法语词典:
中文 English Deutsch 日本語 Chinafrique
Suivez-nous sur
  • descriptiondescription
Accueil Chine Monde Economie Culture Environnement Documents
Accueil >> Culture

Décoder l'histoire à travers les écritures

XU HAO*  ·  2024-09-04  ·   Source: La Chine au présent
Mots-clés:

Des visiteurs admirent des inscriptions rouges sur un vase en céramique fragmenté dans la zone d’exposition d’antiquités de Taosi au Musée archéologique de Chine. (PHOTO : XU HAO )

En novembre 1984, un vase en céramique fragmenté a été découvert sur le site de Taosi. Les chercheurs, Gao Tianlin et Li Jianmin, ont trouvé des traces rouges sur les fragments de céramique. Après avoir nettoyé la surface, ils ont découvert un symbole ressemblant au caractère « 文 » (wén) que l’on retrouve aussi dans les inscriptions ossécailles. Ensuite, ils ont trouvé un autre symbole ressemblant à un caractère sur la face plate du pot. La découverte de cette jarre avec des inscriptions rouges à Taosi prouve qu’environ 800 ans avant les inscriptions ossécailles, la Chine

possédait déjà un certain système d’écriture.

Derrière le pot brisé

Concernant les inscriptions sur le vase de Taosi, les chercheurs ont plusieurs interprétations. Pour le caractère « 文 » (wén), les experts sont unanimement d’accord, car il est similaire aux inscriptions sur les os oraculaires et les bronzes des époques ultérieures. Cependant, l’interprétation du signe au dos du vase pose problème. « 尧 » (yáo), « » (yáng), « 命 » (mìng), ou « 邑 » (yì) sont les thèses les plus plausibles.

« L’écriture est l’un des porteurs importants de la civilisation, elle peut refléter directement le niveau de civilisation de la société et enregistrer l’histoire. Si un idéogramme apparaît seul, c’est peut-être un symbole ou une gravure, mais s’il y en a deux sur le même objet, ils peuvent vouloir exprimer une certaine signification, parfois complexe, c’est ce que nous appelons alors l’écriture », déclare Gao Jiangtao, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales de Chine et chef de l’équipe archéologique de Taosi.

He Nu, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales de Chine, suppose que ce vase est lié à la sorcellerie. À la fin de la période Taosi, plusieurs grandes inondations ont eu lieu. Pour les dompter, les prêtres ont brisé le vase, l’ont enduit de cinabre ou d’hématite rouge, et ont écrit le nom des ancêtres dessus, espérant utiliser le prestige de ses derniers pour apaiser le dieu de l’eau. Cependant, cela n’a pas eu l’effet escompté, et cet « instrument magique » a été jeté dans une fosse.

Zhu Tongzhou, maître de conférences à l’Académie des sciences sociales de Chine, pense que ce vase avec des inscriptions en cinabre était probablement utilisé lors de cérémonies funéraires. En effet, il est grossièrement fabriqué et a été trouvé dans une fosse à cendres, ce qui correspond à la coutume ancienne d’utiliser des objets simples pour les funérailles et de brûler des objets pour les défunts. De plus, les inscriptions sur le vase sont similaires à celles des objets funéraires anciens où le nom du défunt était écrit en cinabre. Jusqu’à aujourd’hui, il existe encore la coutume de casser des pots en terre cuite lors des funérailles.

« 文尧 » (wényáo) ou « 文邑 » (wényì) ?

Luo Kun, expert en inscriptions ossécailles, pense que les caractères sur le vase doivent être lus « 文 » (wényáng). « » (yáng) signifie « soleil ». Il suppose que ces deux caractères et le symbole d’une frontière retrouvés sur le vase décrivent les exploits de Yao. He Nu, quant à lui, estime que l’autre caractère est plus proche du caractère « 尧 » (yáo) en inscriptions ossécailles. Son sens original fait référence à « une haute muraille en terre battue construite sur le plateau de Loess ». La mention « 文尧 » (wényáo) sur le vase, avec le symbole de délimitation, raconterait les exploits glorieux du Souverain Yao par ses descendants.

Feng Shi, chercheur à l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences sociales de Chine, pense que les caractères sur le vase doivent être interprétés comme « 文邑 » (wényì). Il explique que, comparé aux formes des caractères en inscriptions des époques ultérieures, le caractère « 邑 » (yì) ne fait aucun doute. Actuellement, il existe quatre sources très claires relatives à « 文邑 » (wényì) dans les inscriptions ossécailles, tandis que les termes « 文尧 » (wényáo) et « 文 » (wényáng) n’apparaissent nulle part.

