Des experts ont estimé que pour favoriser davantage l’expansion, il fallait se concentrer sur l’aspect qualitatif, et non pas quantitatif, de la croissance.

La Chine recherche un développement de haute qualité : c’est un thème qui devrait faire l’objet de discussions lors de la Conférence centrale de travail économique de cette année. Cela signifie que le pays va passer à une modalité d’expansion plus durable et plus intensive qui profitera à la prospérité mondiale, selon des analystes.

Dans son rapport au XIXe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en octobre, le secrétaire général du Comité central du PCC, Xi Jinping, avait déclaré que la seconde économie mondiale se transformait pour passer d’une étape de forte croissance à une étape de développement de haute qualité.

Lors d’une rencontre de haut niveau plus récente, M. Xi, qui est aussi président chinois, a déclaré que le pays devait faire face à trois tâches importantes l’an prochain, à savoir la réduction ciblée de la pauvreté, le contrôle de la pollution et la prévention des risques importants.

Les participants à la Conférence centrale de travail économique, une réunion annuelle importante prévue cette semaine, devraient discuter du développement de haute qualité, qui est crucial pour la prochaine phase du développement en Chine, selon des analystes.

« La stratégie de la Chine consiste maintenant à passer à une croissance plus intensive plutôt qu’extensive, la transition apportant plus de prospérité, en Chine comme à l’étranger », selon Frederick Erixon, directeur du Centre européen d’économie politique internationale, basé à Bruxelles.

« Nous, à la Banque mondiale, nous nourrissons de grands espoirs quant à la Conférence centrale de travail économique. Nous nous attendons à ce que l’accent soit mis sur une mesure spécifique et un cadre de réforme qui se feront l’écho des priorités exprimées lors du XIXe Congrès national du PCC en octobre », a fait savoir John Litwack, économiste en chef pour la Chine auprès de la Banque mondiale. « Cela inclut un accent plus important mis sur la qualité de la croissance, à la différence de la quantité, et l’atténuation des risques macroéconomiques. » Pour améliorer la qualité de la croissance, la Chine doit travailler sur une série de dispositions pour faciliter la réalisation de cette tâche, a dit M. Litwack à China Daily. « Par conséquent, nous nous attendons à ce que l’accent soit mis davantage sur des mesures et des programmes permettant le désendettement, une plus grande efficacité du secteur public, un environnement plus propre, des services publics améliorés pour la population et un meilleur environnement des affaires. »

Hormis les questions relatives à la durabilité économique, le développement de haute qualité signifie aussi un développement social et environnemental durable, a remarqué Yukon Huang, chercheur principal du Programme Asie au Carnegie Endowment for International Peace. « Ayant atteint les niveaux de vie de revenus moyens supérieurs, le XIXe Congrès national du PCC a mis l’accent à juste titre sur la qualité, et par qualité, la direction souligne le besoin de faire en sorte que le processus de croissance soit davantage durable, sur le plan social et environnemental. » Selon M. Huang, le passage de la Chine à une voie de la croissance davantage durable et sensible aux questions sociales se déroule déjà depuis plusieurs années. « Mais maintenant, je peux ressentir que des efforts plus concertés vont dans ce sens. »

Les analystes estiment aussi que le passage de la Chine vers un accent mis sur ces trois tâches principales l’an prochain va permettre d’améliorer sa capacité d’innover. L’approche chinoise pour répondre aux risques importants, à la pauvreté et à la pollution « pourrait servir de norme mondiale pour que les principaux défis de notre temps deviennent des moteurs de l’innovation », a noté Dennis Pamlin, conseiller en chef des Instituts de recherche de Suède. « Avec cette nouvelle initiative, la Chine pourrait en fait recentrer l’innovation au niveau mondial. »