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Une valse harmonieuse

ZHOU LIN, membre de la rédaction  ·  2024-12-03  ·   Source: La Chine au présent
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Lei Fengyun (1er rang, 3e g.), ancien conseiller scientifique et technologique à l’ambassade de Chine en Autriche, participe à une activité d’échanges Chine-Autriche à la BOKU de Vienne, le 13 octobre 2022.

Sous les lambris de l’hôtel Beijing Lafayette Castle, l’orchestre autrichien de l’Université de Graz joue la chanson folklorique chinoise Célébration des récoltes, en pleine moisson de septembre. Lei Fengyun, ancien conseiller pour la science et la technologie à l’ambassade de Chine en Autriche, converse jovialement avec son vieil ami retrouvé, Peter Riedler, président de l’université de Graz.

Il y a cinq ans, M. Lei a rejoint l’ambassade de Chine en Autriche, où son travail consistait à promouvoir la coopération sur l’innovation scientifique et technologique ainsi que l’échange de talents dans le cadre du partenariat stratégique sino-autrichien. Depuis lors, il s’est noué d’amitié avec de nombreux universitaires autrichiens désireux de coopérer avec les Chinois. « L’amitié entre les peuples est essentielle aux relations entre les pays », déclare M. Lei à La Chine au présent dans une interview exclusive.

Promouvoir la médecine traditionnelle chinoise

Parmi les universitaires avec qui M. Lei a sympathisé à la prestigieuse Université de Graz, forte de son histoire de plus de 400 ans, figure Rudolf Bauer, directeur du Centre de recherche sur la médecine traditionnelle chinoise (MTC) et directeur de l’Institut des sciences pharmaceutiques, ainsi que récipiendaire du Prix de l’amitié du gouvernement chinois. Épris de la Chine et de sa culture, M. Bauer s’est donné un prénom chinois ayant pour signification « sagesse et vertu ». Il se passionne particulièrement pour la MTC, convaincu qu’elle est propice à la construction d’un monde plus sain. Il cherche à expliquer l’efficacité de la MTC du point de vue d’un scientifique occidental et à diffuser l’histoire de la MTC à travers le monde.

« Les échanges sur la MTC entre la Chine et l’Autriche datent de longtemps. C’est probablement l’un des domaines de coopération les plus réussis et les plus exemplaires entre les deux pays », remarque M. Lei. La recherche clinique standardisée et les normes de produits reconnues sont la base de l’acceptation mondiale de la MTC. En tant que président du groupe de travail du Comité de pharmacopée européenne sur la MTC, M. Bauer est impliqué dans l’évaluation de la qualité de cette médecine. Jusqu’à présent, il a contribué à l’inclusion de plus de 80 médicaments chinois à substance unique dans la Pharmacopée européenne, le recueil officiel des normes pharmaceutiques en Europe.

Tout au long de l’année, M. Bauer voyage entre la Chine et l’Autriche pour favoriser les échanges entre les jeunes chercheurs des deux pays. Il a envoyé plus de 240 étudiants autrichiens en pharmacie en Chine pour en apprendre davantage sur la MTC et la culture chinoise. Inversement, son laboratoire en Autriche a accueilli des centaines de chercheurs et d’étudiants chinois, créant ainsi une pépinière de talents internationaux qui promeuvent la MTC dans le monde entier.

Avec des chercheurs d’une dizaine d’universités autrichiennes en pharmacie et en acupuncture-moxibustion, M. Bauer a établi une coopération durable avec l’Académie des sciences médicales chinoises de Chine (ASMCC) et a organisé plusieurs séminaires sino-autrichiens sur la MTC.

Peu après la prise de fonctions de M. Lei à Vienne, la pandémie s’était déclarée à travers le monde. M. Bauer se souvient qu’en mai 2020, l’ASMCC et l’Université de Graz, avec le soutien de l’ambassade de Chine en Autriche, ont organisé un séminaire par visioconférence sur le rôle de la MTC dans la lutte contre le COVID-19. « La MTC a joué un rôle majeur dans la riposte aux maladies infectieuses soudaines de l’histoire de l’humanité », a fait valoir M. Bauer lors du séminaire. « Compte tenu de la propagation continue du COVID-19, il est nécessaire d’établir un mécanisme sino-autrichien de coopération sur la recherche en MTC contre la pandémie. »

En septembre 2020, le ministère chinois des Sciences et Technologies a approuvé le Laboratoire « la Ceinture et la Route » de la coopération sino-autrichienne en matière de MTC pour la prévention et le traitement des principales maladies infectieuses. À cette occasion, M. Bauer, en sa qualité de scientifique en chef du laboratoire, a émis le souhait que ce projet de coopération entre l’ASMCC et l’Université de Graz facilite la découverte de nouvelles substances efficaces pour le traitement des épidémies et l’innovation des technologies clés dans la recherche fondamentale, afin que la MTC soit plus largement utilisée dans le traitement des principales maladies infectieuses soudaines.

