La Chine a entamé son périple de réforme et d’ouverture en 1978, et au cours de ces 40 dernières années, le peuple chinois a laissé derrière lui une vie de pénurie et de pauvreté pour jouir aujourd’hui d’une abondance et d’une existence relativement prospère.

La Chine est à présent la deuxième plus grande économie mondiale, le plus grand producteur de produits manufacturiers, la première puissance commerciale et le plus grand pays détenteur des réserves de change.

Dans certaines parties du monde cependant, on constate une émergence rapide du protectionnisme commercial. Face à ce nouveau contexte national et international, le président chinois Xi Jinping a fait savoir que la Chine allait accroître son ouverture et continuer à faire progresser la coopération avec ses partenaires économiques. « La porte de la Chine sur l’ouverture ne sera jamais fermée, bien au contraire, elle sera ouverte de plus en plus largement », a déclaré M. Xi lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle 2018 du Forum asiatique de Boao, qui a eu lieu le 10 avril, devant plus de 2 mille personnalités politiques, universitaires ainsi que des dirigeants d’Etat et d’entreprises venant de plus de 60 pays et régions.

Concernant l’élargissement de l’ouverture, M. Xi a annoncé un fort assouplissement des restrictions d’accès au marché, en particulier concernant la limitation sur la participation des investissements étrangers dans le secteur financier et des assurances. Selon Fang Xinghai, directeur adjoint de la Commission de contrôle boursier de Chine, durant les quatre décennies écoulées, c’est le Made in China qui a changé le monde, et à l’avenir, ce sera la finance de la Chine qui changera le monde, car tous les pays, même les pays développés, ont besoin de capitaux pour investir. Par exemple, pour construire leurs infrastructures, les Etats-Unis ont de grands besoins en capitaux. Et la Chine est actuellement en première place mondiale en termes d’épargne. Si l’on arrive à effectuer une allocation appropriée de l’épargne nationale, surtout dans les conditions d’ouverture, on peut changer le monde.

De plus, M. Xi a noté que la Chine prendrait l’initiative d’accroître les importations, ajoutant que Beijing ne se fixe pas pour objectif de dégager un excédent commercial, mais souhaite sincèrement augmenter ses importations et favoriser un bon équilibre des comptes courants. « Au cours de ces 40 dernières années, plus de 700 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté ; par conséquent, notre objectif actuel est de répondre aux besoins croissants des Chinois pour une vie meilleure », a fait savoir Jack Ma, fondateur et président du géant chinois du commerce électronique Alibaba, « Auparavant, la Chine, en tant qu’usine du monde, exportait beaucoup de produits dans le monde entier, et aujourd’hui, 300 millions de personnes ont rejoint la classe moyenne en Chine ; par conséquent, la Chine doit accroître les importations de produits qui présentent des avantages et des caractéristiques uniques pour répondre aux demandes des gens. »

Le renforcement de la protection des droits de propriété intellectuelle a également été souligné. « Alors que des entreprises chinoises ont renforcé leur présence à l’étranger et leur participation à la concurrence internationale, nous avons besoin que les gouvernements étrangers protègent nos droits de propriété intellectuelle (DPI) et les droits des entreprises chinoises », a noté Shen Changyu, responsable du Bureau national de la propriété intellectuelle. En 2017, la Chine s’est classée deuxième place mondiale en termes de dépôts de brevets internationaux, avec quelque 51 mille dépôts soumise au Traité de coopération en matière de Brevets (PCT). « La Chine s’oppose à l’abus des règles des DPI et au protectionnisme commercial sous prétexte de la protection des DPI, a affirmé M. Shen. La Chine est prête à travailler avec d'autres pays pour mettre en place des règles inclusives, équilibrées et efficaces pour les DPI internationaux. »

La Chine va également créer un environnement plus attrayant pour les investissements. Par le passé, le pays s’est principalement appuyé sur des politiques préférentielles pour attirer les investissements étrangers, alors que maintenant elle va compter davantage sur l’amélioration de son environnement des investissements, renforcer la connexion avec les règles économiques et commerciales internationales, et augmenter la transparence.

La décision de la Chine de s’ouvrir davantage peut non seulement changer le pays, mais aussi influencer le monde. Selon Christian Rainer, éditeur et rédacteur en chef du magazine d’information autrichien Profil Redaktion, l’élargissement de l’ouverture de la Chine offrira plus d’opportunités pour le commerce et les investissements de l’Autriche, notamment pour le secteur automobile avec des dizaines de milliers d’Autrichiens qui travaillent dans ce secteur. « C’est vraiment une bonne nouvelle pour le peuple autrichien et l’économie autrichienne. »