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Un pionnier dans l'âme

Li Xiaoyu  ·  2021-12-02  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Ovono Nkomo; MTC

Vocation d’un docteur gabonais pour la MTC et ses efforts incessants pour la promouvoir à travers le monde.

Avant de retourner au Gabon, Dr Ovono Nkomo a accumulé une riche expérience en MTC en théorie comme en pratique.

Ovono Nkomo, 43 ans, est le tout premier Gabonais titulaire d’un doctorat en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Son plus grand rêve : augmenter l’espérance de vie de ses concitoyens. « Au Gabon, la durée de vie moyenne est d’environ 50 ans. Si j’ai cette possibilité, même minime, d’améliorer l’hygiène de vie des Gabonais par le biais de la MTC, je pourrai les aider à vivre plus longtemps et en meilleure santé », souligne-t-il.

À cet effet, il anime désormais des émissions concernant l’hygiène de vie et la philosophie liées à la MTC sur les réseaux sociaux pour permettre à toute la population africaine de bénéficier de ses enseignements. En parallèle, son travail clinique au Gabon prend de l’ampleur, le nombre de patients ne cessant de croître, tout comme celui de stagiaires au département d’acupuncture.

Mais il y a à peine vingt ans, il n’aurait jamais pensé devenir spécialiste de MTC.

Un virage à 180°

Dr Ovono Nkomo espère allonger l’espérance de vie des Gabonais à l’aide de la MTC.

Sa première expérience avec la MTC date de 2001, année où il s’est rendu en Chine pour la première fois afin d’entamer ses études en médecine occidentale à l’École de médecine de l’Université Jiao Tong de Shanghai grâce à une bourse du gouvernement chinois. La première chose qui l’a étonné une fois arrivé sur place, c’était de se voir servir de l’eau chaude lorsqu’il demandait à se désaltérer. Par la suite, on lui a fait savoir qu’en Chine, on boit de l’eau chaude en toute occasion. Une explication qui l’a laissé perplexe. C’est ultérieurement qu’il a compris que l’eau chaude favorise la régulation de l’ensemble des organes et des viscères du corps selon les fondements théoriques de la MTC.

Plusieurs membres de sa famille pratiquant la médecine occidentale, cette voie, qui semblait toute tracée, aurait été des plus faciles et attractives pour lui. Un an avant d’obtenir son diplôme, il a pourtant pris une autre décision, contre toute attente : continuer ses études en se spécialisant en MTC et promouvoir celle-ci auprès de son peuple. En effet, au cours de son stage dans le département d’acupuncture à l’Hôpital Ruijin de Shanghai en 2004, il a été impressionné des vertus de la médecine chinoise, de ses pratiques ainsi que des résultats cliniques qui en découlaient. « J’ai eu une forte intuition envers ces pratiques ancestrales, pouvant être appliquées et utilisées en Afrique », dévoile-t-il à CHINAFRIQUE. « J’ai eu l’impression que la MTC et la médecine traditionnelle africaine étaient deux médecines sœurs. »

Ainsi en 2005, une fois son diplôme en médecine occidentale en poche, il a poursuivi ses études à l’Université de MTC de Nanjing, où il est resté jusqu’à l’obtention de son diplôme de doctorat en acupuncture et moxibustion en 2016. De la théorie des cinq éléments et celle du yin et yang en rapport avec l’équilibre du corps, à la notion des facteurs d’hygiène de vie et l’usage des outils thérapeutiques (aiguille d’acupuncture, ventouse, guasha, moxa, etc.), en passant par la pratique du qigong, Taiji Quan, tuina, massage, Dr Nkomo a accumulé une riche expérience en MTC au cours de cette longue période. Et ce non sans peine. Apprentissage du mandarin et de la culture chinoise (il était le seul étranger de sa classe), usage des livres anciens rédigés en chinois classique, conditions climatiques difficiles (hivers rigoureux sans chauffage dans les amphithéâtres)… Autant d’obstacles qui se sont présentés à lui mais qui ne l’ont pas empêché de vivre pleinement sa destinée. « Je me suis tout simplement fixé des objectifs similaires aux soldats partant au front », se rappelle-t-il. Son seul secret pour relever tous ces défis consistait à travailler sans relâche et à assimiler la culture chinoise, élément indissociable de la MTC, selon lui.

Un engagement sans faille

En 2007, en tant que représentant des étudiants internationaux, Dr Nkomo a eu l’opportunité de participer à la conférence annuelle de la Fédération mondiale des sociétés d’acupuncture-moxibustion. Dès lors, il a commencé une tournée mondiale à l’invitation de plus de 100 pays sur quatre continents pour promouvoir la MTC. D’après lui, comparée à la médecine occidentale dont l’application nécessite souvent des fonds conséquents, la MTC est à la portée de toutes les bourses. « Basée entièrement sur des remèdes naturels, elle présente moins d’effets indésirables », souligne-t-il. « Elle peut être pratiquée même dans les régions les plus reculées du monde. »

Malgré sa maîtrise de sept langues (français, anglais, espagnol, allemand, chinois, portugais, fang), expliquer les fondements de la MTC, qui traite l’ensemble du corps humain pour en rétablir l’équilibre, n’a jamais été chose facile pour lui. « Pour un mal aux dents ou à la tête, le point de traitement est le point hegu sur la main. Les étrangers trouvent cela très curieux car il n’y a pas de concept de points d’acupuncture et de méridiens dans leur culture », explique Dr Nkomo. En fin de compte, il trouve cette expérience très instructive, car cela lui permet de découvrir d’autres médecines semblables à la MTC.

Selon l’ONUSIDA, l’Afrique subsaharienne est l’une des régions du monde les plus touchées par le SIDA. Cependant, la médecine occidentale n’est pas efficace dans le traitement des infections pulmonaires qui y sont liées, celles-ci pouvant facilement devenir résistantes aux médicaments. En 2015, Dr Nkomo a mené des recherches cliniques révolutionnaires sur l’utilisation de la moxibustion à cet égard au Gabon et en Guinée équatoriale. À cette fin, il lui fallait se rendre régulièrement en Afrique à ses propres frais et prendre en charge lui-même les patients dont la plupart vivaient dans des conditions financières difficiles. Son objectif était d’augmenter le nombre de lymphocytes CD4+T chez les malades en utilisant les points d’acupuncture dazhui et zusanli combinés avec la thérapeutique conventionnelle. Heureusement, ses efforts ont fini par payer. L’amélioration de leurs globules blancs a pu être observée.

Pour rendre la MTC accessible à davantage de personnes en Afrique, Dr Nkomo est retourné au Gabon en 2020. Les résultats de son travail sont satisfaisants, vu l’accent particulier mis par le gouvernement gabonais pour que la médecine traditionnelle soit juridiquement reconnue comme une médecine complémentaire de la médecine occidentale. Mais la pénurie de professionnels du secteur assombrit encore son avenir. L’Afrique est en fait le seul continent où le nombre de personnes formées en MTC est quasiment nul, sans compter l’Afrique du Sud. Au Gabon, les deux hôpitaux de MTC, établis grâce à la coopération sino-gabonaise, n’ont malheureusement pas de personnel qualifié pour cette médecine au niveau local. « La communication avec les médecins chinois envoyés sur place constitue un handicap majeur au sein de ces infrastructures », regrette Dr Nkomo.

En réponse à cet enjeu, il projette d’implanter, dans un futur proche, une structure universitaire consacrée aux formations en MTC dans son pays. « Formations, conférences et séminaires effectués en langues locales présenteront un atout majeur à travers le continent », espère-t-il.

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

 
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