Zhang Xiaojuan
Une auberge de caractère
Chaoting 1919 peut accueillir jusqu'à 50 clients. Chaque chambre est conçue avec beaucoup de goût.
Mme Zhang n'avait pourtant aucune expérience dans la gestion hôtelière. « Je me suis juste lancée dans cette activité. Cette aventure, c'est un peu comme mon enfant. Nous avons grandi ensemble, dit–elle. J'ai tout fait ici, j'ai commandé la moindre dalle, le moindre carreau de cette maison. J'ai dû tout superviser. »
Afin que cette vénérable demeure conserve son caractère d'antan, Mme Zhang n'a pas choisi la facilité, partant à la recherche des matériaux dans toute l'Europe. Par exemple, les dalles de sol sont neuves et importées d'Italie, mais elles ont été légèrement poncées pour donner l'impression qu'une patine un peu sombre s'est formée.
Les vieilles tuiles n'ont pas été jetées après leur remplacement, mais elles forment maintenant un mur dans le petit salon de l'auberge : il s'intègre avec une telle harmonie dans le style de la villa que cela passe inaperçu. « C'est une idée à laquelle personne n'avait encore pensé, remarque–t–elle avec fierté. Certains me demandent pourquoi ce mur semble sale, et je leur réponds que ce mur est composé de tuiles qui ont bravé les éléments pendant un siècle. »
De même, les chambres ont été conçues et décorées avec soin avec des meubles du Danemark et de la République Tchèque. « Les meubles semblent anciens, mais c'est comme cela que je les souhaitais, dit–elle. Si j'avais acheté les meubles à Xiamen, cela m'aurait coûté moitié moins cher, mais je voulais vraiment ce qu'il y a de mieux pour mes clients. »
Des clients qui viennent principalement de Shanghai et de la province du Guangdong, et qui est parfois composée de 50 % d'étrangers, surtout depuis 2015, quand Kulangsu a déposé sa candidature pour être classée sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Une popularité qui n'a pas été sans problème. « C'est toujours le parcours du combattant pour se rendre à Kulangsu, car c'est à la fois compliqué et difficile de trouver un billet pour la traversée en ferry depuis Xiamen », reconnaît–elle. Elle se plaint aussi du flux constant d'excursionnistes et de groupes de touristes. « Je sélectionne ma clientèle, remarque–t–elle. On constate néanmoins une amélioration depuis deux ans. Nous avions jusqu'à 120 mille visiteurs par jour pendant la saison touristique à Kulangsu. Maintenant, c'est juste un peu plus de 40 mille. »
