avenir sur le continent d'autant plus que l'Afrique détient 19 % des minéraux et métaux essentiels à la construction des VE. La promotion des énergies vertes encourage également l'utilisation de VE sur VE en Afrique. Ce qui dénote que ce secteur recèle un grand potentiel d'investissement sur le continent.
À propos des produits pharmaceutiques, il est question d'améliorer les chaînes d'approvisionnement dans la mesure où le continent ne répond qu'à 1% de ses besoins en matière de médicaments. Le livre blanc avance que la ZLECAF, lorsqu'elle sera opérationnelle, va permettre de créer un marché pharmaceutique africain unique pour encourager les investissements. À terme, les investissements pourront permettre à l'Afrique de fabriquer localement 60 % des vaccins dont elle a besoin d'ici à 2040.
Plus qu'un simple acte de présence, l'Afrique va à Davos pour proposer quelque chose de concret et de structurant en matière d'investissements. Toutefois, le continent doit travailler davantage à son intégration économique et promouvoir la stabilité à travers la résolution des conflits et autres crises sécuritaires. Sans un environnement qui rassure, aucun investissement digne de ce nom n'est possible.
Le Forum de Davos, depuis sa création en 1971 par le Pr Klaus Schwab, a pour vocation de réunir les dirigeants mondiaux pour discuter autour des défis mondiaux et de proposer des solutions collectives. La résilience économique face à l'incertitude géopolitique, l'innovation technologique pour répondre aux crises climatiques et les inégalités sociales et économiques seront aussi au menu des différentes sessions de l'édition 2025.
(Photo : VCG)
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