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L'ambassadeur Petit Prince |
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LIU CHANG, membre de la rédaction · 2024-06-14 · Source: La Chine au présent | |
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Liu Dayi, fondateur du Centre d’art Petit Prince, prend la parole lors de la cérémonie de lancement du Prix Petit Prince, le 12 mars 2024.
« Si la neige sur la Tour d’angle dansait autour de la Tour Eiffel, si l’obus de Georges Méliès accompagnait Chang’e jusqu’à la lune, si les chansons de la Rive Gauche se mêlaient à l’instrument sanxian, si l’opéra de Pékin se produisait à l’Opéra de Paris... » À l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, la chanson intitulée De l’avenue Chang’an aux Champs-Élysées a vu le jour en janvier 2024. Dès sa diffusion, elle a gagné une grande notoriété grâce à son style léger et surtout à ses paroles empreintes de profondes significations culturelles, se hissant en tête de plusieurs classements radiophoniques.
La chanson est interprétée par l’artiste Liu Dayi et son ami français Alexandre Dubos. En tant que principaux initiateurs de la chanson, ils ont composé, en collaboration avec le musicien chinois Ju Qi, les paroles et la musique, afin de célébrer les 60 ans d’amitié sino-française.
M. Liu n’en est pas à sa première incursion dans l’expression interculturelle par le biais de la musique. Au fil des ans, il a innové en tant que chanteur, producteur et réalisateur, tissant des liens interculturels grâce à l’art.
Le Prix Petit Prince est créé conjointement par le Centre d’art Petit Prince, le Comité de développement culturel et artistique de la jeunesse UE-Chine et la Fondation Petit Prince.
Le Petit Prince à la chinoise
Liu Dayi, qui a grandi à Beijing, a développé dès son plus jeune âge un intérêt pour la musique, apprenant à chanter et jouer du piano. Il a même formé son propre groupe au collège. Bien qu’il ait étudié l’économie à l’université, il n’a jamais renoncé à ses aspirations musicales. Après avoir obtenu son diplôme, il s’est lancé dans le domaine culturel et a interprété de nombreuses chansons populaires. En 2005, il a fondé l’entreprise Big Deal, spécialisée dans les productions et les opérations musicales et artistiques.
En 2014, M. Liu a commencé à explorer le domaine de la production de comédies musicales. Cette année-là, qui marquait le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques Chine-France, le Groupe de communication internationale de Chine et le Guangming Daily ont organisé conjointement la sélection des « Dix livres français les plus influents en Chine ». Parmi ces ouvrages figurait Le Petit Prince de l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry. « Quand je l’ai vu, ma première pensée a été d’en faire une comédie musicale en chinois », déclare M. Liu. Cette œuvre classique, qu’il lit depuis l’enfance, l’a profondément marqué, car elle transmet les véritables sens de la vie, de l’amitié et de l’amour dans un langage simple et enfantin.
Il a partagé cette idée à son ami Alexandre Dubos, connu en Chine sous le nom Du Bo. En tant que Français résidant à Beijing depuis de nombreuses années et parlant très couramment le chinois, M. Dubos a immédiatement adhéré à cette idée. Ils se sont donc mis d’accord et ont commencé les préparatifs.
M. Liu et M. Dubos se sont rencontrés il y a plusieurs années lors d’un concours de chant de chansons chinoises pour étrangers, une émission de BTV. M. Dubos était l’animateur du concours, alors que M. Liu faisait partie du jury. Les deux hommes ont appris à se connaître et sont devenus des amis proches par la suite. « Réinterpréter ce classique français et créer un “petit prince” à la manière des Chinois est une entreprise très significative », estime M. Dubos.
M. Liu, en sa qualité de producteur et de réalisateur, a examiné et contrôlé chaque détail, du scénario au casting en passant par la chorégraphie et les costumes, afin de garantir la meilleure qualité du spectacle. M. Dubos, en tant que producteur de la partie française, a travaillé avec la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse (FASEJ), détentrice des droits d’auteur, sur la conception centrale de la pièce, veillant à ce que l’exactitude et la continuité du contenu original soient préservées tout en l’interprétant d’un point de vue chinois et dans une pensée chinoise.
