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Les bus de Beijing : un confort sans pareil

Jin Zhixiao  ·  2019-05-05  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: transport en commun; bus; Beijing; société; Chine

 

La conductrice Zhang Hongxia (g.) et la préposée Guo Yanting (d.) de la ligne 1 du Groupe des Transports en commun de Beijing (Photo/ Liang Xiao)

« Mesdames et Messieurs, bonjour ! Le bus passe par la place Tian’anmen. La place Tian’anmen est la plus grande place du monde ... ». Il ne s’agit pas d’une guide touristique, mais de Guo Yanting, préposée sur la ligne 1 du Groupe des Transports en commun de Beijing. Depuis son exploitation officielle en 1950, la ligne 1 revêt un statut symbolique.

Les transports en commun modernes de Beijing datent des années 1920 et la première ligne de bus a été ouverte en 1935. Après la fondation de la République populaire de Chine, le nombre d'autobus, de tramways et de lignes a connu au fil des années une augmentation substantielle. Parmi les moments marquants, on peut citer l’introduction du tramway modèle 52, mais aussi le premier trolleybus développé en Chine en 1956, dont l’exploitation s’est poursuivie pendant 10 ans. Pour les bus, le modèle 57 avec son châssis « Libération » a mis fin à la dépendance vis-à-vis des importations. En 1987, finalement, tous les bus de Beijing étaient fabriqués en Chine.

Chang Hongxia, conductrice de bus sur la ligne 1, a été témoin du développement rapide des transports en commun dans la capitale. Enfant, assise à l'arrière du vélo de son père, elle voulait déjà exercer cette profession. Elle se souvient aussi que dans les années 1990, les bus n’étaient pas climatisés, et il fallait faire fi de la mode pour entasser des couches de vêtements en hiver afin de se protéger du froid. Ses collègues lui transmettaient un secret de la profession : mettre des chaussettes, enfiler ses pieds dans un sac en plastique, puis porter des chaussettes épaisses. Il fallait acheter des chaussures de plusieurs pointures au-dessus. Le premier bus climatisé de Beijing, le 808, date de 1997. Tous les bus sont désormais climatisés et les uniformes ont été standardisés.

Mme Chang évoque aussi un souvenir marquant. « Le matin en hiver, le chauffeur devait verser de l’eau chaude sur la calandre du véhicule. Il fallait quatre seaux. Je me suis dit qu’un jour, je serai conductrice et que je devrais faire de même. » Il s’agissait d’un bus fonctionnant au diesel introduit en 1976 et qui a perduré jusqu’au milieu des années 1990. « Les personnes qui ont vécu cette époque se souviennent que ces bus n’avaient pas besoin de klaxonner : ils étaient bruyants et laissaient s’échapper une fumée noire… De plus, il fallait beaucoup de force pour tourner, alors que maintenant, on peut tourner à l’aide d’une seule main », poursuit Mme Chang. « J’ai eu de la chance. En 1999, à la veille du 50ème anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le premier lot de 300 bus à gaz naturel comprimé a été introduit. De préposée, je suis devenue conductrice en 2001, et il ne fallait plus chauffer la calandre. »

C’est en 2001 que Beijing a procédé à la modernisation de sa flotte de bus avec des véhicules à grande capacité, rapides, propres et respectueux de l’environnement. Au début des années 2000, des bus à impériale et climatisés, ainsi que des autocars de 18 mètres de long pouvant transporter 200 passagers, ont été introduits. En 2005, les autobus électriques ont été testés, puis en 2007, ce fut au tour de quelques autobus hybrides. Fin 2008, il y avait une flotte de 4 158 autobus au gaz naturel, un record mondial.

Depuis 2017, la ligne 1 est desservie par un modèle électrique et aérodynamique de 18 mètres de long rouge, blanc et gris. Le véhicule est léger et le système de contrôle hautement intégré, ce qui permet d'économiser de l'énergie et de réduire la consommation. Il est de plus doté d’un système de filtration automatique PM2.5 et un système d'alerte à 360 degrés. Ce modèle est devenu un symbole de l’avenue Chang'an.

 

Le bus électriques Yinlong fonctionne aux énergies nouvelles (Photo/Archives)

Des tramways aux véhicules à énergie nouvelle, un saut qualitatif a été réalisé. Les performances se sont améliorées, le travail est devenu moins pénible et le confort des passagers s'est renforcé. L’esprit d’équipe n'a cependant pas changé. « Des équipes peuvent avoir des dizaines, voire des centaines de personnes, mais nous sommes une équipe à nous deux », remarque Mme Chang. La préposée est l’autre œil de la conductrice et, lors du contrôle des billets, cette dernière peut l’aider à observer les personnes à l’avant et à l’arrière du véhicule. « Au tout début, il y avait les cartes mensuelles. Nous vendions les billets en parcourant le bus d’avant en arrière. Depuis 2006, nous avons les cartes à puce. Les véhicules sont désormais autonomes. Les passagers peuvent payer en espèces, avec leur carte à puce, ou en scannant le code QR. J'aime beaucoup ce travail, en particulier avec une jolie conductrice. On se comprend sans avoir besoin de se parler. »

C’est cette compréhension tacite qui permet à d’innombrables équipes d’assumer la lourde responsabilité des transports en commun urbains. Elle est aussi le reflet de la vie moderne à Beijing, avec l’amélioration du système routier et les changements dans les modes de vie et de travail. « J'espère que grâce à nos efforts, davantage de personnes pourront choisir et bénéficier de meilleurs services de transport en commun », conclut Mme Chang.

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