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Le calme et la sérénité règnent dans la société

FRIEDA LI*  ·  2024-03-19  ·   Source: La Chine au présent
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Des villageoises marchent sous les vignes au village de Yongku, à Kuqa, dans la préfecture d’Aksu. 

Au cours d’un périple de deux semaines dans ma région natale, la région autonome ouïgoure du Xinjiang, une question m’a constamment taraudé l’esprit : comment pourrais-je, moi, qui suis née et ai grandi ici jusqu’à l’âge de 18 ans, transmettre les récits authentiques du Xinjiang à ceux qui sont étrangers à cette terre ? Les histoires des habitants locaux sont souvent d’une simplicité pure, et beaucoup estiment que leurs expériences quotidiennes ne revêtent aucune « valeur d’information ».

Cependant, pour ceux qui ont traversé les épreuves que le Xinjiang a connues, la vie d’aujourd’hui est d’une valeur inestimable. Quel impact le terrorisme a-t-il eu sur la vie quotidienne des habitants locaux ? Cette question, d’une importance cruciale, n’a malheureusement jamais reçu l’attention qu’elle mérite dans les médias internationaux.

Selon un livre blanc du gouvernement chinois publié en 2019, de nombreux attentats terroristes ont secoué le Xinjiang de 1990 à 2016. Cependant, depuis plus de sept ans, le Xinjiang n’en a connu aucun. À chaque retour dans ma région natale, je suis témoin de changements significatifs.

Après avoir obtenu mon diplôme à Beijing, j’ai embrassé une carrière de journaliste à Beijing Information. Au cours de plus d’une décennie, j’ai effectué de nombreux voyages de retour dans ma région natale pour raconter les histoires locales. Pendant ces voyages, j’ai rencontré de nombreuses personnes, dont certaines peuvent être considérées comme ayant réussi. Mais lors de mon dernier voyage dans le sud du Xinjiang, j’ai choisi de concentrer mon attention sur ceux qui pourraient être considérés comme les personnes les plus « ordinaires ». À ma grande surprise, ces gens se sont ouverts à moi, une étrangère pour eux. Ils étaient désireux de partager leurs histoires, leurs rêves et leurs aspirations avec moi, ce qui m’a profondément émue. Voici quelques-unes de leurs histoires touchantes :

Arman, un homme avec un métier inattendu

Arman Turhong, né en 2001, est actuellement le plus jeune soignant masculin dans une maison de retraite à Tumxuk, l’un des meilleurs établissements dans le sud du Xinjiang, qui a bénéficié d’un investissement total de 75 millions de yuans. Selon ses collègues, Arman est « un petit curieux », car il défie le stéréotype selon lequel les hommes ouïgours n’aiment pas travailler dans le secteur des services, mais préfèrent des professions traditionnellement masculines, comme soldats, policiers ou hommes d’affaires.

En 2022, Arman a été diplômé de l’Institut du travail social de Changsha, dans la province du Hunan où il a étudié les soins et la gestion des personnes âgées. Au début, il travaillait dans une maison de retraite à Tianjin, dans le nord de la Chine, tandis que sa petite amie, également camarade de classe, travaillait dans une maison de retraite à Beijing.

Il aurait pu choisir de travailler avec sa petite amie à Beijing, où son salaire mensuel aurait pu être au moins le double de son revenu actuel, mais il a choisi de retourner dans sa région natale. Élevé par sa grand-mère pendant que ses parents travaillaient en ville, Arman souhaite prendre soin d’elle dans ses dernières années.

Le secteur des soins aux personnes âgées est en plein essor en Chine. Cependant, le Xinjiang manque de soignants jeunes et qualifiés comme Arman. Pour cette raison, celui-ci est fermement convaincu que lui et sa petite amie, forts de leur expérience professionnelle dans les grandes villes, ont accès à plus d’opportunités s’ils retournent chez eux.

Arman aspire à devenir un jour le directeur d’une maison de retraite. « Je dois travailler dur pour gagner l’approbation de plus en plus de personnes. Ainsi, je pourrais obtenir une promotion », déclare-t-il.

Marmar, une fille avec un cœur plein d’amour

En décembre 2023, Marmar Harken, une jeune femme de l’ethnie kazakhe, s’est lancée dans une mission altruiste. Occupée à collecter des dons de ses camarades, elle a préparé des aliments pour quatre chats errants sur son campus au plus fort de l’hiver. Les dons ont largement dépassé ses attentes, lui permettant d’envisager d’aider davantage d’animaux errants hors du campus.

Née dans la ville d’Altay, dans le nord du Xinjiang, Marmar poursuit ses études à l’Institut de médecine ouïgoure du Xinjiang à Hotan, un institut universitaire professionnalisé. Elle est également la responsable d’une équipe bénévole sur le campus. Selon elle, elle ne se contente pas d’aider les médecins à fournir des services médicaux dans les villages, elle aime aussi aider les autres à résoudre leurs problèmes quotidiens. Sa passion pour la protection des animaux est également manifeste.

Pendant les vacances scolaires, Marmar profite souvent des voyages en voiture avec ses parents pour explorer le Xinjiang. Pour le moment, elle aspire à visiter la région autonome du Xizang, dans le sud-ouest de la Chine, attirée par les coutumes uniques des Tibétains, une autre minorité ethnique en Chine.

Après l’obtention de son diplôme, Marmar envisage de poursuivre ses études jusqu’à l’obtention d’un diplôme de master en médecine. Elle espère continuer à fournir des services bénévoles et aider plus de personnes et d’animaux.

