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BRICS : l'autre voix |
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· 2017-09-03 · Source: Beijing Information | |
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Dolana Msimang
Sous le thème d’« un partenariat plus fort pour un avenir plus brillant », le 9e Sommet des BRICS se tiendra dans la ville de Xiamen, dans la province chinoise du Fujian (sud-est), du 3 au 5 septembre. CHINAFRIQUE s’est entretenu avec Dolana Msimang, ambassadrice sud-africaine en Chine, pour connaître son point de vue sur ce sommet, qui renforce le partenariat BRICS, mais aussi le rôle de l’Afrique du Sud au sein des BRICS et dans l’ensemble de l’Afrique.
CHINAFRIQUE : Comment l’Afrique du Sud considère et évalue le mécanisme BRICS ?
Dolana Msimang : L’Afrique du Sud considère cela comme une impulsion à ses principales priorités en matière de politique étrangère, telles que la promotion de l’agenda de l’Union africaine (UA), la promotion de l’Agenda 2030 pour le développement durable, préconisant des réformes de la gouvernance mondiale, et incarnant la coopération Sud-Sud et la solidarité dans un esprit de collaboration mutuellement bénéfique.
En substance, les BRICS fournissent une voix alternative aux situations économiques et politiques internationales tout en renforçant l’ordre mondial et en respectant le principe du multilatéralisme et du rôle central des Nations unies. À ce jour, la formation a accompli de nombreuses tâches qu’elle avait définies, notamment en créant ses premières institutions financières, à savoir la Nouvelle banque de développement (NBD) et l’Accord des contingents de réserve (ACR), de même qu’elle a contribué à la résolution des défis politiques et économiques mondiaux. Si l’on considère le contexte des BRICS et ce qu’ils ont accompli, alors on peut dire que cela a été un succès retentissant.
Comment l’Afrique du Sud a-t-elle bénéficié de ce mécanisme ?
Grâce à sa participation aux BRICS, l’Afrique du Sud a la possibilité de collaborer avec des partenaires internationaux forts et similaires.
L’Afrique du Sud a collaboré avec des partenaires pour affirmer et réaliser des objectifs nationaux, régionaux et globaux de développement, notamment en ce concerne les objectifs de notre plan de développement national, l’Agenda 2063 de notre continent et l’Agenda 2030 pour le développement durable. Nous sommes dans la position unique, avec l’Inde et le Brésil, d’être en mesure de nous engager sur des questions de réforme de la gouvernance mondiale, y compris la réforme de l’Organisation des Nations unies, avec deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le premier bureau régional de la NBD, à savoir le Centre régional africain, aura également un impact tangible sur les objectifs de développement industriel de l’Afrique du Sud, de l’Afrique australe, et du continent plus largement, une dynamique qui a bénéficié sans aucun doute de la participation de l’Afrique du Sud aux BRICS et du soutien de ses partenaires.
L’Afrique du Sud a historiquement eu de solides liens bilatéraux avec les autres membres des BRICS et, depuis qu’elle a rejoint le groupe, nous avons assisté à une interaction complémentaire entre cette coopération multilatérale et la coopération bilatérale existante. Nos relations économiques ont également été substantiellement améliorées, comme on l’a vu avec les investissements du groupe BAIC dans la zone de développement industriel de Coega, pour construire la première nouvelle usine automatique en 40 ans.
Comment voyez-vous le rôle de la NBD ?
L’ordre du jour lors de l’établissement des BRICS, qui signale également l’engagement politique de ses membres, a été témoin de la création de ses premières institutions financières, à savoir la NBD et l’ACR. Que ces institutions aient pu être finalisées en l’espace d’une décennie de coopération montre fortement notre engagement à réaliser les objectifs des BRICS.
La NBD s’efforce de faire partie intégrante de la solution à certains défis clés du développement de l’infrastructure auxquels ses membres sont confrontés.
Répondre aux défis de la quatrième révolution industrielle, en tirant parti du capital humain et de la technologie dans toutes les opérations de la NBD, deviendra critique.
