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Le secret de la clochette de cuivre de Taosi

XU HAO*  ·  2024-09-04  ·   Source: La Chine au présent
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Pour fabriquer la clochette en cuivre de Taosi, une paroi intérieure et une paroi extérieure sont nécessaires pour former le moule. (PHOTO FOURNIE PAR L’INSTITUT D’ARCHÉOLOGIE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES SOCIALES DE CHINE) 

Parmi les nombreuses pièces du patrimoine culturel de Taosi, on trouve une clochette en cuivre. Elle a été découverte dans une tombe en 1983. Elle est d’apparence anodine, et sa finition manque de finesse et des défauts de coulage et des pores sont visibles sur la surface.

Grâce à une analyse chimique, on a constaté que sa teneur en cuivre atteint 97,8 % et qu’elle a été coulée dans un moule combiné. Cela montre qu’il y a plus de 4 000 ans, les artisans de Taosi maîtrisaient les procédés de fonte et de moulage du cuivre. Ils obtenaient un cuivre relativement pur à partir du minerai pour couler des ustensiles.

La plupart des chercheurs pensent qu’il y a environ 5 000 ans, la technologie de production du cuivre a été introduite d’Asie occidentale via l’Asie centrale et le couloir de Hexi, jusqu’au bassin du cours moyen du fleuve Jaune. Sur le plan archéologique, les premiers objets en bronze ont essentiellement été découverts au nord-ouest, et plus ils sont anciens, plus ils correspondent aux types d’ustensiles d’Asie centrale et occidentale. Ce type de forgeage à froid ou de moulage de petits objets pleins n’est pas directement lié aux procédés de moulage du bronze des dynasties Xia, Shang et Zhou.

La clochette en cuivre de Taosi est le plus ancien cuivre coulé dans un moule combiné, conservé intact à ce jour. « Le procédé de moulage des objets en bronze est une invention originale de Taosi », note Wang Wei, directeur du département d’histoire de l’Académie des sciences sociales de Chine. Selon lui, l’émergence des procédés de moulage a joué un rôle important pour inaugurer l’Âge du bronze au cours des Xia, des Shang et des Zhou.

Le système des rites et de la musique

Il y a 4 500 ans, les ustensiles en cuivre ont commencé à se populariser dans les régions du Gansu et du Qinghai, ainsi que dans le bassin du cours moyen du fleuve Jaune. La plupart d’entre eux étaient de petite taille, comme des couteaux et des poinçons. Ils étaient essentiellement obtenus par le forgeage.

La culture de Taosi date de 3 900 à 4 300 ans, et se situe durant la période d’utilisation à la fois du cuivre et de la pierre. Xu Hong, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales de Chine, estime que Taosi est un peu antérieur à l’Âge du bronze chinois, caractérisé par des récipients rituels. Certains chercheurs pensent que la Plaine centrale de la période Longshan était déjà entrée dans l’Âge du bronze. Situé dans un espace compris entre le fleuve Jaune et les monts Taihang, la province du Shanxi a toujours été un canal de communication important entre la Plaine centrale et le nord, et Taosi, dans le sud-ouest du Shanxi, fait partie intégrante de la Plaine centrale. « Nous avons toutes les raisons de penser que Taosi a dû jouer un rôle important dans l’essor de la civilisation du bronze dans la Plaine centrale. »

Cette clochette en cuivre de Taosi a une section transversale en forme de losange. La bouche mesure 6,3 cm de grande diagonale et 2,7 cm de petite diagonale, le sommet, 5,2 cm de grande diagonale et 2,1 cm de petite diagonale. Sa hauteur totale est de 2,65 cm, avec une épaisseur de 0,28 cm. Il y a une petite ouverture ronde d’environ 0,25 cm de diamètre sur le sommet. On suppose que le battant de la clochette devait s’y trouver. Cette clochette en cuivre a fondamentalement la même forme que les clochettes en céramique découvertes à Taosi. Il existe évidemment une continuité, le développement des clochettes en cuivre reposant sur celui des clochettes en céramique.

« Les procédés de fabrication du bronze ont été combinés avec ceux de cuisson des céramiques à haute température que les Chinois maîtrisaient à cette époque, et le moule en terre cuite a été créé pour la production de récipients en bronze », explique Wang Wei. À la période Taosi, les clochettes étaient beaucoup plus petites qu’à la période Erlitou. Sous la dynastie Shang, les procédés de fabrication étaient déjà assez avancés et les clochettes se sont différenciées et ont évolué en des cymbales en cuivre à plusieurs gammes ; sous la dynastie des Zhou occidentaux, les carillons ont fait leur apparition. Le carillon de cloches du marquis Yi de Zeng apparu plus tard est considéré comme le summum de la technologie.