 

Marmar Harken (Photo aimablement fournie)

Bilili et Li : deux amis, une passion

Bilili Eni, 16 ans, et Li Bohua, 17 ans, sont membres de la même équipe de football d’un lycée situé à Artux, une ville réputée pour abriter les fans de football les plus fervents de Chine. Bilili occupe le poste de défenseur central, tandis que Li Bohua est attaquant central. Malgré leur amitié solide, ces deux jeunes garçons nourrissent une rivalité saine sur le terrain, chacun étant convaincu de surpasser l’autre en termes de compétences footballistiques.

Le père de Bilili, entraîneur de football, a prodigué de nombreux entraînements à son fils. Li Bohua, quant à lui, joue au football juste par pur plaisir. Depuis la création de l’équipe, il est devenu, par un heureux hasard, le premier joueur Han.

Les deux garçons considèrent le football comme une passion, mais ils ne veulent pas devenir joueurs professionnels. Bilili aspire à devenir entraîneur de gym, alors que Li Bohua, bien qu’il n’ait pas encore pris de décision définitive, envisage sérieusement de privilégier ses études universitaires.

Nurbiye, une entrepreneuse florissante

Nurbiye Abdubako, propriétaire d’un magasin de fleurs dans la petite ville de Kunyu, au Xinjiang, est une figure de l’entrepreneuriat local. Occupée à maquiller deux jeunes femmes qui devaient assister à un mariage, son magasin de fleurs se distingue des autres. Il ressemble davantage à une agence d’organisation de mariages, offrant une gamme complète de services pour les mariages de style ouïgour, tels que la location des robes de mariée, le maquillage de la mariée et les décorations des voitures de mariage. En 2023, son magasin a réalisé un bénéfice d’environ 70 000 yuans.

Dans son magasin, une rose coûte plus de 7 yuans, soit le double du prix de Beijing. Nurbiye explique qu’en raison du climat et de la faible demande, le Xinjiang ne dispose pas de pépinières de fleurs ornementales, par conséquent, toutes les fleurs doivent être transportées par avion depuis la province du Yunnan et d’autres endroits, ce qui entraîne des coûts élevés. Elle ajoute qu’autrefois, des fleurs artificielles étaient utilisées pour les mariages locaux, mais qu’aujourd’hui, de plus en plus de jeunes mariés préfèrent les fleurs fraîches, même si cela signifie des coûts plus élevés.

Nurbiye, 35 ans, a deux fils, dont l’aîné est en cinquième et le cadet est en CE1. Actuellement, elle se concentre sur l’éducation de ses enfants. De plus, elle envisage d’emmener sa mère de 68 ans visiter d’autres provinces, car cette dernière n’a jamais quitté le Xinjiang.

Xu Han, radiographier la région

Xu Han, un chirurgien généraliste de 42 ans, a quitté Beijing pour le Xinjiang dans le cadre d’un projet visant à promouvoir le développement de cette région grâce aux ressources des régions plus développées. Actuellement, il travaille à l’Hôpital populaire de la ville de Kunyu, où il gère une multitude de cas d’urgence, allant de la pédiatrie à l’ophtalmologie en passant par l’orthopédie et diverses situations imprévues. Il confie que le plus grand défi de son rôle actuel est de devenir un médecin polyvalent.

Lors de son premier jour de travail à Kunyu en mai dernier, Xu Han a été confronté à un incident inattendu. Une patiente a été prise de convulsions, un domaine dans lequel il n’est pas expert. Heureusement, après un diagnostic approfondi, il est apparu que cette patiente juste en état de choc à cause d’un stress émotionnel.

Avant la création de l’Hôpital populaire de la ville de Kunyu en 2019, les habitants locaux devaient entreprendre un long voyage pour obtenir des soins médicaux à Hotan, ce qui entraînait souvent des retards de diagnostic. Bien que l’hôpital ait apporté des commodités nécessaires aux résidents, il manque de médecins qualifiés. C’est pourquoi des médecins expérimentés de la ville de Shihezi, dans le nord du Xinjiang, et de Beijing y ont été envoyés pour renforcer l’équipe médicale de l’hôpital.

Au cours des six derniers mois, Xu Han a visité presque tous les villages de Kunyu en tant que bénévole, fournissant des services médicaux aux communautés locales. Ses charges lourdes de travail l’ont empêché d’explorer les autres villes du Xinjiang. Malgré son emploi du temps chargé, il espère pouvoir explorer d’autres villes du Xinjiang, une fois sa mission d’assistance terminée en mai de cette année.

Un amour interethnique

Lors d’une visite au marché de nuit de Hotan, j’ai fait la rencontre de Guli, une femme ouïgoure qui vendait du tofu fermenté, une collation typique des Han. Malgré l’heure tardive, le marché était encore grouillant de touristes. Guli, un nom typique pour les femmes ouïgoures, n’a pas hésité à partager son histoire d’amour avec moi.

En 2021, elle et son mari Han se sont rencontrés sur les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, son mari a quitté le Sichuan pour rejoindre Hotan. Le coup de cœur a été immédiat et ils se sont rapidement mariés. En 2023, ils ont accueilli leur premier enfant. Les beaux-parents de Guli sont donc venus au Xinjiang pour les aider à prendre soin du nouveau-né. Ils ont également appris à Guli à faire des collations des Han. Guli est très heureuse de sa vie actuelle et se sent profondément aimée.

Son mari tient également un étal dans le marché de nuit, non loin de son étal du tofu, où il vend du jus de grenade fraîche, une boisson typique à Hotan. Les clientes de Guli fréquentent également l’étal de son mari pour acheter des boissons.

De nombreux touristes ont été émus par cette histoire d’amour interethnique. Cependant, en tant que native du Xinjiang, je sais que leur bonheur est le fruit d’efforts significatifs et du développement social et économique de la région.

*FRIEDA LI est journaliste à Beijing Information.

 

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