Les autorités locales et les entreprises de la région du delta du Yangtsé, l'une des puissances économiques les plus cruciales de la Chine, se sont engagées mardi à améliorer encore le système de « liste blanche » conçu pour résoudre les problèmes de logistique et aider les principales entreprises industrielles à reprendre leurs activités, dans le cadre des efforts à l'échelle nationale visant à la fois à contenir l'épidémie de COVID-19 et à assurer les activités économiques.

Des efforts seront déployés pour optimiser davantage la « liste blanche », aider à rétablir les chaînes d'approvisionnement des entreprises clés, et promouvoir la logistique interprovinciale ainsi que la reconnaissance des entreprises figurant sur la liste, a déclaré mardi Wu Qing, vice-maire de Shanghai, lors d'un point de presse.

Les stations de transfert et les relais routiers devraient contribuer à alléger et à désengorger le système logistique ainsi qu’à faciliter la reprise du travail dans la région de manière coordonnée, ont affirmé des experts.

Le premier groupe de sites de transfert couvre six endroits dans la région du delta du Yangtsé – deux à Shanghai, un à Hangzhou et un à Ningbo, dans la province du Zhejiang (est), et deux en construction dans la province du Jiangsu (est).

Chacun de ces sites peut répondre aux besoins de transit de 30 camions de 20 tonnes par jour, a fait savoir l’entreprise SAIC Anji Logistics, qui a construit ces sites et les exploite, dans un communiqué envoyé mardi au Global Times.

Pour éliminer les risques de transmission du virus, les points de transfert fonctionneront selon une gestion en boucle fermée, avec des processus de livraison et de ramassage sans contact, ainsi qu’avec des chauffeurs, des camions de fret et des itinéraires désignés, a indiqué la SAIC.

La combinaison des stations de transfert et des relais routiers devrait désengorger la logistique, qui était auparavant limitée à différents endroits, a déclaré mardi au Global Times Zhang Xiang, chercheur au Centre de recherche sur l'innovation de l'industrie automobile de l'Université de technologie de Chine du Nord.

« Avec des mécanismes comme les relais routiers, les chauffeurs de Shanghai n'ont qu'à livrer les marchandises à la station de transfert, puis les chauffeurs de la station suivante peuvent récupérer les marchandises. Cela pourra réduire les exigences de quarantaine pour les chauffeurs dans le transport interprovincial », a affirmé M. Zhang.

Un fournisseur de pièces automobiles basé à Nantong, dans la province du Jiangsu, a déclaré mardi au Global Times que cette décision pourrait être une solution efficace aux problèmes logistiques.

La société a vu une baisse de 50% des commandes de ses clients à Shanghai ces dernières semaines, a déploré ce responsable, qui a ajouté que maintenant, même avec les commandes entrantes alors que Shanghai reprend progressivement ses activités, aucun chauffeur de camion ne souhaite prendre le risque de transporter des marchandises vers une autre ville car ils sont inquiets de ne pas pouvoir revenir.

« Tant que les camionneurs n'ont pas besoin de se rendre à Shanghai, et l’on espère que la station de transfert ne sera pas trop éloignée de notre site d'usine, cette solution pourrait fonctionner », a poursuivi ce responsable.

La région du delta du Yangtsé, qui comprend les provinces du Zhejiang, du Jiangsu et de l'Anhui (est) ainsi que Shanghai, est une base importante pour les industries chinoises des véhicules et des semi-conducteurs, représentant plus de 20% de la production automobile nationale et près de la moitié de celle de l'industrie des semi-conducteurs.

Shanghai a annoncé samedi sa propre « liste blanche » de 666 principaux fabricants de la ville afin de redémarrer les opérations des usines. Cette liste comprend plus de 200 entreprises de pièces automobiles, représentant environ un tiers de la « liste blanche », et près de 70 entreprises de l'industrie des circuits intégrés.

Suzhou, dans le Jiangsu, pourrait également créer une « liste blanche » qui couvre 393 entreprises clés, principalement dans l'industrie électronique, ont rapporté divers médias. Cependant, de nombreux initiés de l'industrie ressentent encore les difficultés causées par des services logistiques insuffisants et plus coûteux.

« Cela prendra inévitablement plus de temps et coûtera plus cher avec des mécanismes comme les stations de transfert », a souligné le chercheur Zhang Xiang.

Un fournisseur de systèmes de contrôle de véhicule basé à Shanghai a également exprimé ses préoccupations. « La question de savoir si la livraison sera assurée et achevée dans les délais reste un problème. Par conséquent, les petits fournisseurs n’ont toujours pas repris les livraisons pour assurer la sécurité des marchandises », a indiqué une personne de cette entreprise au Global Times sous couvert d'anonymat. « Nous n'avons toujours pas repris nos activités et les commandes sont retardées », a-t-il ajouté.

Lors d'une téléconférence sur l'amélioration des flux logistiques et des chaînes d'approvisionnement de l'industrie tenue lundi, le vice-Premier ministre chinois Liu He a souligné la nécessité de stabiliser les chaînes d'approvisionnement du pays et de résoudre les problèmes en suspens un par un dans les régions clés.

Les autorités ont souligné que des efforts devaient être faits pour garantir que les permis de circulation des conducteurs soient reconnus dans tout le pays et que le transport ne soit pas limité.