La série de rachats par un magnat immobilier chinois dans l'industrie américaine du divertissement a alarmé certains politiciens américains. Pour sa dernière transaction, le groupe Dalian Wanda a annoncé l'acquisition d'un milliard de dollars de Dick Clark Productions, une société connue pour avoir organisé de nombreuses cérémonies de remise de prix, comme le Golden Globe et les Billboard Music Awards.

En 2012, le conglomérat immobilier avait déboursé pas moins de 2,6 milliards de dollars pour acquérir AMC Entertainment, la deuxième chaîne de salles de cinéma aux Etats-Unis, en plus de plusieurs milliards de dollars d'investissements dans des studios, des parcs à thème et marketing numérique. L'expansion de Wanda, ne se limitant pas au marché américain, mais qui couvre également l'Europe et l'Australie.

Des politiciens crient au loup face à l'influence des capitaux chinois dans les productions hollywoodiennes, alors que certains législateurs cherchent à établir des règles plus strictes pour arrêter l'invasion culturelle de l'empire du Milieu. Cependant, ces initiatives d'investissement ne sont que les démarches commerciales d'une entreprise immobilière dans le contexte de la transformation économique de la Chine.

Le discours le mois dernier à Hollywood de Wang Jianlin, le patron du groupe chinois Wang Jianlin, portant principalement pour les années à venir sur les perspectives du marché du film chinois, devrait rassurer quant à l'objectif du rachat de studios hollywoodiens.

En tant que plus grand marché du film juste derrière les Etats-Unis, la Chine a connu une augmentation annuelle continue du box-office, avec des gains en 2015 de plus de 44 milliards de yuans (6,5 milliards de dollars), soit une hausse de 50% par rapport à 2014. Un chiffre d'affaires qui devrait dépasser les 10 milliards de dollars en 2018 et dépasser les USA pour devenir le plus grand marché du film.

L'énorme demande du marché chinois devra être satisfaite avec de meilleurs contenus, dans lesquels Hollywood doit utiliser la créativité, qui à son tour l'aidera à se réinventer. De plus, ces fonds faciliteront l'ajout de facteurs chinois dans les films et aideront finalement les productions à faire plus de bénéfices.

Avec la transformation de l'économie chinoise d'une croissance axée sur l'investissement vers celle de la consommation, Wanda a accéléré la diversification de ses activités en passant du marché du logement à d'autres secteurs. Dans une interview donnée au mois de septembre, Wang Jianlin a mis en garde contre le risque de la bulle croissante sur le marché immobilier chinois en raison de la flambée des prix des logements, surtout dans les villes de premier et deuxième rang.

Par conséquent, ceux qui s'inquiètent de l'invasion culturelle chinoise dans Hollywood n'en ont aucune raison. Selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le quota actuel de la Chine limite les importations de films étrangers à 34 titres par an sur la base du partage des recettes. Même si cette restriction sera moindre en 2017- 2018, c'est bien la qualité qui décidera du sort d'un film sur le marché. Et c'est précisément pourquoi certains «chevaux noirs» domestiques ont battu par le passé au box-office les blockbusters hollywoodiens.

De plus, l'expansion de Wanda dans l'industrie mondiale du divertissement permettra de créer plus d'emplois. Par exemple, Qingdao Movie Metropolis (QMM), une coentreprise de Wanda, promet un rabais de 40% pour certains films et productions de télévision à condition que ces derniers incorporent des éléments chinois ainsi que deux autres exigences. La QMM, une fois complètement opérationnelle en 2018, devra assurer une gestion professionnelle et une mobilité de talents similaire à Hollywood.