Le président chinois Xi Jinping s’était entretenu à plusieurs reprises avec les experts étrangers en Chine, les interrogeant sur leur travail et leur vie, et les encourageant à participer au développement de la Chine et à promouvoir la coopération scientifique et technologique internationale. M. Lei souligne que l’idée du président chinois d’« attirer et d’utiliser les compétences venues des quatre coins du monde » a contribué à la bataille victorieuse contre le COVID-19 et jouera également un rôle essentiel dans l’édification d’une communauté mondiale de la santé pour tous.

L’ambassadeur d’Autriche en Chine Andreas Riecken (c.) pratique le curling au Centre provincial d’entraînement sur glace du Heilongjiang, le 26 janvier 2024.

Une infrastructure d’échanges éducatifs

Durant son service en Autriche, M. Lei a aussi fait connaissance avec Herbert Mang, professeur invité à l’Université Tongji de Shanghai et académicien étranger de l’Académie d’ingénierie de Chine. Expert de renommée internationale en ingénierie des structures et en mécanique numérique, M. Mang a été vice-président de l’Université technique de Vienne et président de l’Académie autrichienne des sciences. L’année dernière, il a reçu le Prix de l’amitié du gouvernement chinois.

Ses liens avec la Chine remontent à 1981, lorsqu’il y a été envoyé en tant qu’expert de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel. À l’Institut de recherche sur la machinerie de Zhengzhou (Henan), il a vu les conditions de travail difficiles des scientifiques et techniciens locaux, et s’est ému de leur dévouement, ce qui l’a décidé à établir une coopération à long terme.

En 2007, à son initiative, le Centre de recherche Autriche-Chine sur l’ingénierie des tunnels et souterrains a été créé à l’Université Tongji, fruit de coopération entre cette dernière et Eurasia-Pacific Uninet, le plus grand réseau universitaire indépendant en Europe consacré à la promotion des échanges scientifiques interdisciplinaires. Cette plateforme réunit des scientifiques de divers pays, notamment d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie et de Suisse.

M. Mang a signé, au nom de l’Académie autrichienne des sciences, plusieurs protocoles de coopération scientifique avec l’Académie des sciences de Chine en vue de la création de centres de recherche conjoints sur l’ingénierie des tunnels et souterrains et de laboratoires communs pour la coopération internationale en ingénierie parasismique. Il a également participé à de grands projets d’infrastructure en Chine comme le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao, le plus long pont maritime au monde, pour lequel il a résolu des problèmes techniques liés à la résistance sismique de son tunnel sous-marin.

Depuis 2004, l’Université Tongji et l’Université technique de Vienne forment conjointement des étudiants, des boursiers postdoctoraux et de jeunes enseignants en génie civil, publient des articles de haut niveau et entreprennent trois projets majeurs. Leurs recherches, principalement axées sur l’ingénierie des tunnels et souterrains, ont permis de soutenir de grands projets tels que le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao et le pont-tunnel sur le fleuve Changjiang à Shanghai. En 2021, les deux universités ont reçu le soutien du Programme national de recherche et de développement sur les technologies clés dans le cadre d’un projet de coopération internationale intergouvernementale en matière d’innovation scientifique et technologique.

En 2019, M. Mang a été élu pour le Prix de la coopération internationale en science et technologie et s’est rendu en Chine l’année suivante pour le recevoir au Grand Palais du Peuple à Beijing. En 2021, à l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Autriche, l’Université Tongji et l’Université technique de Vienne ont organisé conjointement un symposium international sur la recherche interdisciplinaire en sciences du génie civil, qui a passé en revue l’histoire de la coopération entre les deux universités depuis 2004, ainsi que la coopération et les échanges entre les deux pays.

