|
|
|
|
Bonnes affaires en vue |
|
Gitonga Njeru · 2019-05-09 · Source: CHINAFRIQUE | |
Mots-clés: entreprises chinoises; Kenya; Chine |
Yusuf Mohamed, un Nairobien de 45 ans, consomme des produits et des services chinois depuis plus d'une décennie. Les produits électroniques, la nourriture et la bière en provenance de Chine font tous partie de sa vie quotidienne.
Il n'est pas seul : de nombreux Kényans dépendent de plus en plus des biens et services chinois. Pour répondre à cette demande croissante, 50 entreprises chinoises ont annoncé qu'elles s'installeront au Kenya d'ici la fin de 2019.
« Je suis heureux d'apprendre cette nouvelle. J'adore les produits chinois. Ma marque de téléphone portable préférée est Huawei, en raison de ses nombreuses fonctions, dont la reconnaissance faciale, et le fait qu'il peut accommoder trois cartes SIM », a dit M. Mohamed, qui s'est rendu en Chine à quatre reprises. « Bien qu'il y ait encore des gens qui répandent le mythe que tout ce qui vient de Chine est faux, ce n'est rien de plus que de l'ignorance. »
Ces 50 nouvelles entreprises auront pignon sur rue à Nairobi et à Mombasa, ainsi que dans certaines zones rurales.
Des opportunités d'emploi
Peter Munya, secrétaire de cabinet au ministère de l'Industrie, du Commerce et des Coopératives du Kenya, a confirmé la nouvelle de la venue des entreprises chinoises au Kenya en février à Nairobi.
« Oui, 50 entreprises chinoises seront pleinement enregistrées et opérationnelles au Kenya cette année d'ici décembre. Elles s'ajouteront aux plus de 400 entreprises chinoises qui sont déjà présentes au Kenya », a déclaré M. Munya, ajoutant que la plupart des entreprises chinoises actuelles œuvrent dans le secteur de la construction.
Pour leur part, les 50 nouvelles entreprises chinoises sont principalement des petites et moyennes sociétés qui œuvrent dans une large gamme de secteurs. Selon M. Munya, les activités de ces dernières touchent à l'industrie manufacturière, à la banque et à l'hôtellerie. Cela augure bien pour les touristes chinois qui visitent le Kenya chaque année, et qui se chiffrent maintenant autour de 100 000 selon le ministère du Tourisme et de la Faune du Kenya. Cela représente 10 % du nombre total de touristes internationaux qui visitent le pays chaque année.
L'une de ces nouvelles entreprises est la brasserie Yanjing, qui fabrique la fameuse bière Yanjing, qui se classe au premier rang dans l'industrie de la bière en Chine en termes de production et de bénéfices, selon le site officiel de la marque. La marque Master Kong, présente sur le marché de l'eau embouteillée et des boissons rafraîchissantes, aura également une présence au Kenya.
Le Kenya récoltera 200 millions de dollars supplémentaires chaque année grâce aux impôts payés par les 50 nouvelles entreprises chinoises, ce qui sera un bon stimulant pour l'économie du pays, a dit M. Munya.
« De plus, de nombreux emplois seront disponibles d'ici la fin de l'année. Plus de 500 000 emplois indirects seront créés chaque année à l'avenir dans l'économie kényane. Je peux dire qu'il y a maintenant une perspective positive qui accompagne la stabilité politique de la dernière année », a-t-il ajouté. Bien que M. Munya reconnaisse que plusieurs défis devront encore être relevés, il est convaincu que l'environnement des affaires pour les investisseurs ne cesse de s'améliorer. Par exemple, l'impôt sur les sociétés, s'élevant à 30 % selon l'Autorité fiscale du Kenya, est en cours de révision. D'autres améliorations devront également être apportées pour réduire le coût de l'énergie, bien qu'une réduction de plus de 10 % ait déjà été mise en place.
Le défi de l'investissement
Selon la Banque mondiale, les plus importants investissements chinois en Afrique de l'Est sont concentrés au Kenya. Le PIB du Kenya s'élevait à 79,8 milliards de dollars en 2017, soit plus que celui de l'Ouganda et de la Tanzanie réunis.