Après des mois de préparation du scénario et de répétitions, cette adaptation chinoise du Petit Prince a été présenté au public à l’été 2014, dans le cadre d’une série d’événements célébrant le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises. Contrairement à l’ambiance légèrement mélancolique de l’original, la comédie musicale chinoise nous plonge dans une atmosphère douillette et poétique. « La fin ouverte atténue en partie la tristesse et offre un bel espoir », déclare M. Liu, ajoutant que l’avant-première avait suscité de vives réactions. « De nombreux spectateurs ont pleuré, se souvient M. Dubos, ce n’étaient pas des larmes de tristesse, mais d’émotion. C’est à ce moment-là qu’ils ont réalisé que chaque adulte ou enfant a un petit prince dans son cœur. »
Le Petit Prince
L’« installation » du Petit Prince en Chine
Depuis sa création, Le Petit Prince en chinois a été joué près de 800 fois dans toute la Chine. Afin de rendre l’interprétation plus délicate, riche et précise, la pièce a été perfectionnée à d’innombrables reprises. Le succès de la comédie musicale a renforcé la confiance de M. Liu dans la poursuite de l’expansion de ses idées. En 2023, à l’occasion du 80e anniversaire de la naissance du Petit Prince, avec l’autorisation et le soutien du détenteur des droits d’auteur, le premier Centre d’art Le Petit Prince au monde a été fondé à Beijing. Le Petit prince français a depuis lors sa propre « maison » en Chine.
« Peu après, nous avons organisé au centre d’art une exposition thématique sur le 80e anniversaire du Petit Prince, en gardant la comédie musicale en tant que projet de soutien à long terme », déclare M. Liu. Il explique que l’exposition a restitué les détails du roman original, présentant des scènes impressionnantes, des dessins originaux et des statues en papier plié. De plus, Liu Tong, célèbre artiste chinois du papier plié, a été invité à utiliser les techniques traditionnelles chinoises pour donner vie aux images classiques telles que l’avion, la rose, l’éléphant et le renard. Enchaîner l’exposition à la comédie musicale permet à chaque spectateur de s’immerger profondément dans l’univers du Petit Prince.
Cette année, à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques Chine-France, la comédie musicale fête ses 10 ans, et une variété d’activités se sont déroulées et se dérouleront au Centre d’art Le Petit Prince. Le 12 mars, l’événement « Invention artistique mondiale – Prix Petit Prince » a été lancé. Sur le thème « Le Petit Prince et ses amis », le concours invite des jeunes à soumettre des œuvres d’art originales qui représentent leur vision unique du Petit Prince. Les œuvres primées seront exposées dans le monde entier, avec Paris comme point de départ. Parmi les œuvres, un papier découpé a particulièrement impressionné M. Liu : « L’intégration d’un art traditionnel chinois avec une marque internationale est une belle illustration de l’échange interculturel ». Quant à la comédie musicale Le Petit Prince, il ajoute qu’une version spéciale pour son 10e anniversaire ainsi que la version sous forme d’opéra de Pékin sont en cours de préparation et seront présentées cette année. Cette dernière, créée en collaboration avec le Théâtre de l’Opéra de Pékin de Beijing, adoptera la forme moderne de l’Opéra de Pékin, et devrait être présentée pour la première fois à Paris en novembre. « Le président de la FASEJ, M. d’Agay, est particulièrement intéressé par cette version aux caractéristiques purement chinoises », s’exclame M. Dubos, affirmant que le public français attend avec impatience la représentation.
Liu Dayi et Alexandre Dubos, du groupe Boyi, enregistrent la chanson De l’avenue Chang’an aux Champs Elysées. (PHOTO FOURNIE PAR LIU DAYI)
Plus de possibilités
Aujourd’hui, la carrière de M. Liu et Le Petit Prince sont devenus indissociables. Outre les jeux mobiles thématiques du Petit Prince déjà lancés, un parc à thème est en cours de construction et sera bientôt installé à Beijing, Shanghai, Guangzhou et dans d’autres villes. M. Liu a même développé cette marque dans d’autres régions d’Asie. Par exemple, à l’avenir, des hôtels à thème du Petit Prince seront établis à Hakone et Hokkaido au Japon.
M. Liu et M. Dubos, ce duo d’amis sino-français, sont désormais connus sous le nom de « Boyi ». En plus de De l’avenue Chang’an aux Champs-Élysées, plusieurs chansons en duo sortiront cette année, dont Paris est chez moi, et Beijing aussi. Ils déclarent que les échanges culturels et artistiques sino-français entamés avec Le Petit Prince se poursuivront indéfiniment.
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