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Une révolution verte à Yan'an

Wen Qing  ·  2019-08-08  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: révolution verte; Yan’an; Chine

Le village de Hejiahe à Yan'an, dans la province nord-ouest du Shaanxi. (Photo : Wang Xiang)

Liu Jin, un acteur célèbre pour sa ressemblance avec Zhou Enlai, voyage dans toute la Chine pour ses tournages. Yan'an, l’ancienne base révolutionnaire du Parti communiste chinois (PCC) dans la province du Shaanxi, dans le nord-ouest du pays, est l'une de ses destinations habituelles. Avant 2006, il s’y était rendu une dizaine de fois, gardant l'impression d'un endroit aride et raviné, et sujet à de violentes tempêtes de sable.

En y retournant l'année dernière après un long intervalle, il n'en croyait pas ses yeux. Yan'an s’était transformée. Les montagnes autrefois nues étaient recouvertes de verdure. Pour les jeunes nés après 2000, Yan’an est désormais une ville verte.

Derrière ce changement étonnant se cache deux décennies d’une intense campagne de reboisement à grande échelle. Depuis 1999, Yan'an a pris les devants dans le plan national de reboisement « Céréales contre verdure », une initiative visant à réduire l'érosion et à améliorer l'écosystème dégradé du plateau de lœss. La surexploitation céréalière a ainsi laissé la place à la mise en jachère puis au reboisement. Aujourd'hui, la couverture végétale de Yan'an a presque doublé, passant de 46 % en 2000 à 81,3 % en 2017.

Zhang Lianlian, 68 ans, plante un arbrisseau le 29 mai 2018. Depuis 1981, la famille a planté plus de 200 mille arbres. (Photo : Xinhua)

Une nécessité historique

« Les gens évitaient de porter des chemises blanches dans les années 1990 car ils se salissaient facilement à cause des tempêtes de sable fréquentes », se rappelle Tang Kuncai, un quinquagénaire de Yan’an.

Les jours de vent, la poussière et le sable recouvraient la ville. Quand il pleuvait, les sols étaient emportés. Chaque année, plus de 200 millions de tonnes de sédiments se déposaient dans le fleuve Jaune, contribuant à près du sixième de sa sédimentation moyenne globale. L’érosion et l'incapacité du plateau à retenir l’eau aggravaient son aridité.

Les archives historiques révèlent que forêts et prairies recouvraient la région sous la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220). L’agriculture intensive et les guerres ont transformé ce paradis vert en terre stérile.

Yan'an a longtemps été une zone tampon avec les régions de nomades. Au cours de l’histoire, les autorités centrales déplaçaient des populations pour protéger cette frontière. Avec l'augmentation de la population, la plupart des zones ont été défrichées pour y planter des céréales, les sols devenant de plus en plus arides. Un cercle vicieux prenait forme.

Une touriste observe un apiculteur qui récolte du miel dans le xian de Huanglong, à Yan'an, le 3 juin 2018. (Photo : Xinhua)

Le journaliste américain Edgar Snow, dans Etoile Rouge sur la Chine, son ouvrage de référence paru en 1937, en faisait état. « Un paysan pouvait posséder jusqu'à 100 mu de terres (6,7ha) et pourtant être un homme pauvre », écrivait-il.

Yan'an est devenu le siège du PCC au terme de la Longue Marche en 1935. Le PCC et Kuomintang (KMT) formèrent un Front uni pour lutter contre l'agression japonaise, mais le KMT rompait souvent ce pacte. « Devant le blocus économique imposé par les troupes du KMT et avec des ressources extérieures limitées, le PCC n'eut d'autre choix que de défricher les terres boisées pour faire vivre la population locale », remarque Li Yongdong, directeur adjoint du Bureau des forêts de Yan'an. « Yan'an a contribué de manière significative à la révolution chinoise et à la fondation de la République populaire de Chine. »

Hao Yunfeng, directeur adjoint du Bureau des forêts du xian de Yichuan, parle du reboisement dans la vallée du fleuve Jaune, le 9 juillet. (Photo : Wang Xiang)

Un pionnier de l'écologie

En 1999, alors qu'il effectuait une tournée d'inspection à Yan'an, le premier ministre Zhu Rongji avait alors proposé de procéder au reboisement.

Les agriculteurs ont été encouragés à planter des arbrisseaux fournis par le gouvernement plutôt que de cultiver des céréales sur des terres à flanc de collines. Les paysans ont été indemnisés avec des céréales subventionnées, et reçu des compensations financières pour le reboisement.

Le climat sec ne favorise cependant pas la plantation des arbres. Hao Yunfeng, directeur adjoint du Bureau des forêts du xian de Yichuan, fait ainsi remarquer à Beijing information que « dans certains cas, les arbres ont dû être replantés cinq ou six fois ».

Une zone de la vallée du fleuve jaune leur donnait du fil à retordre. Si la végétation pouvait pousser sur les coteaux, l'érosion du sol et la sédimentation pouvaient alors être réduites. Mais ces coteaux étaient très raides et la couche de sol très mince et stérile. Les jeunes arbres ont donc été acheminés à l’aide de câbles métalliques et, pour améliorer leur taux de survie, ont été plantés dans des fosses de pierres contenant un terreau afin de retenir l’eau de pluie. Montrant la verdure, M. Hao remarque qu’il a fallu replanter certains arbres car cette année a été très sèche. « Mais la plupart d'entre eux ont survécu », dit-il.

Yan'an a également interdit le pâturage dans les montagnes. « L'élevage de moutons était l'une des principales sources de revenus pour de nombreux paysans », note M. Li. « Bien que cette interdiction ne les ait pas satisfaits, ils l’ont appliquée. » Entre 1999 et 2019, le nombre de têtes d’ovidés à Yan'an est passé de 2 millions à moins de 700 mille.

Le climat s’est aussi modifié. Entre les années 1990 et aujourd’hui, les précipitations annuelles moyennes sont passées de 350 à 600 millimètres, et les sédiments dans le fleuve Jaune de 258 millions à 31 millions de tonnes. Les tempêtes de sable sont devenues plus rares.

Ces initiatives ont permis de lutter contre la pauvreté. « En plus d’octroyer des subventions, le gouvernement a également embauché des paysans pour planter des arbres dans des fermes forestières appartenant à l'État », remarque M. Hao. Certains d'entre eux sont employés comme gardes forestiers à temps partiel. La profusion d’acacias, que les abeilles mellifères adorent, favorise l’apiculture. « Le miel d’acacia est devenu une nouvelle carte de visite de notre ville. »

Sanguyao, un village du xian de Wuqi, à Yan'an, en 1984 (en haut) et en 2012. (Photo : Xinhua)

 

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