Feng Shi indique que « wényì » est un nom de lieu. Une inscription oraculaire « wényì reçoit du grain » a été retrouvée, ce qui montre que les commerçants s’inquiétaient de savoir si wényì aurait une bonne récolte. De la période Taosi à la période des Shang (environ 1600–1046 av. J.-C.), il s’est écoulé près de 800 ans, et le nom de lieu « wényì » existait encore, ce qui transmet une information importante. Selon le Zuo Zhuan (Livre des Commentaires de Maître Zuo), au début de la dynastie des Zhou occidentaux, Tang Shuyu avait reçu en fief l’ancien État de Tang. Il est l’ancêtre des marquis de Jin. Les fouilles sur le site de Tianma-Qucun ont révélé la nécropole des marquis de Jin, indiquant que cette région correspondait aux ruines Xia et géographiquement, elle correspond à la région du site de Taosi. De plus, la coutume de vénérer le noir, présente à l’époque Xia, est également reflétée dans les artefacts exhumés de Taosi. Chronologiquement, vers 2 000 avant notre ère, c’est aussi l’époque de la fondation de la dynastie Xia.

« “wényì” pourrait être la cour du début de la dynastie Xia », indique Feng Shi. Dans les inscriptions sur bronze des dynasties Shang et Zhou (1046–256 av. J.-C.), on peut découvrir que le nom de l’État du début de la dynastie Xia était « wén ». « Xià » est un caractère apparu à la fin de la dynastie Shang et au début de la dynastie des Zhou occidentaux, pour former « wénxià ». Ce nom a été modifié au fil du temps, ne laissant que le caractère « xià ». Par conséquent, « wényì » serait « xiàyì ».

Feng Shi explique que « yì » désigne une grande résidence sans muraille. Les cours des Trois dynasties Xia, Shang et Zhou n’avaient pas de muraille. Les résidences des clans au pouvoir étaient situées au « centre du monde », entourées par les seigneurs, et il n’était donc pas nécessaire de construire de hautes murailles. La tradition mettait l’accent sur l’éducation, et le souverain avait pour mission d’éduquer le monde. Les murailles auraient entravé la diffusion de l’enseignement. Par conséquent, la cour devait se présenter sous la forme de résidence sans muraille.

D’autres écritures à Taosi ?

Les interprétations modernes des inscriptions rouge vermillon sur le vase de Taosi comportent toutes une part de spéculation. Cependant, ces inscriptions, maintenant exposées au monde, nous offrent davantage de possibilités pour imaginer et étudier cette époque.

Lors des fouilles des fondations des grands bâtiments en terre battue de la période intermédiaire de Taosi, menées de 2002 à 2007, les archéologues ont découvert un autre fragment de vase avec des inscriptions en rouge. Cela prouve que les inscriptions vermillon sur le vase datant de la phase tardive de la culture de Taosi ne sont pas des cas isolés. La possibilité que l’écriture existe déjà à la période Taosi est donc renforcée.Les experts s’accordent cependant à dire que les écritures avant les Trois Dynasties sont rares.

Feng Shi explique que seuls les membres de la cour et les prêtres avaient le droit d’utiliser l’écriture. « Dans les temps anciens, les personnes utilisant l’écriture faisaient partie d’un cercle très restreint. » He Nu pense, d’une part, qu’au début de l’utilisation de l’écriture, le nombre d’idéogrammes n’était pas très élevé ; d’autre part, que l’écriture était utilisée pour les documents et les archives de gestion de l’État, et non pour la vie quotidienne. De plus, de nombreux écrits étaient probablement sur des morceaux de bois ou de bambou, qui ne se conservent pas bien.

Gao Jiangtao mentionne un autre facteur considérable : l’étendue des fouilles à Taosi est encore restreinte, les grandes tombes de la période tardive n’ont pas encore été fouillées, et une seule grande tombe de la période intermédiaire a été fouillée.

 

*XU HAO est journaliste à China Report. 

 

Lire aussi:
 
Liens:
Xinhuanet CGTNfr China Tibet Online Le Quotidien du Peuple Radio Chine Internationale
Ambassade de Chine en France Ambassade de France en Chine Faguowenhua French.china.org.cn
La Chine au Présent Dialogue Chine-France Traduction en ligne

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-3 京公网安备110102005860