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Foire internationale des importations de |
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Jacques Fourrier · 2018-10-29 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: CIIE |
En mai 2017, le président chinois Xi Jinping avait annoncé lors du Forum de « La Ceinture et la Route » pour la coopération internationale que la Chine organiserait la Foire internationale des importations de Chine (China International Import Expo, ou CIIE) l’année suivante. À une semaine du coup d’envoi de cet événement, et dans un contexte de tensions commerciales sino-américaines accrues, la Chine a choisi le moment opportun pour réaffirmer son attachement au libre-échange et au multilatéralisme. Le pays veut ainsi montrer à la communauté internationale que dans un climat d’incertitude généralisée, il peut être un foyer de stabilité et de croissance pour l’économie mondiale.
La CIIE, qui se déroulera du 5 au 10 novembre à Shanghai, est d’abord une initiative de premier plan du gouvernement chinois dans la nouvelle phase d’ouverture accrue de son marché intérieur et de rééquilibrage des échanges avec le reste du monde. Elle témoigne ensuite de la cohérence politique et du respect des engagements internationaux de la Chine.
La CIIE, opportunités sur le marché chinois et rééquilibrage des échanges
Au cours de la dernière décennie, sous l’impulsion du gouvernement central, l’économie chinoise est en effet progressivement passée d’une phase de croissance rapide et continue donnant la priorité aux exportations et à la production manufacturière à celle d’un développement qualitatif tourné vers la consommation et les services. La demande du marché chinois en produits et services de haute qualité, à forte valeur ajoutée et à haut contenu technologique s’accroît dans de telles proportions que l’on peut parler d’une transformation radicale de la structure de la consommation.
La CIIE se propose ainsi d’être une plateforme ouverte pour la coopération internationale grâce à laquelle tous les pays pourront faire valoir leurs avantages compétitifs dans tous les secteurs, mais aussi profiter des opportunités de coopération et de partenariat pour pénétrer à la fois en profondeur et en envergure le marché chinois. La tenue d’un tel événement contribue non seulement à satisfaire la demande des Chinois pour une vie meilleure, mais encourage également tous les pays à développer les échanges et à ouvrir les marchés, à faire progresser la mondialisation économique et à favoriser l’émergence d’une économie mondiale ouverte afin de créer une communauté de destin pour l'humanité.
« La CIIE montre l'évolution de la stratégie commerciale de la Chine ainsi que sa détermination à assumer ses responsabilités en tant que grande puissance et à réaliser des avantages mutuels et une coopération gagnant-gagnant avec toutes les nations », a déclaré Zhao Beiwen, directeur adjoint de l’Institut d'économie mondiale relevant de l'Académie des sciences sociales de Shanghai.
C’est aussi l’avis de Liu Yingkui, expert dans le domaine des investissements étrangers au Conseil chinois pour la promotion du commerce international, pour qui la CIIE témoigne de la volonté de la Chine de promouvoir un modèle d’équilibre entre les importations et les exportations.
Ainsi, dans le contexte mondial du protectionnisme commercial, la CIIE est dans la lignée des efforts de longue date de la Chine pour rechercher des avantages mutuels et encourager le libre-échange, a constaté Bai Ming, chercheur du ministère du Commerce de Chine. « Elle montre au monde toutes les opportunités commerciales que certains peuvent rater lorsqu’ils passent à côté du marché chinois », a noté le chercheur.
Or, à quelques jours du début de cette grande foire, on constate que les médias occidentaux en ignorent encore totalement les enjeux. Une recherche sur Europresse (une base de données d’informations en français) montre qu’au cours de ces trois derniers mois, la presse occidentale francophone n’aura pour ainsi dire jamais évoqué la CIIE. Cela s’explique sans doute par le contexte de guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine et qui monopolise les grands titres des médias.
Si la presse internationale n’a sans doute pas encore réalisé l’importance de cet événement, les chiffres parlent d’eux-mêmes pour en souligner le caractère exceptionnel : ce seront au total 2 800 entreprises venant de tous les pays membres du G20, ainsi que de 50 pays et régions situés le long de l’initiative « La Ceinture et la Route » – un projet transcontinental de construction d’infrastructures et d’interconnexion proposée par la Chine en 2013 – qui y participeront. Pays en développement et émergents seront aussi représentés : quarante-trois pays africains ont confirmé leur présence et près de 190 entreprises africaines feront la promotion de produits locaux, selon les organisateurs. De plus, sur 44 pays les moins avancés du monde, 30 verront leurs entreprises proposer leurs produits et services.
La CIIE, cohérence et respect des engagements de la Chine
Au-delà des chiffres, il convient en outre de noter que la Chine fait preuve de cohérence politique et respecte ses engagements.
Une cohérence tout d’abord avec le discours du président Xi Jinping à l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York le 28 septembre 2015, dans lequel il s’est réjoui du « mouvement irrésistible vers un monde multipolaire » et a appelé à « une coopération gagnant-gagnant » et la constitution d’une « communauté de destin pour l’humanité ». Une cohérence ensuite avec son discours historique prononcé à la tribune du Forum de Davos en Suisse le 17 janvier 2017, où il s’était fait le chantre de la mondialisation et du libre-échange. Une cohérence enfin avec les objectifs de l’initiative « La Ceinture et la Route », qui connaît un essor considérable au bout de seulement cinq années d’existence, ainsi qu’avec les objectifs fixés dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en décembre 2015 et plus récemment en septembre 2018.
À cette cohérence de la Chine s’ajoute le respect de ses engagements. Le pays est en effet entré dans les « eaux profondes » de sa politique de réforme et d’ouverture, ouvrant ainsi une nouvelle ère où de bénéficiaire de la mondialisation, c’est désormais de plus en plus en tant que contributeur que la Chine entend se positionner. Une fois de plus, c’est dans les faits que cette volonté est la plus évidente, avec l’ouverture et la facilitation de l’accès au marché chinois pour les entreprises étrangères dans un nombre croissant de secteurs d’activité, et une libéralisation grandissante des échanges. Ce sont des preuves tangibles vis-à-vis desquelles les analystes et commentateurs étrangers restent étonnamment discrets, pour se concentrer principalement sur la seule guerre commerciale que mènent les États-Unis à l’encontre de la Chine.
« Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt ». Comme le décrit si bien cet aphorisme chinois, il semble que la focalisation excessive sur cette guerre commerciale occulte les véritables enjeux auxquels la CIIE veut répondre : encourager l’ouverture et la libéralisation des marchés, le développement durable, le multilatéralisme inclusif, la globalisation équitable et la coopération gagnant-gagnant. Comme l’expliquait d’ailleurs Li Yong, chercheur à l'Association chinoise du commerce international, au journal Global Times : « Le message, c’est que, quelles que soient les conséquences de la guerre commerciale, la Chine continuera sur la voie des réformes et de l’ouverture avec un accès plus large au marché pour les investisseurs étrangers. »
Un message qui se fera de nouveau entendre à Shanghai début novembre et résonnera dans le monde entier.
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