« Au cours des 40 dernières années, ma plus importante réalisation dans la collaboration avec la Chine en génie civil a été la formation conjointe d’un groupe de jeunes talents prometteurs pour les milieux universitaires et industriels des deux pays », partage M. Mang. Avec des projets comme le chemin de fer Qinghai-Xizang, les travaux d’adduction d’eau du Sud vers le Nord et le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao, la Chine devient le leader mondial en génie civil. « L’avenir de la technologie mondiale du génie civil se trouve en Chine, et son espoir réside chez les jeunes Chinois », poursuit-il.

L’orchestre de l’Université de Graz joue Célébration des récoltes à l’hôtel Beijing Lafayette Castle, le 4 septembre 2024.

« Champions cachés » et « petits géants »

En ce qui concerne la coopération économique et commerciale stimulée par les échanges technologiques entre la Chine et l’Autriche, M. Lei indique que de nouvelles opportunités ont commencé à se présenter en 2018, lorsque les deux pays ont établi un partenariat stratégique amical. Cette année-là, le président autrichien Alexander Van der Bellen et le chancelier d’alors Sebastian Kurz se sont rendus en Chine, accompagnés de plusieurs ministres, du président de la Chambre de commerce autrichienne et de dirigeants de grandes entreprises et de « champions cachés ».

Les entreprises AST Refrigeration and Solar Technology et Doppelmayr Cable Car faisaient partie de ces derniers et étaient déjà présentes sur le marché chinois. À l’époque, l’industrie chinoise des sports d’hiver prenait un essor, encouragée par le succès de la candidature de la Chine pour les Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022 et par l’engagement du président chinois de faire en sorte que 300 millions de personnes en Chine pratiquent des sports de glace et de neige. L’Autriche, puissance du secteur, a saisi cette énorme opportunité du marché chinois.

Doppelmayr, fondée en 1893, est un leader mondial des téléphériques, avec plus de 15 000 dispositifs construits dans 96 pays et régions du monde. L’entreprise a également fourni des équipements de téléphérique pour les Jeux olympiques d’hiver de Beijing. À ce jour, elle compte plus de 140 projets achevés ou en cours de construction pour des sites touristiques et des stations de ski chinoises, avec une part de marché de plus de 60 % en Chine.

Le terme « champion caché » a été inventé par le célèbre spécialiste en gestion allemand Hermann Simon en 1990, pour désigner les petites et moyennes entreprises (PME) prospères, mais méconnues du public. Ces « champions cachés » disposent généralement d’un grand nombre d’experts avertis et de talents expéditifs ainsi que d’une capacité d’innovation continue. Ils s’implantent sur des marchés de niche, réussissent grâce à la mondialisation et deviennent des leaders très influents dans leurs domaines.

Avec le renforcement des liens entre la Chine et l’Autriche, certains « champions cachés » autrichiens sont entrés sur le marché chinois. « La Chine est connue pour son rythme d’innovation rapide. De plus en plus d’entreprises technologiques sont prêtes à se développer en Chine », affirme M. Lei.

La Chine possède aussi ses « champions cachés ». Ses PME spécialisées, offrant des produits nouveaux, uniques et compétitifs, ont de fortes capacités d’innovation et une maîtrise solide des technologies clés. Le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information a certifié 12 000 d’entre elles comme « petits géants ».

En novembre 2022, le Forum international Chine-UE sur le développement durable des PME s’est tenu à Beijing, parrainé par l’Association chinoise de coopération internationale des PME, l’Association allemande des PME et l’Association internationale autrichienne pour la promotion de l’enseignement professionnel. Lors du forum, des experts, des universitaires et des représentants de PME de neuf pays ont discuté de la numérisation et ont exploré la coopération internationale, les avantages mutuels et le développement durable.

Les « champions cachés » de l’Autriche et les entreprises spécialisées de la Chine avec leurs produits nouveaux, uniques et compétitifs devraient apprendre les uns des autres, a proposé M. Lei lors du forum. Le résultat sera gagnant-gagnant, car cette coopération fera progresser la modernisation des PME, et apportera un soutien au développement du secteur manufacturier et de l’économie réelle. Parallèlement, elle contribuera à connecter les maillons clés des chaînes industrielles et d’approvisionnement, ce qui donnera une forte impulsion à une croissance économique de haute qualité.

 

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