La coopération sanitaire entre la Chine et le Cameroun vue par un étudiant camerounais

Essissima Foe Constantin Martial

L’amitié sino-camerounaise a pris racine au Cameroun. Après l’établissement de relations diplomatiques bilatérales en 1971, la Chine a énormément investi au Cameroun, notamment dans les infrastructures et les installations sanitaires, bénéficiant à l’ensemble du peuple camerounais.

Jeune médecin camerounais et étudiant de master dans une université de médecine chinoise, j’ai été poussé par mon professeur chinois à partager mon expérience et mes réflexions sur l’initiative de construction d’une communauté de santé mondiale. En effet, la coopération sanitaire est très développée entre nos deux pays partenaires et je m’intéresse à la promotion de cette initiative sur le continent africain.

Les investissements constituent l’un des secteurs visibles de la coopération Chine-Cameroun et concernent aussi bien les infrastructures que les équipements médicaux. Après l’établissement des relations diplomatiques avec le Cameroun, la Chine a pris en charge la construction des hôpitaux de Guider et de Mbalmayo. L’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé a été inauguré en 2002 par le Président camerounais en présence de l’ambassadeur de Chine et de Ma Xiaowei, alors vice-ministre chinois de la Santé. L’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala a été inauguré, lui, en 2015. Ces deux hôpitaux font partie des établissements médicaux les plus importants du pays. Par ailleurs, le gouvernement chinois encourage continuellement la migration de médecins chinois vers l’Afrique, en négociant leurs contrats directement dans les accords signés avec le Cameroun. Des missions médicales chinoises sont envoyées au Cameroun chaque année depuis 1975.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) a été largement acceptée au Cameroun. De nombreuses politiques chinoises d’incitation à l’extension de la MTC au Cameroun ont donné naissance à plusieurs centres spécialisés. Des Camerounais ont également acquis une expertise en MTC, pratiquant l’acupuncture principalement dans des centres privés.

Les médecins chinois sont un véritable soutien dans un contexte où les hôpitaux camerounais manquent de personnel qualifié et d’équipements. Les missions médicales chinoises sont rapidement devenues incontournables, de par l’efficacité de leurs interventions et leur côté abordable. Un transfert de technologies et de compétences s’effectue également en faveur du personnel médical camerounais.

Cette coopération sanitaire sans contrepartie, y compris pour le vaccin, joue un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie au Cameroun.

Le pragmatisme et la logique de marché chinois facilite la mise en œuvre d’une stratégie globale de développement. Les activités médicales chinoises au Cameroun constituent donc un aspect de l’engagement chinois en Afrique et contribue à la coopération économique sino-camerounaise.

La communauté de santé globale au Cameroun pourrait être développée en renforçant la formation continue du personnel médical camerounais par des experts chinois pour gagner en autonomie. L’attribution de bourses aux étudiants camerounais en Chine peut également contribuer à cet objectif. De même que le développement des infrastructures médicales au Cameroun et l’ouverture de filiales locales de production d’équipements médicaux chinois, destinés à la vente, afin d’approvisionner les hôpitaux sino-camerounais construits au Cameroun ou dans la sous-région d’Afrique centrale. Le rapprochement culturel est également une facette fondamentale d’une coopération fructueuse et d’une bonne compréhension entre les peuples.

*L’auteur est un étudiant camerounais en médecine de master à l’Université de médecine de Gannan.

Zhong Fuyou a également contribué à cet article.