"C'est vraiment l'image qu'on se fait des voitures futuristes. Voir qu'on se rapproche de ça, ça fait un peu plaisir", a confié Adam Sarazin, élève français du lycée Saint-Benoît d'Angers (ouest de la France), après un vol d'essai à bord d'un eVTOL dans la mégalopole technologique chinoise de Shenzhen. 

Pôle technologique de premier plan, Shenzhen abrite plusieurs constructeurs spécialisés dans les eVTOL (véhicules électriques à décollage et atterrissage verticaux). Ces engins, testés avec succès sur des trajets interurbains, pourraient révolutionner les déplacements. Bientôt, il sera possible de monter dans un taxi volant aussi simplement que dans un VTC (voiture de transport avec chauffeur). 

Vingt Français - élèves et enseignants - ont exploré cette vitrine de l'innovation du 15 au 24 avril dans le cadre d'un programme éducatif franco-chinois. Entre visites d'entreprises high-tech et immersion dans une culture millénaire, le choc technologique autant que culturel était au rendez-vous. 

"Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en arrivant, mais franchement, je suis vraiment impressionné", a déclaré Noé Corbel, les yeux pétillants d'émerveillement. Un enthousiasme partagé par son enseignante d'espagnol, Solène Bodineau, qui a avoué avoir été d'abord "surprise" par une culture à la fois profondément enracinée et résolument tournée vers la modernité. "On est très impressionné par les infrastructures, par les innovations qui nous font briller les yeux partout on se déplace à Shenzhen". 

Durant son séjour, le groupe français a été accueilli à l'école expérimentale Songgang de Shenzhen bilingue anglais-chinois, où ils ont suivi des cours de chinois et participé à des ateliers culturels traditionnels. Un match amical de ping-pong a également été organisé avec leurs homologues chinois, dans une ambiance conviviale. 

L'un des moments forts du programme fut la journée passée en immersion dans des familles d'accueil locales. Une expérience qui, selon les participants, a permis de nouer des liens authentiques et de mieux comprendre le quotidien des familles chinoises. 

"L'accueil a été extrêmement chaleureux", a rappelé Anne Goubaud, professeure d'histoire. "Ce qu'on retiendra surtout, ce sont les sourires des Chinois qui nous ont accueillis". Pour elle, ce séjour a suscité l'envie, chez les élèves comme chez les enseignants, de mieux connaître la Chine et d'y revenir. 

Selon Huang Pengxiang, coordinateur principal du projet et directeur de l'agence Shenzhen Sanai Education, cette immersion avait pour but de faire découvrir la Chine contemporaine dans toute sa diversité - son développement rapide, sa vitalité urbaine et sa profondeur culturelle - tout en favorisant les échanges entre jeunes français et chinois. 

Véronique Flandre, directrice adjointe du lycée Saint-Benoît, a qualifié cette initiative d''expérience inédite" pour l'établissement. "Le concept était complètement nouveau pour nous. Cela a permis aux élèves de découvrir un pays peu connu en France, une culture largement ignorée par nous Français". 

Envisageant l'avenir, Mme Flandre a souhaité pérenniser ce partenariat franco-chinois, en approfondissant les immersions scolaires et familiales. "Ce sont des passerelles vers une meilleure compréhension mutuelle, des occasions d'élargir les horizons des jeunes, et des fondations pour des amitiés au-delà des frontières", a-t-elle conclu.