Yang Ying (Photo : Zeng Wenhui/Beijing Information)

Quand Yang Ying, qui occupe pour la première fois la fonction de députée de l’Assemblée populaire nationale (APN), est arrivée à Beijing avant l’ouverture de la session, elle a mis de manière attentionnée un bouquet de roses dans sa chambre. Ce n’était pas seulement pour la décorer : ces fleurs symbolisent le succès de son entreprise florale et son leadership dans l’amélioration des conditions de vie des horticulteurs dans le sud de la Chine. « J’ai fait des roses la cause de mon existence », dit-elle. Ses fermes horticoles de roses qui prospèrent dans le sud de la Chine se sont développées, avec un réseau de coopératives, des produits dérivés et le tourisme.

Yang Ying, présidente de Hainan Rose Valley Industrial Development, avait débuté dans le secteur horticole à Shanghai. En 2006, des fonctionnaires de Sanya, ville de la province méridionale de Hainan, connue pour ses stations balnéaires, avaient visité le marché aux fleurs de Shanghai, faisant savoir que Hainan serait plus propice pour la culture des roses. Mme Yang s’est donc intéressée à Sanya et elle a été conquise. A Shanghai, la saison des roses finit en novembre, mais l’hiver doux de Hainan est parfait pour la culture tout au long de l’année.

En arrivant à Sanya, elle a constaté que beaucoup de villageois étaient pauvres, et certaines familles ne pouvaient pas envoyer leurs enfants à l’école. Quand son exploitation horticole a pris des ailes, les fermiers locaux ont commencé à en profiter. En 2009, elle leur a loué 100 hectares de terres dans le village de Bohou, ce qui a généré le paiement de rentes. Sa société a aussi commencé à acheter des roses aux coopératives créées à cet effet pour les expédier à la vente à Shanghai. Les débouchés de ces fermiers ont augmenté, tout comme leurs revenus.

En 2014, Mme Yang s’est diversifiée dans les produits dérivés de la rose, comme l’huile, les gâteaux et le thé, et même dans le tourisme. En 2017, elle a reçu 1,4 million de visiteurs.

Ses projets ont aussi créé des emplois locaux. Sur ses 600 employés, 70 % sont des villageois du cru, qui travaillent de l’ensemencement à l’emballage. Sa société compte 19 coopératives avec plus d’un millier de fermiers. La vente des roses a dynamisé le secteur local de la logistique et des livraisons express.

Mme Yang veut maintenant développer une ville industrielle à Sanya. Sa société va créer davantage de produits et faire venir plus d’entreprises de secteurs concernés. De nouveaux emplois seront créés dans la production de produits comme le vin de rose ou les maisons d’hôtes. L’objectif est de faire passer le revenu annuel des ménages à 150 mille yuans (23 628 dollars), pour les hisser au niveau de xiaokang (modérément prospère).

Mme Yang précise que cet objectif lui a été inspiré par le président Xi Jinping, qui a visité Yalongwan International Rose Valley à Sanya, qu’elle dirigeait. Elle a été profondément marquée par une remarque que le président Xi a faite lors de sa visite. « Ce n’est que lorsque les gens ordinaires commencent à mener une vie modérément prospère que l’on peut alors parler de société du xiaokang », avait dit Xi Jinping.

Le gouvernement a fixé pour l’année 2021, centenaire de la fondation du Parti communiste chinois (PCC), la date de l’établissement d’une société modérément prospère sous tous ses aspects. Cela permettra, comme l’a souligné Xi Jinping dans son rapport lors du XIXe Congrès du PCC l’an passé, d’ouvrir la voie à la transformation de la Chine en un « grand pays socialiste moderne » d’ici la moitié du XXIe siècle.

Tout n’a cependant pas été facile. Mme Yang admet qu’elle a dû surmonter de nombreux obstacles, les fermiers ne voyant pas initialement leur intérêt. Il aura fallu expliquer et négocier avant que les fermiers ne constatent que leurs revenus augmentaient. Tout est alors allé plus facilement.

Mme Yang estiment que les roses peuvent aider au développement de plusieurs secteurs. « Avant, je voulais surtout produire le plus possible des roses de bonne qualité pour que les ouvriers agricoles puissent avoir un salaire plus élevé et les fermiers un revenu accru, remarque-t-elle. Quand je suis devenue députée de l’APN, j’ai eu des responsabilités plus lourdes. Mon devoir et mon prochain objectif, c’est d’aider plus de fermiers sur l’île de Hainan à s’enrichir avec le secteur des roses. »