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La route du progrès |
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Yu Lintao et Ma Li · 2017-03-06 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Luo Yunlian; Gulu |
Luo Yunlian
Il y a 15 ans, Luo Yunlian était virtuellement prisonnière de son village, perché sur des falaises abruptes à 2 000 mètres d'altitude dans la province du Sichuan, dans le sud–ouest de la Chine. La seule option pour les quelque 400 habitants de Gulu, un village de la minorité Yi, était d'utiliser de longues échelles, un périple périlleux, d'autant plus qu'il faut traverser la rivière Dadu qui coule en bas.
Au début, les villageois utilisaient des échelles bancales faites de bois et de liane, avant de se doter d'échelles en acier. L'ascension et la descente n'en restaient pas moins dangereuses et épuisantes.
En 2002, un sentier étroit a été construit avec l'aide d'un financement des autorités locales. Ce « sentier des mules », comme on l'a appelé, permettait aux habitants de ne plus risquer leur vie sur les échelles, mais il leur fallait quand même au moins trois heures pour atteindre le siège du district.
Depuis quelques années, les choses ont changé. Mme Luo, cheffe de la cellule du Parti du village, a été élue députée à l'Assemblée populaire nationale (APN), la législature suprême du pays, en 2013. Elle a depuis proposé des motions pour améliorer les infrastructures et les transports de son village et espère que Gulu aura une route, transformant ainsi le village. « Nous avons besoin d'une route non seulement pour les villageois, mais aussi pour que les visiteurs viennent », explique–t–elle à Beijing Information.
En raison d'une topographie difficile, la construction d'une autoroute est à la fois ardue est coûteuse. Le budget nécessaire atteindrait 40 millions de yuans (5,79 millions de dollars), selon les services locaux des transports.
Le rêve de Gulu n'a cependant pas été abandonné par le gouvernement. Grâce aux efforts de Mme Luo et avec davantage de financements publics, les infrastructures du village ont été améliorées progressivement. En 2014, le « sentier des mules » s'est vu doter de rambardes de sécurité et des toilettes publiques ont été installées pour répondre aux besoins des visiteurs de plus en plus nombreux.
En octobre dernier, un téléphérique a été construit sur la rivière Dadu, d'un coût de 24 millions de yuans (3,47 millions de dollars). C'est aujourd'hui l'installation principale qui relie les villageois au monde extérieur, les conduisant à un autre village ayant accès à une autoroute. « Le téléphérique a résolu le problème du transport dans notre village de 400 ans, estime Mme Luo. Le destin des villageois a changé complètement. »
Des critiques se sont néanmoins élevées, notamment sur les réseaux sociaux. Un village de seulement 400 habitants mérite–t–il qu'on lui alloue autant de ressources ? Certains ont suggéré que les villageois soient déplacés. Difficile de convaincre des villageois qui ont vécu à Gulu depuis des générations de plier bagages, pense Mme Luo. Il est donc important d'améliorer les infrastructures de transport car la vie des villageois et le développement sont en jeu. « Avec ses paysages spécifiques et son environnement, Gulu attire les touristes », dit–elle, ajoutant que cela correspond à la politique gouvernementale de lutte contre la pauvreté. « A l'avenir, nous nous concentrerons sur le développement du tourisme. »
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