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Renforcement de la coopération sino-européenne en matière de gouvernance de l'IA |
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QIU JING · 2023-12-11 · Source: La Chine au présent | |
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Zone d’expérience de l’IA dans la zone des équipements techniques à la 6e CIIE à Shanghai, le 7 novembre 2023 (Photo : YU JIE)
Les mercredi 1er et jeudi 2 novembre, le Royaume-Uni a organisé le premier Sommet mondial sur la sécurité de l’intelligence artificielle (IA), auquel ont participé des représentants gouvernementaux de Chine, des États-Unis et des pays d’Europe. Le Sommet a publié la Déclaration de Bletchley, approuvée par 28 pays et l’UE, qui vise à promouvoir la coopération internationale en matière de sécurité de l’IA.
Avec un développement rapide et une application de plus en plus large ces dernières années, l’IA est considérée par de nombreux pays comme une technologie clé pour le progrès scientifique, la croissance économique et la sécurité nationale. L’IA offre d’importantes opportunités de développement à la société humaine, mais soulève des préoccupations juridiques, éthiques et humanitaires, entraînant des réactions en chaîne complexes et des défis de gouvernance entre les différents pays dans les domaines politique, économique et militaire. En outre, le déséquilibre du développement international se manifeste aussi dans ce domaine, par exemple, certains pays profitent de leur supériorité technologique pour user de « l’hégémonie de l’IA », au détriment des intérêts d’autres pays.
La proposition chinoise
La Chine attache depuis toujours de l’importance à la coopération mondiale en matière de gouvernance de l’IA. À l’occasion du 3e Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale qui s’est tenu au mois d’octobre, le président chinois Xi Jinping a proposé l’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA.
Lors du récent Sommet mondial sur la sécurité de l’IA, Wu Zhaohui, vice-ministre chinois des Sciences et de la Technologie, a mis en évidence cette initiative chinoise, en souhaitant travailler avec la communauté internationale pour renforcer la communication et les échanges, ainsi qu’accélérer la formation d’un mécanisme international de participation universelle et la mise en place d’un cadre de gouvernance basé sur un large consensus, afin de promouvoir l’amélioration de l’humanité grâce à l’IA.
Il va sans dire qu’il y a des divergences entre la Chine et l’Occident sur la gouvernance de l’IA. La Chine donne la priorité à la sécurité nationale et insiste sur la garantie de sécurité des données, des algorithmes et des applications, tandis que les pays occidentaux accordent plus d’attention à la vie privée et à la coordination multilatérale, entre autres.
Il est normal que les deux parties aient différents points de vue, mais il est irresponsable que certains médias occidentaux empruntent souvent ces différences pour attaquer la Chine, allant même jusqu’à lui coller l’étiquette de « l’autoritarisme numérique » sur le développement technologique de l’IA. Ce dénigrement ne fera qu’ajouter plus d’obstacles à la coopération internationale en matière d’IA.
En fait, la communauté internationale a déjà plusieurs idées sur la gouvernance de l’IA : l’UE a choisi la gouvernance centralisée orientée par l’éthique ; les États-Unis préfèrent la gouvernance décentralisée axée sur l’innovation ; la Russie met l’accent sur le développement de l’industrie sous réserve d’assurer la réglementation nécessaire ; et d’autres pays, entre autres le Japon, la République de Corée et le Brésil, mettent en priorité le développement industriel.
L’essentiel est de savoir comment résoudre les divergences, fédérer les esprits et faire progresser la coopération internationale en matière d’IA. L’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA a exposé la proposition chinoise autour de trois dimensions, respectivement le développement, la sécurité et la gouvernance de l’IA, fournissant un modèle pour l’élaboration de règles internationales concernées, qui manifeste les trois principales caractéristiques suivantes :
Premièrement, l’intelligence artificielle doit être centrée sur l’homme et au service du bien. Il faut veiller à ce que l’IA évolue toujours dans le but d’améliorer le bien-être commun de l’humanité, et sur la base de la sauvegarde de la sécurité sociale et du respect des droits et des intérêts de l’humanité. Il est nécessaire de combattre conjointement l’utilisation des technologies de l’IA détournée au profit du terrorisme, de l’extrémisme et de la criminalité organisée transnationale. Tous les pays, en particulier les grandes puissances, devraient adopter une attitude prudente et responsable à l’égard de la recherche, du développement et de l’utilisation des technologies de l’IA dans le domaine militaire.
Deuxièmement, le respect mutuel, l’égalité et le bénéfice mutuel. Tous les pays ont le droit de développer et d’utiliser l’IA, et devraient travailler ensemble pour combler la « fracture numérique » et partager les « dividendes du numérique ». Il est nécessaire de s’opposer à l’utilisation d’étiquettes idéologiques, à la construction de blocs exclusifs pour entraver de façon malveillante le développement d’autres pays en matière d’IA. Il faut empêcher les monopoles technologiques et les mesures coercitives unilatérales qui créeraient des obstacles au développement et interrompraient perfidement les chaînes d’approvisionnement mondiales de l’IA.