Le professeur Germano Mwabu, économiste et consultant sur les affaires africaines à la Banque mondiale, estime que plus de 6 milliards de dollars au total seront investis au Kenya avant la fin de l'année. Il a déclaré que le secteur manufacturier contribue à hauteur d'environ 19 % au PIB du Kenya, malgré les coûts élevés pour mettre en place des infrastructures et créer des emplois dans le secteur manufacturier.
« De plus, un grand nombre de Chinois résident au Kenya, et donc [fabriquer des produits chinois] est avantageux [pour cette population d'expatriés] », a déclaré M. Mwabu. L'exploitation minière est également importante pour l'économie kényane, en particulier en ce qui concerne le charbon et le titane, a-t-il ajouté. Selon la Chambre nationale du commerce et de l'industrie du Kenya, depuis que le pays a confirmé son statut de destination touristique conjointement avec la Chine, les investissements chinois dans le secteur des services, y compris l'hôtellerie, augmentent rapidement.
« Le tourisme s'est développé au cours de l'année dernière avec un record historique atteignant 1 million de touristes étrangers par an, malgré des obstacles tels que l'instabilité politique », a déclaré Chris Wamalwa, député du Parlement kényan. Le Kenya a beaucoup de potentiel en ce qui concerne l'investissement étranger direct, mais de nouvelles lois doivent être mises en place pour rendre le pays plus ouvert aux investisseurs, selon lui.
« Plusieurs multinationales étrangères sont présentes ici et créent beaucoup d'emplois et de revenus pour le gouvernement. Mais nous devons modifier les lois actuelles et en créer de nouvelles pour renforcer la confiance des investisseurs. D'ici le milieu de l'année, nous adopterons de nouvelles lois qui créeront un meilleur environnement pour l'investissement étranger direct », a déclaré M. Wamalwa. Il croit que ces lois mettront l'accent sur la réduction de l'impôt des sociétés et sur le coût élevé de l'énergie, y compris le carburant et l'électricité. En outre, M. Wamalwa dit qu'une demande d'enregistrement d'une entreprise devrait être approuvée par le gouvernement dans les 21 heures conformément à la loi.
La corruption est également un facteur qui freine l'investissement. « Nous devons nous attaquer aux défis immédiats, et l'un des plus grands défis actuels est la corruption. Nous ne pouvons pas l'éradiquer complètement, mais nous pouvons la réduire considérablement », a déclaré M. Wamalwa.
Il espère également que davantage de Kényans pourront investir en Chine à l'avenir et hausser le niveau des exportations vers la Chine, qui se chiffrent actuellement à 125 millions de dollars par an, selon la Chambre nationale du commerce et de l'industrie du Kenya.
Une coopération bilatérale
Le Kenya et la Chine sont de bons partenaires et poursuivront leurs efforts en ce sens, a déclaré Li Xuhang, chargé d'affaires de l'ambassade de Chine au Kenya, à l'agence de presse chinoise Xinhua, en novembre dernier. Selon Li, ce partenariat garantit que la coopération bilatérale ouvrira la voie à une nouvelle ère de développement et continuera de servir d'exemple pour la coopération sino-africaine.
La Chine intensifiera les efforts de coordination de ses politiques avec celles du Kenya, a déclaré M. Li, et accélérera l'alignement de l'initiative « la Ceinture et la Route » avec Vision 2030, le plan de développement national du Kenya et le plan de développement du Président Uhuru Kenyatta, connu sous le nom de « Big Four Agenda ».
M. Li a également déclaré qu'il fallait améliorer davantage la coopération économique et commerciale sino-kényane. Pour ce faire, le gouvernement et les milieux d'affaires kényans devraient envisager la mise en place de politiques et d'incitations supplémentaires et prendre des mesures fermes pour créer un environnement plus sûr et plus pratique pour les investisseurs internationaux.
Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn
Liens: |
|
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
京ICP备08005356号 京公网安备110102005860号