Les entreprises doivent davantage s’efforcer de prendre part au développement durable, la protection environnementale devenant une priorité dans la feuille de route de la direction chinoise pour l’économie en 2018. C’est ce que souligne le communiqué publié après la Conférence centrale sur le travail économique, qui a pris fin le 20 décembre, et qui donne une vue d’ensemble des principaux chantiers économiques de la Chine pour les trois années à venir.

Cette importance donnée à l’environnement se constate déjà dans les mesures politiques et dans la supervision administrative plus conséquente.

Même si des difficultés sont attendues à court terme, les entreprises y gagneront en réduisant leur empreinte environnementale. Les secteurs polluants qui ont permis l’industrialisation de la Chine vont ainsi devoir améliorer l’efficacité de la production et s’adapter aux nouvelles tendances de développement.

« Les initiatives du gouvernement central vont modifier les mesures incitatives des autorités locales pour stimuler la croissance, en s’appuyant moins sur la contribution économique des entreprises hautement polluantes », a fait savoir Zhang Ning, économiste à UBS Investment Bank. « Les entreprises vont devoir réduire leur fabrication de produits hautement polluants pour être en conformité avec les normes d’émission, sinon, elle seront fermées. »

Une taxe sur la protection environnementale sera aussi prélevée dès l’an prochain, et à partir du 1er janvier, les grandes entreprises du secteur chimique et énergétique paieront des sommes bien plus importantes qu’avant pour la pollution qu’elles génèrent.

Si le gouvernement pourra procéder à des ajustements pour éviter que les bénéfices des entreprises et la croissance ne s’érodent, les réglementations plus strictes pour la protection environnementales devraient devenir la « nouvelle normalité ». Le gouvernement ne relâchera pas la pression, selon M. Zhang.

De plus, avec l’introduction du marché du carbone dans tout le pays, les entreprises sont contraintes de s’adapter rapidement à la nouvelle tendance du développement économique, selon Zou Ji, président de Energy Foundation China. Les entreprises générant 26 mille tonnes métriques ou plus de dioxyde de carbone par an participeront à ce marché, afin de permettre les transactions sur les permis d’émission pour réduire leurs coûts. Certaines entreprises dans les secteurs à faible intensité carbone et à énergie propre devront bientôt bénéficier de ce programme, d’après M. Zou.