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Un patrimoine immatériel de toute beauté à découvrir

LI CUIHUA  ·  2022-01-07  ·   Source: La Chine au présent
Mots-clés: héritage culturel immatériel
Atelier de teinture traditionnelle
 
Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan (dans le sud-ouest de la Chine), s’évertue depuis toujours à préserver son héritage culturel immatériel. C’est d’ailleurs à Chengdu, tous les deux ans, qu’est organisé le Festival international du patrimoine culturel immatériel, première grande manifestation rassemblant la communauté internationale avec l’objectif de promouvoir la protection du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Nous venons d’en célébrer la 8e édition en 2021.

  

En 2020, l’Université de Chengdu a créé l’Institut de recherche sur les artisanats traditionnels. Depuis, il a ouvert dix ateliers enseignant des arts ancestraux locaux, à savoir : laque de Chengdu, brocart et broderie de Shu, tissage de bambou du Sichuan, teinture traditionnelle du Sichuan, céramique du Sichuan, théâtre d’ombres du Sichuan, peintures du Nouvel An chinois du Sichuan, bronze de Shu, fabrication du papier traditionnel, et artisanat traditionnel des peuples tibétain, yi et qiang. Englobant trois sections de recherche, qui s’intéressent respectivement aux artisanats traditionnels dans les dix pays de l’ASEAN, aux études théoriques et aux créations culturelles connexes, cet Institut de recherche sur les artisanats traditionnels est devenu une plateforme d’enseignement et de recherche intégrant documentation et analyse, formation et transmission, promotion et vulgarisation, innovation et développement, communication et échanges, ainsi que services d’utilité publique.
 
 

  

Dresser le « portrait » des artisanats traditionnels

  

La professeure Ma Liwa est à la tête du département de conception de produits du Collège des arts chinois et de l’ASEAN à l’Université de Chengdu. Elle est également responsable de l’atelier de céramique du Sichuan. Au cours de sa carrière, elle a conçu de nombreux produits culturels créatifs, dont le ruban de la médaille remise à l’issue des 31e Universiades d’été. Lorsque cet atelier de céramique a été fondé, Mme Ma a constaté le manque d’études fiables réalisées sur l’art de la céramique selon le style du Sichuan, car bien souvent, les artisans du métier ne prennent pas le temps, ou ne sont pas capables, de parler théorie. Et ceux qui entreprennent des recherches théoriques concentrent généralement leur attention sur les vestiges culturels et archéologiques. C’est pourquoi, elle et ses collègues, ont décidé de passer en revue l’histoire de la céramique du Sichuan dans un premier temps, et de consolider les connaissances théoriques afin de transmettre ce savoir-faire et d’y apporter des innovations.

  

Les membres de cet atelier de céramique se sont spécialisés dans la recherche d’archives historiques, l’analyse minutieuse des informations et les enquêtes de terrain pour rédiger l’ouvrage Céramique du Sichuan. Pour présenter les 22 fours à céramique qui existaient jadis au Sichuan, ce livre replace dans leur contexte d’anciennes céramiques retrouvées dans la région de Shu (Shu étant un ancien État au Sichuan), dans l’ambition de servir de référence pour les recherches sur cette thématique. Pour l’heure, l’atelier de céramique a déjà réuni des maîtres artisans de diverses spécialités (porcelaine de Qiong, poterie de Yingjing en argile et cendres de charbon, poterie de Guihua en argile, poterie verte du district de Huili et céramique du Sichuan de la nouvelle école) pour qu’ils dispensent des cours pratiques. Grâce à leur innovation, ils ont fait émerger un nouveau style de céramique, intitulé la « nouvelle école de Shu ».

