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Les Tuwa dans les montagnes du Xinjiang | ||
Mots-clés: Tuwa;Xinjiang |
Les murs sont couverts d'une variété de vêtements et de chapeaux folkloriques, de peaux de bêtes et d'un portrait de Gengis Khan
« C'est la meilleure saison mais c'est aussi la saison où il y a le plus de visiteurs. Bienvenue chez nous », nous a dit Dielike. Nous nous sommes assis aux petites tables dans la maison, goûtant des spécialités locales qu'il avait cuisinées lui-même.
Selon les habitudes des Tuwa, on souhaite la bienvenue aux visiteurs avec de l'alcool de lait. Avant de le goûter, Dielike nous a d'abord expliqué la fabrication de cet alcool : « On utilise un morceau de bois de peuplier creusé pour fabriquer de l'alcool de lait. On dépose un petit pot en haut et un grand en bas. On met du lait fermenté dans le grand pot et on le cuit. La vapeur arrive dans le petit pot par le morceau de bois. Grâce à l'alternance du chaud et du froid, le liquide distillé est obtenu et il coule par le tuyau en bois dans un petit tonneau. C'est de l'alcool de lait. » D'après lui, quand on en boit trop, on a les jambes qui tremblent mais on garde l'esprit lucide. Les autochtones en boivent en général deux ou trois livres (1 livre = 0,5 litre), voire même quatre à cinq livres.
Après avoir bu, Dielike a pris un instrument de musique ressemblant à une flute, laissant les personnes présentes le regarder en jouer. C'était un instrument léger, d'une trentaine de centimètres, avec trois trous. Ceux qui l'ont essayé n'ont pas réussi à en jouer. Dielike a expliqué que cet instrument propre aux Tuwa, appelé su'er, était confectionné avec une paille de roseau local. La confection est facile mais il est difficile d'en jouer car il faut utiliser l'air dans le dantian (hypogastre) à l'aide des vibrations des dents et des lèvres. Ensuite, il a invité un autre jeune homme appelé Amurdala à en jouer pour nous.
Comme Dielike nous l'a expliqué, la technique a été transmise de personne à personne car il n'y a ni partitions, ni établissement destiné à la formation. Il a monté un groupe de représentation appelé Marmottes, dans le but de faire connaitre cet instrument de leur ethnie. Amurdala, membre des Marmottes, a 19 ans. Il étudie les musiques nationales dans un conservatoire de musique. Il est également un des meilleurs chanteurs de xoomei de Kanas.
Le xoomei est un chant mongol, produit grâce au resserrement de la gorge. Amurdala a commencé à apprendre le xoomei à l'âge de 13 ans. D'après lui, la plupart des jeunes ne s'intéressent pas à cette culture. Mais il espère que plus de personnes, notamment les jeunes, apprendront le xoomei afin de mieux le protéger et le transmettre. Il veut l'étudier et le transmettre, c'est la raison pour laquelle il a choisi les musiques nationales au conservatoire.
Écouter cette musique c'était comme de se trouver dans la nature, les yeux fermés, à entendre le vent souffler et écouter l'eau couler. C'était magique. On était plongé dans la mélodie quand il a arrêté de jouer. Après un silence, les applaudissements ont animé la salle.
Ensuite, quelques jeunes hommes nous ont chanté des chansons ethniques. Tous les visiteurs chantaient en cœur. Au refrain, l'assistance ne pouvait pas s'empêcher de taper des mains en rythme. On était debout ou assis, on chantait ou dansait. Les chants et les applaudissements résonnaient vers la prairie, à l'extérieur de la maison. Enfin, Dielike et ses amis nous ont invités à danser. Tout le monde était joyeux et oubliait la fatigue de la route.
Dielike nous a expliqué que, de juin à octobre, c'est la haute saison touristique à Kanas et également celle de la visite chez les Tuwa. En basse saison, il va avec ses amis à l'extérieur pour des représentations afin de faire connaître à plus de gens le su'er et le xoomei.
Après notre départ, Dielike et ses amis recevront d'autres visiteurs. Après avoir pris des photos avec eux, nous espérons revenir visiter les Tuwa.
Source: Fr.chinaxinjiang.cn
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