Troisièmement, un consensus et la gouvernance collaborative. Dans le domaine du contrôle des risques, l’établissement d’un système de test et d’évaluation des niveaux de risque, la mise en œuvre d’une gestion par classification et classement, ainsi qu’une réponse rapide et efficace sont préconisés. En ce qui concerne la protection de la vie privée, l’accent est mis sur l’établissement et l’amélioration de lois et de règlements, pour protéger la confidentialité et la sécurité des données personnelles au cours de la recherche, du développement et de l’application de l’IA. Sur le plan éthique et moral, il faut établir et perfectionner les codes, les normes et les mécanismes de responsabilisation liés à l’IA, et éviter les préjugés et la discrimination dans l’acquisition de données, la conception d’algorithmes, l’exploitation technologique, ainsi que dans la R&D et l’application des produits, en respectant et protégeant les droits et intérêts légitimes de tous les groupes.
Sur la base du plein respect des différences entre les pays en matière de politiques et de pratiques, la communauté internationale devrait promouvoir la participation active de multiples parties prenantes par le dialogue et la coopération, afin de parvenir à un large consensus dans le domaine de la gouvernance internationale de l’IA.
Le 3 septembre, lors de la CIFTIS 2023 à Beijing, le public expérimente l’utilisation de l’IA pour générer du contenu de mode numérique sur des cartes graphiques intégrées. (Photo : YU JIE)
Le gagnant-gagnant
Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin. La Chine et l’Europe sont déjà des partenaires importants sur le long chemin de la coopération internationale en matière d’IA.
L’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA offrira de vastes perspectives à l’approfondissement de la coopération sino-européenne en termes d’IA. L’UE a toujours attaché de l’importance au développement de l’industrie de l’IA, ce qui se manifeste par des stratégies telles que l’Horizon 2020 et l’Horizon Europe. Avec un grand avantage dans ce domaine, elle a accru depuis plusieurs années ses investissements dans la recherche et l’innovation de l’IA. En outre, des pays membres de l’UE, entre autres, la France et l’Allemagne, ont également élaboré leurs propres stratégies de développement de l’IA, et beaucoup de villes européennes s’engagent activement dans la création des centres d’innovation en IA, en formant de nombreux instituts de recherche et startups.
Ces dernières années, la Commission européenne a publié une série de documents liés à l’IA, notamment, un livre blanc sur l’intelligence artificielle, le Règlement général sur la protection des données, la Législation sur les services numériques, la Législation sur les marchés numériques et la Loi sur la gouvernance des données. En outre, elle a présenté en 2021 la Législation sur l’intelligence artificielle, et cette proposition pourrait devenir le premier règlement au monde en matière d’IA. Tout cela montre que l’UE est à l’avant-garde en matière de promotion de la gouvernance et de la réglementation de l’IA.
La Chine dispose d’une chaîne industrielle perfectionnée, d’un vaste marché et d’un grand nombre de personnel technique dans le domaine de l’IA, et ces ressources peuvent fournir un soutien solide à l’implantation et au développement de l’industrie de l’IA de l’UE. Dans le même temps, les entreprises de l’UE ont une forte demande pour des technologies chinoises telles que le traitement massif des données, l’informatique à grande échelle et l’application commerciale. Bien que la Chine et l’UE aient des points de vue différents sur la gouvernance de l’IA, elles ont développé une coopération étroite et pragmatique dans les domaines de la conduite autonome, la construction de villes intelligentes, les nouvelles énergies intelligentes, la gouvernance transfrontalière des données, entre autres.
Parallèlement, le dialogue intergouvernemental entre la Chine et l’UE continue de progresser. Cette année, le 2e Dialogue de haut niveau Chine-UE sur le numérique s’est tenu à Beijing, où les deux parties ont engagé des discussions approfondies sur beaucoup de sujets, dont l’IA. La Chine et l’Europe, qui partagent un large éventail d’intérêts communs et une forte complémentarité dans le domaine de l’IA, sont prêtes à accélérer la création d’un environnement ouvert, inclusif, équitable, juste et non discriminatoire pour le développement de l’économie numérique, ainsi qu’à contribuer à la transformation numérique mondiale et au redressement économique.
Aussi long que soit le chemin, nous atteindrons la destination d’un pas assuré. À l’avenir, la Chine et l’UE pourraient continuer à approfondir la coopération pragmatique, en renforçant le dialogue et les échanges sur la base de l’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA, en recherchant un terrain d’entente tout en réservant les différences, et en promouvant conjointement la formation d’un cadre de gouvernance mondiale et de normes standard faisant l’objet d’un large consensus.
Le Sommet de Wuzhen de la Conférence mondiale sur l’Internet publie le rapport de recherche Pour le développement d’une IA générative responsable le 9 novembre 2023.
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