La province du Hunan continue d’accélérer la coopération économique et commerciale avec les pays africains.

Riz hybride, arène nationale de lutte du Sénégal, développement de l’énergie éolienne...Voilà les traces laissées par les entreprises de la province du Hunan (centre) sur le continent africain.

En 2020, le nombre d’entreprises hunanaises investissant en Afrique s’élevait à 134, avec une charte d’engagements des investisseurs totalisant 1,2 milliard de dollars. Le volume des exportations et des importations de la province avec l’Afrique a progressé de 18,1 % en glissement annuel pour atteindre 4,173 milliards de dollars en 2020. Le volume du commerce entre le Hunan et les pays africains est passé du 15e rang en 2016 au 8e rang en 2020 au niveau national et au 1er rang des provinces du centre de la Chine, a déclaré He Baoxiang, gouverneur adjoint de la province du Hunan, lors de la conférence de promotion de la 2e édition de l’Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) et de la Zone pilote de la Coopération économique et commerciale sino-africaine approfondie (ZPCECSAA), qui s’est tenue à Beijing le 19 avril. Lors de cet événement, les dates de la 2e édition de l’EECSA ont été annoncées : l’Exposition se déroulera à Changsha, chef-lieu de la province du Hunan, du 26 au 28 septembre.

« En tant que premier dispositif de coopération économique et commerciale sino-africaine au niveau national et international, l’EECSA crée une plateforme importante pour le développement approfondi de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique, la concrétisation des mesures économiques du FSCA et l’élargissement de la coopération locale avec les pays africains », a indiqué Ren Hongbin, ministre adjoint du Commerce chinois. Selon lui, l’épidémie de COVID-19 arrivant à être progressivement maîtrisée, la coopération économique et commerciale sino-africaine peut enfin rebondir. Le commerce bilatéral s’est élevé à 52,1 milliards de dollars de janvier à mars 2021, soit une hausse de 27 % par rapport à la même période de l’année précédente. Les investissements et la coopération en matière d’infrastructures sont en passe de connaître une croissance positive.

Une plateforme attendue

Conférence de promotion de la 2e édition de l’Exposition économique et commerciale sino-africaine et de la Zone pilote de la Coopération économique et commerciale sino-africaine approfondie, le 19 avril. (COURTOISIE)

La création de l’EECSA fait partie de la mise en œuvre des « huit initiatives » proposées lors du Sommet de Beijing du FCSA en 2018. Au cours de la première édition en 2019, la Chine et l’Afrique ont signé 81 documents de coopération avec un montant de 20,12 milliards de dollars, couvrant des domaines tels que l’agriculture, la fabrication d’équipements, les infrastructures, l’aviation et la finance.

Dans la même lignée que le FCSA, qui se tiendra cette année au Sénégal, la 2e édition de l’EECSA va donner un nouvel élan aux échanges économiques et commerciaux entre les pays africains et la Chine et ainsi offrir de nouvelles opportunités aux entreprises africaines sur le marché chinois, a indiqué Mamadou Ndiaye, ambassadeur du Sénégal en Chine, lors de la conférence de promotion.

L’exposition de cette année organisera quatre forums sur les thèmes suivants : produits agricoles et alimentaires, médicaments et santé, infrastructures et chaînes industrielles. Des expositions seront organisées en ligne et hors ligne. De multiples zones d’exposition sur site seront installées pour présenter les produits africains de manière optimale et leur donner une plus grande visibilité.

« L’EECSA se divise en deux parties. En plus des expositions, des forums auront lieu, concernant le secteur de la santé, les infrastructures et l’industrialisation. Ils constitueront des plateformes dédiées à la discussion des forces et des faiblesses du partenariat sino-africain. Les recommandations qui y seront faites pourront servir dans le cadre de la préparation du FCSA au Sénégal de cette année », déclare M. Ndiaye à CHINAFRIQUE.

Selon l’ambassadeur, au cours de la première édition de l’exposition, le Sénégal a exposé divers produits, notamment des produits cosmétiques, alimentaires, agricoles et des produits issus de la pêche. Ces produits ont été bien appréciés par les visiteurs chinois. Certaines entreprises sénégalaises ont même trouvé des partenaires chinois. Des contrats ont été conclus entre les entreprises sénégalaises et les acheteurs chinois, surtout dans le domaine des produits cosmétiques.

« En ce moment, nous sommes en pleine réflexion quant à notre participation à la 2e édition. Nous allons certainement exposer les mêmes types de produits, car ils ont été bien accueillis par les consommateurs chinois », poursuit l’ambassadeur sénégalais, en ajoutant que peu d’entreprises sénégalaises font du commerce au Hunan à l’heure actuelle, à l’exception de quelques-unes qui représentent le secteur agricole, avec par exemple les arachides.

Viser le long terme

Ouverture au public de la salle de l’exposition de la première édition de l’EECSA en 2019. (XINHUA)

La construction de la ZPCECSAA est l’une des trois tâches principales de la zone pilote de libre-échange (ZLE) du Hunan officiellement approuvée en septembre 2020. En s’imposant comme « modèle hunanais » en matière de coopération sino-africaine, la ZPCECSAA met l’accent sur la vente et la transformation des produits agricoles africains, la logistique, les recherches sur la coopération économique et commerciale sino-africaine au niveau local, le RMB transfrontalier, etc. Ce dispositif de coopération économique et commerciale sino-africaine vise à établir des échanges durables sur le long terme.

Le Hunan attache de l’importance aux échanges économiques et commerciaux avec l’Afrique. L’EECSA s’est installée au Hunan en 2019, avec Changsha comme lieu permanent de l’exposition. Le Hunan associe de manière innovante préparation de l’EECSA, approfondissement de la coopération économique et commerciale sino-africaine et construction de la ZLE du Hunan, estime He Baoxiang.

Pour appliquer concrètement la ZPCECSAA, un centre de distribution, de vente et de transformation des produits africains non liés aux ressources naturelles va être mis en service, concernant des produits agricoles tels que cacao, café, sésame, arachides, coton, piment sec, caoutchouc, fleurs, etc. Actuellement, trois sous-centres dédiés au cacao, au café et aux noix africaines ont été mis en opération.

Un sous-centre destiné aux fleurs a achevé le test de la solution d’expédition directe en transfrontalier et le déploiement des canaux de distribution en Chine. En outre, un protocole commercial sur l’autorisation des piments rwandais entrant sur le marché chinois a été signé en mars dernier et les entreprises rwandaises ont conclu des accords d’approvisionnement stratégique avec les entreprises du Hunan.

« À l’heure actuelle, la construction de la ZPCECSAA dans le cadre de la ZLE du Hunan est une initiative importante du gouvernement chinois visant à explorer de nouveaux dispositifs sur la coopération économique et commerciale sino-africaine. La ZPCECSAA et l’EECSA sont deux plateformes nationales qui se complètent mutuellement. La Chine est prête à collaborer avec la partie africaine pour que ce projet expérimental porte ses fruits le plus rapidement possible », conclut Ren Hongbin.

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