La NBD établira donc des relations complémentaires et collaboratives avec toutes les institutions dans le même esprit et a déjà conclu plusieurs protocoles de coopération, par exemple la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale. Tous les membres des BRICS sont membres fondateurs de ces institutions financières de nouvelle génération.
L’Afrique du sud est fière d’être l’hôte du premier bureau régional de la NBD, qui sera hébergé à Johannesburg. Des préparatifs sont actuellement en cours pour lancer le centre. Ce bureau servira d’institution catalytique pour accélérer nos programmes de développement de l’infrastructure continentale et compléter les objectifs et les politiques de développement existants.
En tant que membre des BRICS, de même qu’un partisan de l’initiative des « Nouvelles Routes de la soie », comment l’Afrique du Sud voit-elle la relation entre le mécanisme BRICS et cette initiative ?
La valeur des BRICS, pour tous les membres, est la création d’un partenariat de coopération interconnectée et transcontinentale. Toutes les déclarations BRICS, de Sanya à Goa, parlent d’élaborer un monde plus mondialisé, où il y a égalité des chances et avantages mutuels. L’Afrique du Sud considère l’initiative des « Nouvelles Routes de la soie » comme un catalyseur pour promouvoir le commerce mondial et l’investissement, notamment à la lumière de la résurgence des tendances protectionnistes. La dimension transcontinentale de l’initiative ne peut qu’élargir la portée du commerce et de l’investissement dans les secteurs critiques du développement et favoriser une croissance durable et inclusive.
La nature évolutive des BRICS et de l’initiative s’aligne sur l’appel lancé par l’UA pour le développement du continent grâce au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et à l’Agenda 2063.
L’intégration régionale devrait bénéficier des « Nouvelles Routes de la soie ». En 2015, le Marché commun pour l’Afrique orientale et australe, la Communauté de l’Afrique de l’Est et la Communauté de développement de l’Afrique australe, ont signé un accord tripartite de libre-échange. Cela a réuni trois communautés économiques régionales et 28 pays africains, vers la création d’échanges intra-Afrique durables par l’intégration des marchés, le développement des infrastructures et le développement industriel, dont les corridors régionaux tripartites Nord-Sud : le corridor Dar es Salaam, le corridor Trans-Kalahari et le corridor Nacala, qui renforcent encore la connectivité et la compétitivité en Afrique.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a proposé un mécanisme « BRICS plus » pour inclure le « cercle des amis » des BRICS. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
L’idée de « BRICS plus » est essentielle à la croissance des BRICS, pour les pays intéressés par l’échange de connaissances et la promotion d’une plus grande coopération. De ce que nous comprenons, les « BRICS plus » sont une continuation du mécanisme de rayonnement introduit d’abord au sommet eThekwini en Afrique du Sud, en 2013.
L’Afrique du Sud se félicite de la progression de ce rayonnement pour galvaniser non seulement les membres des BRICS, mais aussi nos partenaires à travers le monde, et en particulier ceux du Sud, des marchés émergents et des pays en développement. L’interaction avec les organisations régionales, telles que l’UA et l’Union économique eurasienne, a apporté un dynamisme certain à ce mécanisme. Cette initiative nous offre une occasion unique d’échanger des points de vue avec d’autres leaders mondiaux sur des questions d’intérêt commun.
Quelles sont vos attentes pour le neuvième Sommet des BRICS de Xiamen ?
Bien que le sommet soit le point d’orgue de l’année, nous savons que l’énergie créatrice de la présidence chinoise a assuré le succès des diverses réunions et évènements déjà tenus, visant à jeter une base solide pour ce neuvième sommet. La Chine a également lancé une nouvelle initiative et a accueilli la première réunion autonome des ministres des Affaires étrangères et des relations internationales des BRICS en juin, où ils ont pu planifier l’évènement.
L’Afrique du Sud assumera, bien sûr, la présidence des BRICS de Chine et accueillera son 10e sommet et les divers événements et réunions en 2018. En tant que nouveau président, nous nous efforcerons d’effectuer une transition transparente pour tous les partenaires et de construire sur les bases jetées par la Chine et par tous nos partenaires. Nous avons l’intention d’amplifier les initiatives productives qui ont été entreprises cette année.
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