Le CIFTIS offre une plateforme pour renforcer la coopération en matière de commerce des services entre la Chine et l’Afrique.

Le CAIF a signé un accord de coopération stratégique avec First Bank of Nigeria le 4 septembre.

Créé sous la bannière du FCSA en 2008, le Forum industriel Chine-Afrique (CAIF) s’engage à promouvoir le développement et la coopération entre la Chine et les pays africains. Le 4 septembre, un accord de coopération stratégique a été signé entre le CAIF et First Bank of Nigeria (FBN) dans le cadre de la 6e édition du Forum thématique de la Journée de l’Afrique lors du Salon international du commerce des services de Chine (CIFTIS) à Beijing.

Fondée en 1894, FBN est la banque commerciale la plus ancienne du Nigeria, couvrant plusieurs pays africains, tels que le Ghana, la République démocratique du Congo, le Sierra Leone, etc. Présent en Chine depuis 2009, le bureau de représentation de Beijing offre des services financiers aux entreprises chinoises investissant en Afrique. « Nous coopérons avec de nombreuses entreprises chinoises dans les domaines des infrastructures et du commerce des marchandises. Suite à cet accord, nos projets porteront davantage sur le commerce des services, notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé », indique Wang Chuanqiang, représentant en chef de FBN (bureau de représentation de Beijing) à CHINAFRIQUE.

Établi depuis plus de dix ans en Chine, FBN Beijing a été témoin du rapprochement de différents types d’entreprises chinoises avec l’Afrique. Ses clients concernaient au début les entreprises commerciales, vendant des produits sur le continent africain uniquement. Puis se sont rajoutées les entreprises voulant investir en Afrique en y créant localement des usines ou des chaînes de production. Ces dernières années, en plus des entreprises spécialisées en infrastructure, la nouvelle tendance est le commerce des services, dont le CIFTIS est le reflet. Un groupe de 12 pays africains était présents avec 100 projets de coopération dans divers domaines, notamment les services aéronautiques, la coopération sanitaire, le développement agricole, l’e-commerce, et le développement touristique. « La coopération en matière de commerce des services entre la Chine et l’Afrique a un grand potentiel d’évolution », estime M. Wang.

Un facteur important

Des visiteurs chinois intéressés par le stand de la Zambie en profitent pour se renseigner sur les opportunités de ce pays d’Afrique de l’Est lors du CIFTIS le 7 septembre.

À l’heure actuelle, l’épidémie de COVID-19 fait toujours rage dans le monde, les incertitudes et les instabilités se sont considérablement accrues et la mondialisation économique a rencontré d’énormes difficultés. L’épidémie a inévitablement porté atteinte aux transactions commerciales des marchandises, mais elle a également apporté des opportunités sans précédent à de nouveaux secteurs, tels que l’économie numérique, l’économie informatique, le paiement mobile, les expositions en ligne, la télémédecine et l’éducation en ligne. Le commerce des services est devenu un nouveau moteur de la croissance économique mondiale.

« De nouveaux points de croissance de la coopération économique et commerciale sino-africaine émergent dans cette nouvelle configuration. La coopération en matière de commerce des services a vraiment bien démarré, avec des résultats remarquables », déclare Xu Jinghu, représentante spéciale du gouvernement chinois pour les affaires africaines lors du forum.

Ces dix dernières années, certaines banques chinoises (Bank of China, Industrial and Commercial Bank of China, etc.) ont ouvert des succursales en Afrique pour y proposer leurs services financiers. La société chinoise StarTimes a permis à la population rurale de 37 pays africains d’accéder à la télévision numérique avec un grand choix de contenus. Le groupe Hainan Airlines, en collaboration avec le Fonds de développement Chine-Afrique, a créé la compagnie Africa World Airlines au Ghana pour offrir des services de transport à la population locale. Selon Mme Xu, les importations de services de la Chine en provenance d’Afrique ont augmenté en moyenne de 20 % en glissement annuel depuis 2017, créant près de 400 000 emplois pour l’Afrique chaque année.

Selon les données de l’OMC en 2018, les importations africaines de services représentaient environ 3 % du total des importations mondiales de ce secteur et les exportations environ 2 % du total des exportations mondiales. Le commerce des services est crucial pour le prochain développement économique de l’Afrique, estime Zhang Guoqing, ancien commissaire du ministère du Commerce à Shanghai. « L’Afrique se trouve dans une période de transformation économique et d’urbanisation. Les pays africains doivent ajuster la répartition des activités économiques. Le développement du secteur tertiaire et du commerce des services contribuera à la création d’emplois et à la diversification du commerce », explique-t-il.

Une forte demande

En général, les échanges commerciaux des pays africains au niveau international concernent principalement l’exportation de matières premières ou l’importation de produits finis. Cela a fait de l’Afrique un énorme fournisseur de matières premières qui a servi l’industrialisation mondiale pendant plus de 30 ans. « L’Afrique ne se caractérise pas seulement par une abondance en ressources naturelles. C’est un continent qui a besoin de services modernes et de talents au niveau local », indique Awale Ali Kullane, ambassadeur de Somalie en Chine.

De son point de vue, dans le contexte sanitaire actuel, le développement du commerce des services devrait être considéré comme une priorité en Afrique. « Les entreprises chinoises ont acquis une riche expérience et une technologie mature dans le développement et l’utilisation des technologies. Par conséquent, la Somalie espère utiliser le commerce des services via le transfert de technologie, les services financiers, etc., pour suivre la Chine dans l’établissement d’un nouveau système d’énergie propre afin de résoudre la pénurie d’électricité et les goulots d’étranglement techniques et financiers. »

Autre secteur très important dans le contexte actuel : les soins de santé. « L’épidémie a mis en évidence de nombreuses lacunes sur le plan médical et le besoin urgent en installations spécialisées et en ressources humaines », souligne Emmanuel Pheko, conseiller du Botswana en Chine.

Tous les problèmes énoncés créent en réalité de nouvelles opportunités. Avec la mise en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’Afrique s’ouvrira davantage dans des domaines tels que les infrastructures, le tourisme, les banques et les assurances. « L’essor du secteur tertiaire en Afrique entraînera l’expansion de nombreuses économies africaines. L’activité économique était basée sur le secteur primaire uniquement, ce qui posait des problèmes aux économies africaines. Cette situation va enfin pouvoir évoluer petit à petit », explique Cheng Zhigang, secrétaire général du CAIF.

De leurs côtés, les entreprises chinoises pourront également mettre à disposition leur expertise. La société Jiangxi Yeli Medical Instrument Co. est une PME basée à Nanchang. Ses activités concernent principalement les réactifs de diagnostic in vitro, en particulier les diagnostics microbiologiques et parasitaires plus précisément. « D’après les ambassadeurs et les conseillers des pays africains qui se sont exprimés au forum, les soins de santé sont un secteur commercial clé pour les pays africains. Notre entreprise devrait pouvoir bénéficier des futures opportunités qui se profilent en Afrique », indique Lv Zhenghe, directeur général de la société, avec enthousiasme.

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