Des travailleuses agricoles dans un champ de chrysanthèmes à la Base de plantation du village de Daoshi, à Lin'an (Zhejiang) 

Le produit brut de l’écosystème (Gross Ecosystem Product, GEP) est une mesure conçue pour évaluer la contribution de la nature à l’économie. Plus concrètement, il permet de prendre en compte les écosystèmes dans la prise de décision en vue d’un développement socio-économique durable.

Le président chinois Xi Jinping a mis en avant l’idée que la nature vaut son pesant d’or afin d’illustrer le développement vert du pays. La Chine a commencé à calculer le GEP en 2015 et, depuis lors, il est devenu un élément fondamental pour concrétiser sa philosophie de développement.

Afin d’améliorer la précision du GEP dans les différentes régions administratives, qui présentent des conditions géographiques, climatiques et culturelles variées, la Chine a publié 16 spécifications et lignes directrices techniques sur le calcul du GEP. Parmi celles-ci, une est au niveau national : la spécification pour le calcul du GEP, publiée conjointement par la Commission nationale du développement et de la réforme et le Bureau national des Statistiques. Les 15 autres guides sont spécifiques à chaque région.

Jusqu’à présent, la Chine a mené plus de 200 projets incluant le calcul du GEP à différentes échelles, ce qui illustre clairement la valeur de cette mesure dans l’évaluation de l’efficacité de la protection écologique, la contribution des écosystèmes au bien-être humain et leur soutien au développement socio-économique. Par exemple, le GEP du Parc national de la forêt tropicale humide de Hainan s’élevait à 204,51 milliards de yuans en 2019, dont la valeur des produits matériels représentait 2,37 %, celle des services écologiques 82,58 % et celle des services culturels 15,05 %.

Le développement innovant, coordonné, écologique, ouvert et partagé, un concept directeur du développement économique de la Chine, a été présenté pour la première fois en 2015 lors de la cinquième session plénière du 18e Comité central du Parti communiste chinois (PCC), et a constitué une partie importante de la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC tenue du 15 au 18 juillet de cette année. Les sessions plénières du Comité central du PCC, qui se tiennent une fois par an, abordent des questions importantes du développement politique, économique et social du pays.

Le Zhejiang est l’une des provinces chinoises les plus avancées en matière d’évaluation du GEP. En octobre 2020, elle a lancé la première norme provinciale sur le calcul du GEP et a instauré des projets pilotes dans 11 districts. Le 20 mai 2021, le Comité central du PCC et le Conseil des Affaires d’État, l’organe administratif suprême de l’État, ont publié un avis soutenant le développement de haute qualité du Zhejiang pour la construction d’une zone pilote de prospérité commune, encourageant les autres gouvernements locaux du pays à suivre l’exemple du Zhejiang pour explorer et perfectionner leurs systèmes de GEP.

Du fait que les différentes régions présentent des conditions différentes en ce qui concerne la qualité de l’air ou de l’eau, le calcul du GEP peut aider les gouvernements régionaux à mesurer plus précisément la valeur de leur environnement local. Sur cette base, ils peuvent définir des politiques économiques adaptées à leurs conditions spécifiques. Dans le même temps, l’utilisation du GEP comme indicateur pour évaluer la performance administrative encourage considérablement les institutions publiques à investir dans la conservation des ressources, les activités industrielles vertes et les projets durables. Cela incite également à déployer des efforts pour la protection et la restauration des écosystèmes.

À l’heure actuelle, la dégradation des écosystèmes continue à l’échelle mondiale, entraînant une réduction des bénéfices que la nature apporte à l’humanité. Ce phénomène souligne le besoin urgent de meilleurs indicateurs de performance écologique et de leur intégration dans les processus décisionnels. Les politiques innovantes basées sur le GEP conçues et mises en œuvre par la Chine, ainsi que les expériences théoriques et pratiques qu’elle a accumulées, ont le potentiel de soutenir l’innovation politique continue en termes de développement vert et inclusif à l’échelle mondiale.

*LAN XINZHEN est journaliste à Beijing Information.