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Gros plan sur 70 ans de cinéma chinois

Tang Yuankai  ·  2019-11-11  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: cinéma; culture; Chine

Exposition d'affiches de films chinois produits au cours de ces 70 dernières années à Qingdao (province orientale du Shandong), à l'occasion du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine (Photo : Xinhua)

Lorsque le président Xi Jinping a décerné des médailles nationales et des titres honorifiques à 42 personnalités le 29 septembre, deux jours avant le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine (RPC), l’une d’entre elle représentait le 7ème art.

Qin Yi, 97 ans, honorée du titre d’Artiste du Peuple, est toujours en activité. L'année dernière, elle a joué dans Goddesses in the Flames of War du réalisateur Jiang Ping, qui raconte l'héroïsme des femmes chinoises dans la défense de leurs villages pendant la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise (1931-1945). Bien que surnommée la « Vénus Orientale » par certains médias occidentaux, Mme Qin a ému des générations de spectateurs en incarnant une femme ordinaire.

Les films patriotiques sont une source d’inspiration. Par exemple, en 1935, Xu Xingzhi a réalisé Children of Troubled Times, galvanisant de nombreux Chinois. Cette œuvre raconte la transformation d'un intellectuel qui hésite entre son pays et le style de vie occidental. La mort de son ami, qui avait rejoint la résistance, le décide à suivre ses pas.

Un musée dans l’ancien Studio de cinéma de Changchun revient sur 70 années d’histoire du cinéma chinois. (Photo : Xinhua)

Des héros au quotidien

Le premier long métrage réalisé après la fondation de la République populaire de Chine est Le Pont, de Wang Bin, qui mettait en scène pour la première fois la classe ouvrière dans un film chinois. Pendant la Guerre de libération (1945-1949), des ouvriers du nord-est du pays sont chargés par l’armée du Parti communiste de réparer un pont. Dirigés par un ingénieur sceptique qui ne croit pas pouvoir faire son travail dans les temps, l'enthousiasme et le moral sont absents. Un ouvrier, Liang Ruisheng, parvient néanmoins à motiver ses compagnons pour les conduire à la victoire. Les travaux terminés, l'ingénieur reprend confiance. Le réalisateur avait demandé aux acteurs de se mettre dans la peau de gens ordinaires. Une méthode devenue monnaie courante depuis. Avec Le Pont, les histoires héroïques sont devenues des thèmes populaires sur le grand écran.

En 1950, Wang Bin a coréalisé La fille aux cheveux blancs avec Shui Hua. Tiré de l’opéra éponyme de 1945, le film raconte l’histoire de Xi'er, une servante de 17 ans au service de Huang Shiren, un propriétaire tyrannique, en paiement des dettes de son père. Rapidement, ses cheveux en deviennent blancs de détresse. Le Parti communiste chinois (PCC), qui luttait contre les propriétaires terriens, parvient par la suite à tuer Huang Shiren, sauvant Xi’er. En 1951, le film a reçu le Prix spécial du jury du 6ème Festival international du film de Karlovy Vary, en Tchécoslovaquie. C’était la première fois qu'un film chinois remportait un prix international depuis la fondation de la RPC.

Le cinéma, un art populaire

En 1949, la Chine était alors une économie rurale de 540 millions d'habitants, dont 90 % vivaient dans les campagnes. La plupart n’avait jamais vu de film, les quelque 650 cinémas étant principalement situés dans les villes côtières. Le gouvernement donc a commencé à populariser le 7ème art. A la fin des années 1950, le nombre de cinémas mobiles ruraux atteignait plus de 10 000. En outre, de nombreux films étaient tournés pour un public de paysans, d’ouvriers et de soldats.

« L’un des plus grands succès de l’industrie cinématographique chinoise a été la création rapide d’un réseau national de distribution et de projection de films après la fondation de la RPC dans un pays aux conditions économiques et culturelles relativement arriérées. Les films étaient principalement tournés à Shanghai, qui était le centre du secteur cinématographique du pays. Cela a changé la donne », explique Rao Shuguang, de l’Association des critiques de film de Chine.

