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Art ancien, éclat moderne

GUO QING, membre de la rédaction  ·  2025-04-01  ·   Source: La Chine au présent
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Avec le soutien du gouvernement, de plus en plus de jeunes étudient l’art du thangka, assurant ainsi son développement innovant.


Un artisan peint un thangka.

Considéré comme une encyclopédie illustrée de la culture tibétaine, l’art du thangka, vieux de 1 300 ans, consiste en la réalisation de peintures religieuses sur tissu. Il possède une valeur artistique et culturelle unique qui lui a valu d’être inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de la Chine en 2006.

L’Académie tibétaine du Thangka (ATT), située à Lhassa (région autonome du Xizang), est l’une des institutions chargées de préserver et de développer cet art ancien. Elle se spécialise dans l’école Mansar, un courant artistique du thangka. Les visiteurs de l’académie peuvent observer tout le processus de création, depuis l’esquisse initiale jusqu’aux finitions les plus délicates.

Une créativité repensée

« Traditionnellement, les thangkas illustrent des sujets variés comme la religion, l’histoire ou encore la médecine tibétaine. Cette diversité reflète la profondeur de la culture tibétaine », explique Goinqogyai, vice-président de l’ATT. Âgé de 37 ans, il fait partie de la cinquième génération d’une famille d’artistes de thangka vivant dans le district de Lazi à Xigaze, à quelque 300 km de Lhassa. Initié dès l’âge de sept ans par son oncle, il est aujourd’hui un maître certifié de l’école Mansar.

Au cours de ses trois décennies de pratique, Goinqogyai a découvert des liens complexes entre différentes formes d’art et a compris qu’il pouvait s’en inspirer pour enrichir ses thangkas. En 2016, il a été envoyé par l’ATT à l’Académie des arts et du design de l’Université Tsinghua, à Beijing, pour se perfectionner en peinture traditionnelle chinoise.

Peu après avoir tenté d’appliquer les techniques réalistes des peintures traditionnelles de paysages et d’oiseaux à l’art du thangka, Goinqogyai a découvert un effet visuel inédit. « C’est fascinant de représenter des montagnes enneigées, des lacs et des forêts d’une manière totalement différente », évoque-t-il avec enthousiasme.

À la suite de son séjour à Beijing, l’artiste a entrepris d’établir son propre style artistique, fusionnant des codes de la peinture traditionnelle chinoise avec les techniques de l’école Mansar, héritées des XVIIe et XVIIIe siècles. Animé par une quête d’authenticité, il arpente désormais régulièrement les paysages sauvages, appareil photo en main, pour immortaliser reliefs et cours d’eau, puis les reproduit à l’encre et au pinceau.

Goinqogyai n’est pas le premier à mener de telles expériences. Manla Dondrub, un maître de thangka du XVe siècle, s’était également inspiré de la peinture de paysages des Han pour ses créations. Cela témoigne des échanges culturels interethniques de longue date en Chine. Cependant, Goinqogyai souligne l’importance de perpétuer les caractéristiques traditionnelles du thangka.

Des stagiaires peignent des thangkas à l’ATT.

Une transmission renouvelée

Dans un atelier situé au deuxième étage de l’ATT, des étudiants assis à même le sol, absorbés par la création de thangkas, instaure une atmosphère si sereine que seul le léger grattement des crayons sur le papier se fait entendre.

La réalisation d’un thangka est un processus exigeant et minutieux qui nécessite généralement six à sept années d’apprentissage. « L’esquisse est l’une des compétences fondamentales. Le secret réside dans la stabilité des mains. Cela peut sembler facile, mais j’ai passé quatre ans à m’y entraîner », confie Goinqogyai.

Zhaxi Dongzhu, un étudiant de sixième année présent dans la salle, est originaire de Gannan, une préfecture autonome tibétaine de la province du Gansu. Il s’applique encore à perfectionner son tracé. Pour lui, cette étape est cruciale afin de jeter une base solide pour sa future pratique artistique. « L’académie ne facture aucun frais de scolarité et fournit un déjeuner gratuit chaque jour. C’est une aide précieuse pour les étudiants issus des familles modestes comme moi », explique-t-il. Il prévoit de retourner dans sa ville natale après l’obtention de son diplôme pour y enseigner cet art traditionnel.

Dans la société théocratique tibétaine où les femmes se voyaient privées de beaucoup de droits et où l’éducation demeurait inaccessible au bas peuple, l’art du thangka était l’apanage des hommes et de l’aristocratie. Tout cela a changé après que le Xizang a connu une réforme démocratique dans les années 1950. Aujourd’hui, de nombreuses écoles dans la région enseignent cet art, et les effectifs féminins ne cessent d’augmenter.

Degyi est l’une de ces étudiantes à l’ATT. Après avoir interrompu ses études universitaires pour des raisons de santé, elle a décidé de renouer avec sa passion pour la peinture et a été acceptée dans le programme de l’ATT. Elle projette de devenir enseignante en art.

La formation des talents est essentielle à la transmission et au développement des arts traditionnels. Pour encourager les jeunes à embrasser cette vocation, de plus en plus d’écoles et d’ateliers de thangka, ainsi que des programmes universitaires, ont été établis au cours des dernières années, beaucoup offrant des incitations attractives. « Notre académie propose des réductions ou des exemptions de frais de scolarité ainsi que le matériel artistique. Toute personne ressentant un fort désir d’apprendre [le thangka] peut faire la demande, quelle que soit sa base en art », explique Goinqogyai.

Une œuvre exposée à l’ATT

Une politique engagée

Ces dernières années, l’intérêt du public pour le thangka s’est considérablement accru, particulièrement depuis son inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel national. Afin de mieux protéger et promouvoir cet art ancestral, le Xizang a mis en œuvre une série de politiques de soutien. C’est dans ce contexte que Mechong Norbuthe Shidar a fondé l’ATT en 2012. Au sein de cette institution, il partage le savoir-faire transmis dans sa famille depuis des générations avec tous ceux désireux de l’apprendre, formant ainsi une nouvelle génération d’artistes de thangka.

Aujourd’hui, l’ATT compte 12 enseignants et plus de 60 étudiants. En plus de la peinture, le programme inclut également la théorie de l’art, l’histoire, les fresques tibétaines, et la fabrication de pinceaux et de toiles, entre autres. Une fois formés, les étudiants peuvent exposer leurs œuvres ou participer à la restauration de fresques anciennes. Au cours des dix dernières années, plus de 300 artistes spécialisés en thangka ont été diplômés de l’ATT.

Grâce à l’application de la loi sur le patrimoine culturel immatériel, à l’adoption de mesures de soutien et à la formation de jeunes héritiers culturels, le Xizang a réussi à moderniser cet art ancestral tout en préservant son essence.

 

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