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Le renouveau de l’ancienne Route du thé et des chevaux

MA LI, membre de la rédaction  ·  2022-12-21  ·   Source: La Chine au présent
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Un petit temple destiné aux voyageurs a été construit le long de l’ancienne Route du thé et des chevaux. (PHOTO : HE DONGFANG)

Liu Liangzhen, un expert dans la recherche et la protection de l’ancienne Route du thé et des chevaux à Tingxi, se rend chaque semaine en voiture le long des vestiges de cette voie à 16 km de chez lui, une passion qui le travaille depuis toujours.

L’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est située dans les hameaux montagnards de Wulilin et de Banling à Tingxi, dans le district de Tong’an, à Xiamen. Cette ancienne artère commerciale est une « route pavée de 20 li et de 4 pieds de large », mentionnée dans des archives comme les Chroniques de la ville de Xiamen et les Chroniques du comté de Tong’an.

Pendant les dynasties des Song (960-1279) et des Yuan (1279-1368), les feuilles de thé cultivées dans les zones montagneuses, la porcelaine cuite et d’autres produits d’exportation étaient acheminés vers les embarcadères de Caozai, sur le cours supérieur de la rivière Xixi via l’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi pour être expédiés à Quanzhou, avant d’embarquer vers des destinations lointaines. « Les marchandises comme les allumettes et les étoffes venant des pays le long de la Route maritime de la Soie passaient par l’embarcadère de Caozai et étaient transportées à cheval vers les régions montagneuses. Cette ancienne route était autrefois une voie commerciale et logistique dans les deux sens », remarque M. Liu, ajoutant que cette artère a été le témoin des échanges le long de l’ancienne Route maritime de la Soie reliant Tong’an et le monde extérieur.

Des montagnes à l’océan

L’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est reliée à la Route maritime de la Soie, et a contribué à la prospérité de Tong’an. D’après les archives historiques, l’ancien village de Banling abritait autrefois une foire pour les échanges de marchandises. À cette époque, il y avait de nombreux magasins et les affaires étaient florissantes. « Les auberges, entrepôts et écuries où les chevaux des caravanes passaient la nuit durant la dynastie des Qing sont encore bien conservés », précise M. Liu. Il y avait un petit temple en l’honneur d’une divinité de la terre construit au milieu de l’ancienne route, où les voyageurs pouvaient prier pour un passage en toute sécurité. Mais avec la construction d’une route qui traverse la montagne dans les années 1930, l’ancienne route n’a progressivement plus eu de raison d’être et a été progressivement recouverte de terre, de branches et de feuilles mortes.

Afin de reproduire l’apparence de l’ancienne Route du thé et des chevaux et de préserver une histoire vivante pour les générations futures, M. Liu a dirigé en 2013 des fouilles et des travaux de protection, la faisant progressivement revenir à la vie. « Afin de préserver le style d’origine, nous devons la nettoyer après chaque forte pluie car elle est recouverte de terre », précise M. Liu, qui explique que le soutien des autorités de Tingxi et de Tong’an a été crucial pour la protection du site.

Avec les progrès enregistrés dans la revitalisation rurale, le tourisme rural s’est développé rapidement à Tong’an, et l’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est devenue un must pour les amateurs d’histoire. Les visiteurs partent à la recherche des vestiges et profitent d’une vie pastorale simple et naturelle. Dans le hameau de Wulilin, chaque année, lorsque le colza est en pleine floraison, il est de coutume de prendre une tasse de thé des Ming et des Qing près de l’ancienne Route du thé et des chevaux et de passer la nuit dans une vieille demeure qui abrite une maison d’hôtes. « Pour les touristes, marcher dans les profondeurs de la forêt dense et ressentir l’histoire sous leurs pieds, c’est comme terminer un voyage de plusieurs siècles », note M. Liu. De plus en plus de projets d’immersion seront proposés au niveau local pour rentabiliser et continuer de mieux protéger cette route de manière durable.

Bien qu’elle ait perdu ses fonctions et sa prospérité d’antan, elle reste un vestige matériel permettant d’étudier les échanges entre la culture agricole et la civilisation maritime. Le Bureau municipal de la culture et du tourisme de Xiamen encourage donc la poursuite des recherches archéologiques.

L’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est une section importante de la Route maritime de la Soie et la seule ancienne route bien conservée de la province du Fujian. Pour M. Liu, sa protection est une nécessité et il reste encore beaucoup à faire. Même si certains tronçons seront restaurés, d’autres seront néanmoins laissés en l’état pour montrer leur aspect d’origine.

Vase de céladon nacré

Le céladon renaît de ses cendres

L’essor de l’ancienne Route du thé et des chevaux est étroitement lié à l’exportation du céladon nacré de Tong’an. Pendant les dynasties des Song et des Yuan, le céladon empruntait cette route, passant par le port de Citong à Quanzhou, avant de s’embarquer pour des destinations lointaines sur la Route maritime de la Soie. Le céladon était très apprécié outre-mer, mais sa popularité a périclité sous la dynastie des Ming sans que le savoir-faire de sa fabrication ne soit transmis.

