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BRICS Plus : influencer l'ordre économique mondial |
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Jacques Fourrier · 2017-09-04 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: BRICS Plus; ordre économique mondial |
Jean-Claude Maswana
Jean-Claude Maswana, de République démocratique du Congo, est professeur d’économie à l’Université de Tsukuba à Tokyo et spécialiste d’économie du développement. Il a publié des travaux sur les échanges commerciaux sino-africains et leur incidence sur le continent.
Il attend du Sommet des BRICS 2017 de voir comment le bloc va influencer les accords commerciaux mondiaux, à la fois dans le cadre de l’OMC ou en dehors. Un autre aspect qu’il souhaite observer est leur approche par rapport aux pays les plus pauvres (notamment en matière d’investissement, d’échanges commerciaux et d’aide au développement).
Le concept des BRICS Plus a attiré l’attention de M. Maswana. « Ce concept me paraît plus comme répondant à une considération géopolitique qu’économique. Pourquoi l’Egypte et pas le Nigeria, alors que ce dernier est la plus grande économie africaine en terme de PIB, de population voire de ressources comme le pétrole ? Ceci me pousse à croire que l’idée n’est pas mauvaise en soi mais s’écarte un peu de l’idée des BRICS comme une alliance économique avant tout. »
M. Maswana met aussi l’accent sur les différences au sein du bloc. « Une tentative de créer des BRICS Plus sur des considérations géopolitiques risque de rendre le groupe difficile à gérer, puisque au-delà d’un certain consensus que partagent ses pays membres en matière économique, commerciale et de développement, des différences surgiront très probablement sur les questions et intérêts géopolitiques. Par ailleurs, on pourra aussi noter le risque de se retrouver avec plus de différences liées aux niveaux de développement économique des pays membres. Ceci ne fera que ramener les BRICS à une gestion pas si différente de celle de la plupart des organisations de coopération internationale existantes. »
Il remarque que le concept des BRICS Plus peut contribuer à changer la donne sur l’échiquier international. « Les avantages des BRICS Plus pourraient permettre à la Chine de s’offrir des nouveaux marchés et à cette alliance d’influencer le nouvel ordre économique mondial tout en contournant les Etats-Unis et l’Union européenne. »
Il souligne la nécessité de s’adapter à la « nouvelle révolution industrielle » dans les nouvelles technologies. « Les défis que je peux imaginer à ce stade concernent entre autres le fait que l’économie mondiale est en train de devenir de plus en plus une "économie des connaissances" (Knowledge Economy). Ces nouveaux venus dans les BRICS (comme la plupart des membres actuels) sont plutôt des consommateurs que des créateurs/producteurs des connaissances technologiques. Je ne les vois pas devenir dans un proche avenir. »
« Cet handicap peut bien être surmonté à long terme mais à part la Chine je ne vois pas d’indices dans ce sens dans les autres pays. Ceci peut à la longue ralentir les ambitions des BRICS Plus. »
M. Maswana est positif quand au rôle de la Nouvelle banque de développement (Banque des BRICS). « La Nouvelle banque de développement est une bonne idée puisque les besoins de financement du développement dans le monde restent élevés. En plus la concurrence ne nuira certainement pas aux défis du développement. Des coordinations avec les institutions existantes seront sûrement inévitables. »
Il souligne enfin les priorités pour l’Afrique. « Les domaines qui me paraissent les plus importants incluent l’éducation, la santé et les infrastructures. J’ajouterai aussi le renforcement des institutions. »
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