  

En coopération avec des entreprises du secteur implantées à Chengdu, l’atelier de céramique a développé une série d’exquises peintures sur céramique. Et à l’avenir, il compte combiner la céramique du Sichuan avec d’autres domaines comme la santé et la culture pour façonner des créations culturelles uniques, tout en promouvant cet art sur les campus et dans les communautés pour que petits et grands puissent l’apprécier et ressentir tout le charme de la culture locale. Ma Liwa a commenté : « Nous faisons revivre cet artisanat traditionnel, et les débouchés commerciaux sont là. Le marché de la céramique ne devrait pas se résorber avec le temps. »

  

Ancien savoir-faire chinois qui se décline en plus de 150 techniques, le tissage du bambou s’est développé principalement au sud du fleuve Yangtsé et du Sichuan. Tout comme l’atelier de céramique, l’atelier de tissage du bambou a également mené des recherches systématiques et exhaustives. Selon le professeur associé Dong Hong, responsable de cet atelier de tissage du bambou, son équipe s’est penché sur les artisanats typiques du Sichuan qui recourent aux procédés de tissage du bambou (porcelaine de bambou tressé, calligraphie et peinture sur bambou tressé, stores en bambou, cages à oiseaux en bambou) ainsi que les lieux où sont nés ces arts populaires. En recoupant les renseignements sur l’artisanat du bambou obtenus par divers moyens (examen des documents historiques, enquêtes de terrain, interviews et pratique de cette discipline), M. Dong et son équipe ont fini par compiler l’ouvrage Tissage du bambou du Sichuan.

  

En s’appuyant sur leurs recherches et les compétences qu’ils ont héritées, professeurs et étudiants de l’atelier de tissage de bambou ont ensemble développé une série d’articles de la vie quotidienne fabriqués en bambou tressé, à la fois esthétiques et dans l’air du temps (housse pour écouteurs sans fil, ou encore broches et autres ornements pour cheveux). L’atelier de tissage du bambou intègre également des trésors artisanaux « localisés » (tels que le tressage du bambou de Daoming, le tissage du bambou de Liu, ainsi que la fabrication de cages à oiseaux dans l’ancienne ville au district de Pixian) ; et il invite des maîtres et héritiers de ces arts de tout le pays à intervenir en qualité de formateurs externes. De par la transmission de savoir-faire reconnus, la consolidation des bases théoriques et pratiques, auxquelles s’ajoutent les diverses activités qu’il mène sur le campus, cet atelier s’est imposé comme une plateforme pour l’enseignement et les échanges au sujet de l’art du tissage du bambou.

  

La teinture traditionnelle désigne un ensemble de procédés manuels antiques et uniques en Chine, qui englobe quatre grandes compétences : le batik, la teinture par nouage (ou tie-dye), le lanjiaxie (teinture avec des attelles) et le calicot bleu. La teinture traditionnelle est utilisée au Sichuan depuis plus de 2 000 ans, mais a connu ses heures de gloire sous la dynastie des Tang. À cette époque, les textiles teints figuraient parmi les cadeaux que le Sichuan offrait à la cour impériale. Les enseignants et les étudiants de l’atelier de teinture traditionnelle ont étudié scrupuleusement les artisanats locaux connexes qui existaient autrefois au Sichuan (comme le tie-dye de Zigong, de Xuyong et du mont Emei ou encore le batik miao de Gongxian), en explorant les éléments culturels et concepts sous-jacents en vue d’en promouvoir la transformation créative et le développement innovant. Une grande cuve de teinture a été mise à la disposition des élèves dans l’atelier pour qu’ils puissent réaliser des œuvres au gré de leurs envies (sous-verres, sacs à main, petits sachets parfumés prenant la forme d’un réceptacle de graines de lotus, sacs de rangement pour service à thé, etc.).
 
 
Atelier de céramique de la nouvelle école de Shu

  

Offrir une nouvelle jeunesse aux arts traditionnels

  

Mais une question se pose : comment faire pour qu’un nombre croissant de gens apprécient ces artisanats d’antan ? Chaque atelier mise sur ses propres atouts dans l’idée de favoriser la rencontre de ces artisanats traditionnels avec l’enseignement et la conception pour leur donner plus de force, avec le développement de créations culturelles modernes et tendance. L’objectif étant que la population ressente pleinement la beauté qui émane de ces pièces design, innovantes et utiles.