En 1956, des habitants de Tong’an ont exhumé une grande quantité de pièces de porcelaine ainsi que des fours lors du creusement du réservoir de Tingxi. Les archéologues y ont découvert le berceau du céladon nacré, enfoui depuis plus de 600 ans. Le site des fours de Tingxi couvrait une superficie de 40 000 m2, le plus imposant de la région de Xiamen. « On y fabriquait une quantité impressionnante de céramiques céladon, et Tong’an était la principale source des exportations outre-mer. Le céladon du four Longquan, la porcelaine blanche du four Dehua et la porcelaine noire du four Jian occupent une place importante dans l’histoire de la culture de la céramique chinoise », explique Ye Wencheng, professeur à l’Université de Xiamen et ancien président de l’Institut chinois de recherche sur la céramique ancienne, qui précise que la production était exportée en grande partie au Japon, en Corée, aux Philippines, en Indonésie et en Malaisie, voire même sur les côtes méditerranéennes.

Pendant les dynasties des Song et des Yuan, des guerres ont éclaté dans le nord et un grand nombre d’artisans qualifiés ont migré vers le Fujian. Ils ont apporté leur savoir-faire des régions environnantes et construit des fours à Tingxi, une zone entourée de montagnes où coulent des rivières, à proximité de la mer. Tong’an est alors devenu un centre important de la fabrication de la porcelaine à l’usage des gens ordinaires sur le littoral sud-est du pays.

En 2007, une fosse de céladon nacré a été découverte lors des fouilles archéologiques de Huaguangjiao n°1 à Xisha. On en a aussi trouvé dans l’épave du vaisseau Nanhai. La fréquence de ces découvertes archéologiques a enthousiasmé Hong Shude, à l’époque professeur à l’Académie des arts et métiers de Xiamen de l’Université de Fuzhou. Originaire de Tong’an, il effectue des recherches sur la céramique depuis plus de 50 ans et s’est rendu à plusieurs reprises sur le site des fours de Tingxi à la recherche d’informations utiles sur la technique dite de « recuisson ». « Si l’on n’avait pas retrouvé la méthode originale, cela aurait été le regret de toute une vie. »

M. Hong a ainsi effectué près d’une dizaine d’années de recherches et fait d’innombrables expériences. Enfin, en 2008, la méthode a été retrouvée. « J’ai trouvé la meilleure solution parmi les différentes formules d’eau de glaçure et d’argile de porcelaine, qui reproduisaient le charme légèrement visible de la porcelaine de Tingxi sous la glaçure du céladon », dit-il, permettant à cette technique d’être sélectionnée pour entrer dans la liste du patrimoine immatériel du Fujian.

Zhuang Youyi effectue de la gravure sur la surface du céladon.

L’originalité dans la transmission

Zhuang Youyi, originaire de Tingxi, a grandi en écoutant des histoires sur le céladon nacré et la Route maritime de la Soie. Comme M. Hong, il est un héritier du patrimoine immatériel dans la fabrication. Tous deux souhaitent que ce produit qui traversait autrefois les océans retrouve de son éclat grâce à la maîtrise retrouvée des techniques de cuisson. « La glaçure est faite de cendres végétales et la cuisson se fait dans un four à bois. Les matériaux et les méthodes de cuisson que nous utilisons sont très similaires à celles des anciens », remarque M. Zhuang, qui estime que le design doit néanmoins s’adapter aux exigences de la vie moderne. « Le céladon nacré était un produit de la vie quotidienne dans les temps anciens, et il doit également entrer dans les foyers modernes pour apporter plus de vitalité. » C’est pour cette raison qu’il a établi une zone artistique de la poterie chaude de 3 000 m2 à Tingxi combinant culture et création pour redonner vie au céladon nacré. Il propose des formations, des expositions, et abrite des start-up, et s’ouvre au tourisme. « Je souhaite coopérer avec d’autres praticiens pour stimuler la production de masse de céladon nacré de Tong’an et le développement du tourisme, et contribuer à la revitalisation rurale. »

Ces dernières années, afin de populariser le céladon nacré, M. Zhuang et son équipe ont participé à diverses expositions culturelles, foires du thé et salons de l’investissement, et se sont rendus au Japon, à Singapour, en Malaisie et en Russie notamment pour promouvoir les ventes et développer davantage les marchés étrangers. Aujourd’hui, avec le soutien du district de Tong’an et de Tingxi, M. Zhuang a également transmis le savoir-faire de la fabrication du céladon nacré aux enfants des écoles locales. « Jusqu’à présent, plus de 4 000 élèves du primaire et du collège ont été exposés à cette technique de fabrication. Grâce à l’interaction et à l’enseignement pratique, la compréhension et la connaissance des enfants vis-à-vis du patrimoine culturel immatériel ont été approfondies, et leur curiosité et leur enthousiasme pour la culture traditionnelle stimulés », dit-il, estimant que la transmission ordonnée est la meilleure forme de protection des savoir-faire anciens.

 

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