Dans les sépultures de Taosi, il existe un ensemble d’instruments de musique composé de qing en pierre, de tambours en céramique et de tambours à peau d’alligator du Yangtsé. On les plaçait dans les sépultures comme objets funéraires après la mort du souverain et ils servaient d’instruments cérémoniels. Le système rituel et musical est évidemment apparu dans l’espace socioculturel de Taosi.

Les archéologues et les historiens de la musique estiment que l’émergence des clochettes en cuivre de Taosi marque l’avènement de l’ère du « son du métal et de la pierre » qui revêt une signification importante et historique dans la culture musicale des Xia, des Shang et des Zhou.

Le carillon de cloches du marquis Yi de Zeng (PHOTO : TENG YANYAN)

La culture du bronze

La clochette en cuivre de Taosi atteste du fait que la Plaine centrale maîtrisait les procédés de coulage avec un moule combiné pendant la période de la culture de Longshan, ouvrant ainsi la voie à l’émergence des objets rituels en bronze avec la « culture du bronze » des Xia, des Shang et des Zhou.

« La culture de Taosi a absorbé des éléments avancés d’autres cultures et utilisé de manière créative des moules combinés pour couler des objets en cuivre. C’est ce qui a ouvert la voie aux premiers procédés de moulage du bronze sous les dynasties Xia, Shang et Zhou », remarque Gao Jiangtao, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales de Chine, et chef de l’équipe archéologique du site de Taosi, précisant que sept objets en bronze avaient été découverts à Taosi.

Pour fabriquer la clochette en cuivre de Taosi, une paroi intérieure et une paroi extérieure étaient nécessaires pour former le moule, créant ainsi une cavité dans laquelle le cuivre fondu était coulé. Le moule était ensuite retiré pour donner au cuivre sa forme finale. Le fragment de rebord d’un récipient en bronze à l’arsenic a également été découvert dans les fondations d’un grand bâtiment en terre battue de la période Taosi, qui utilisait également ces procédés. Ces découvertes prouvent clairement que Taosi a largement utilisé des moules combinés pour couler des récipients en bronze.

Le bronze était appelé « or » ou « or de bon augure » dans l’Antiquité. En coulant le cuivre, c’est sans doute par hasard qu’on a découvert que l’ajout d’étain et de plomb pouvait en accroître la dureté. L’alliage de cuivre résultant présentait une couleur dorée, brillante et noble. Les objets ainsi produits étaient cependant recouverts d’une patine de carbonate de cuivre après oxydation, prenant une couleur vert turquoise au caractère solennel et profond, d’où leur nom chinois de « cuivre vert ».

À l’époque de la culture d’Erlitou, durant laquelle émanait une atmosphère dynastique, il y avait un atelier de fonte du cuivre dans la zone des ateliers d’artisanat au sud de la cité palatiale. Dans la troisième phase de la culture d’Erlitou est apparu le premier récipient rituel en bronze de Chine, une coupe à libation appelée tongjue. Sur le site de la quatrième phase, on a trouvé un assortiment de récipients rituels en bronze, avec des chaudrons à trépied ding et jia, des récipients he, et des coupes jue. La légende raconte que Yu le Grand, le fondateur de la dynastie Xia, « a recueilli le cuivre des Neuf provinces et coulé neuf récipients ding ».

Le trépied en bronze à motif quadrillé découvert à Erlitou est réputé pour être le premier trépied de Chine. Mesurant 20 cm de hauteur, d’un diamètre de 15,3 cm à sa bouche et de 10 cm à sa base, avec un motif en damier irrégulier sur son ventre, il semble plutôt rudimentaire, mais c’est le plus ancien jamais découvert jusqu’à présent. C’est aussi le seul qui peut être considéré comme l’ancêtre de tous les trépieds en bronze.

« Les récipients en bronze sont associés au pouvoir et sont devenus des récipients rituels pour les puissants et les grands, ainsi que des attributs du pouvoir royal », remarque Wang Wei. « Principalement durant la dynastie Shang, les récipients rituels en bronze ont eu un large impact et ont été découverts dans une vaste zone, indiquant que la propagation de la métallurgie des Shang a joué un rôle de premier plan dans l’évolution de la civilisation chinoise. C’était également un moyen important permettant à cette dynastie de la Plaine centrale d’exercer une influence sur les régions environnantes. Sous les Shang, la métallurgie et les procédés de fabrication des récipients en bronze sont probablement passés par le cours moyen du fleuve Changjiang pour atteindre Sanxingdui. »

Héritant des rituels des Xia et des Shang, la dynastie Zhou en a amélioré les modalités et formé un système rituel basé sur les types et le nombre de bronzes. Elle a donné naissance à un système culturel et à un ordre politique plus systématique, et renforcé la centralisation du pouvoir entamée avec les Xia et les Shang, jetant ainsi une base solide pour la formation d’un pays multiethnique unifié sous les Qin et les Han.

 

*XU HAO est journaliste à China Report.

 

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