  

Dans l’atelier de broderie et de brocart de Shu, l’on peut admirer une splendide collection de produits créatifs à forte empreinte culturelle (lampes, qipao, colliers, talons hauts, peintures décoratives et bobs, par exemple). Sublimés par les motifs, la texture et l’éclat des brocarts et broderies de Shu, ces objets de la vie courante donnent une autre dimension à l’esthétique et à l’art. Les étudiants peuvent découvrir ces artisanats traditionnels et la culture en arrière-plan, mais aussi apprendre les formes d’expressions artistiques contemporaines pour pouvoir par la suite créer des œuvres qui plairont aux jeunes. Le professeur associé Wan Guo, responsable de l’atelier de broderie et de brocart de Shu, a décrit : « Nous expérimentons toutes sortes d’artisanats traditionnels, en assimilant l’expertise provenant des quatre coins du pays. Puis, nous les fusionnons avec notre art de la broderie et du brocart du Sichuan pour voir si cette association est source d’évolution, d’innovation ou d’un rendu visuel différent. »

  

L’atelier de laque, pour sa part, a développé une figurine pop sur la base d’une célèbre statue en bronze représentant un homme debout, l’une des pièces maîtresses du musée de Sanxingdui. Parlons également de ce porte-bijoux inspiré d’une autre œuvre représentant un arbre divin en bronze, ainsi que des « boîtes mystère » sur le thème des expositions de Sanxingdui. Il a aussi modelé d’autres créations culturelles, notamment un sac à main qui fait référence aux masques en bronze de Sanxingdui en intégrant les brocarts de Shu et des éléments d’art en bambou. Ce sac à main a d’ailleurs été choisi comme cadeau à remettre à l’épouse du secrétaire général de l’Organisation de coopération de Shanghai, lors de l’Exposition horticole internationale de Beijing 2019.

  

La professeure associée Zhang Sisi, responsable du bureau de recherche culturelle de Sanxingdui, a précisé : « Nous voulons proposer des produits innovants et à la mode. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucune vie dans les répliques des objets anciens du musée. Donc pour faire vivre ces trésors du passé, nous sommes sortis du cadre de Sanxingdui afin de provoquer la rencontre entre design et art, pour que la société apprenne à mieux connaître l’ancienne culture traditionnelle de Shu par le biais de produits dérivés contemporains.

  

L’atelier de théâtre d’ombres cherche, lui aussi, à diffuser cet artisanat traditionnel auprès de la jeunesse, en le combinant avec l’opéra du Sichuan et en présentant le tout sous la forme de courtes vidéos, format apprécié des jeunes. L’atelier dispose d’un ensemble complet d’outils et de mobilier pour fabriquer des ombres chinoises. Les étudiants peuvent apprendre tout le processus pour mettre en place des théâtres d’ombres du Sichuan : du dessin à l’assemblage, en passant par la sculpture et la peinture. Une fois les silhouettes d’ombres prêtes, ils peuvent même se produire sur la scène prévue à côté. Le professeur Zhong Yuanbo, responsable de l’atelier de théâtre d’ombres, a expliqué : « Nos étudiants peuvent jouer plusieurs pièces d’opéra du Sichuan, mais l’objectif premier n’est pas qu’ils jouent ces scénarios, mais plutôt qu’ils les transforment, en alliant théâtre d’ombres avec opéra du Sichuan et en diffusant des vidéos à ce propos sur les nouveaux médias. » Il a fait savoir que ces dernières années, ils ont produit plusieurs animations sur des opéras traditionnels. Et depuis peu, l’atelier coopère avec Tencent, le géant de l’Internet chinois, dans l’intention de produire une série animée de théâtre d’ombres faisant la promotion de la phytothérapie chinoise.

  

À l’heure actuelle, une partie des créations culturelles développées par les divers ateliers de l’Institut de recherche sur les artisanats traditionnels de l’Université de Chengdu sont disponibles à l’achat dans les boutiques en ligne des Universiades de Chengdu et chez les détaillants agréés. En outre, en 2022, une boutique dédiée ouvrira ses portes au village des athlètes des Universiade.  
 
*LI CUIHUA est journaliste à Chengdu Culture.
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