L'industrie cinématographique a initialement adopté un modèle d'économie planifiée sous l'influence de l'Union soviétique. En 1956, Mao Zedong a proposé de renforcer le développement de la culture socialiste. Au cours des deux années suivantes, le nombre de films produits a fortement progressé, avec 97 longs métrages réalisés dans un contexte de diversification des genres. En 1957, les ventes de billets s’élevaient à 1,7 milliard d’unités.

De 1949 à 1966, si des chefs-d’œuvre ont été tournés, les cinéastes chinois ont vécu dans la tourmente de nombreuses campagnes politiques et été confrontés à des points de vue et des concepts contradictoires. Au cours de la « Révolution culturelle » (1966-1976), de nombreux artistes ont été envoyés dans des zones rurales pour y être « rééduqués », sans savoir s’ils pourraient un jour reprendre leur art.

Le film Five Golden Flowers, du réalisateur Wang Jiayi (1959), est une histoire d’amour d’un jeune homme de l'ethnie bai à la recherche de Jinhua, sa bien-aimée. (Photo : Xinhua)

Un nouveau départ

A la fin de la « Révolution culturelle » en 1976, l'industrie cinématographique a rapidement retrouvé son élan.

En décembre 1978, la politique de réforme et d'ouverture a été adoptée lors de la troisième session plénière du XIème Comité central du PCC, marquant le début d’une nouvelle ère.

En 1980, le Prix des Cent Fleurs – un prix cinématographique prestigieux avec le Prix du Coq d’Or – a été organisé après 17 années d’interruption, mettant à l’honneur des films réalistes. En 1986, La Ville aux Hibiscus, œuvre phare du réalisateur Xie Jin, a reçu le prix du Meilleur Long Métrage, une cinquième récompense pour Xie Jin.

Chen Kaige (d.) remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1993 pour Adieu ma concubine, aux côtés de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, lauréate ex aequo du même prix pour La Leçon de piano. (Photo : Xinhua)

Adapté du récit de Gu Hua, le mélodrame suit la vie et les vicissitudes d'une jeune femme plongée dans les affres de la « Révolution culturelle ». Le film a rapporté plus de 100 millions de yuans. Dans les années 1980, le magazine de cinéma Films Populaires avait un tirage de plus de 9 millions d'exemplaires par mois, ce qui témoignait de la passion des Chinois pour le cinéma.

Un nombre croissant de cinéastes chinois a commencé à remporter des prix dans les festivals internationaux. Le film Adieu ma concubine de Chen Kaige a obtenu la Palme d'Or ex aequo au Festival de Cannes en 1993 avec La Leçon de piano de Jane Campion, et le prix du Meilleur film étranger aux Golden Globe un an plus tard.

Des réformes en 1993 et en 1994 ont mis fin au monopole de la Compagnie de distribution cinématographique de Chine, une entreprise d'Etat, donnant une plus grande autonomie au secteur et libéralisant les prix des billets. Auparavant, les cinéastes n’avaient pas à se soucier du financement des films et des ventes. Avec cette réforme, ces préoccupations sont devenues essentielles. En outre, les programmes TV et en ligne ont grignoté les recettes des salles. En 1999, avec le boom des programmes télévisés, moins de 300 millions de billets de cinéma seulement étaient vendus, contre environ 29 milliards avant 1979.

Ci-dessus : un projectionniste dans la ville de Zishan (province orientale du Jiangxi) en 1967.

Le même projectionniste Xie Pingguo (d.) projette un film dans un village du Jiangxi le 2 juillet. Il fait ce métier depuis 41 ans. (Photo : Xinhua)

Les films étrangers entrent en scène

En 1994, un système de quotas pour les films étrangers a été introduit les limitant à 20 par an, les producteurs étrangers disposant de 13 % des recettes du film. En 2012, le quota a été porté à 35 et les producteurs étrangers pourraient réclamer 25 % des recettes.

Auparavant, la plupart des films importés étaient présentés soit par le biais de programmes d'échange à des fins non commerciales, soit par des sociétés de distribution de films chinois qui en avaient acquis les droits. L’introduction d’un plus grand nombre de films étrangers a non seulement redonné des couleurs au cinéma chinois, mais a également permis aux cinéastes nationaux de se familiariser avec les normes et les modèles d’exploitation des films étrangers et de faire face à la concurrence.

En 2002, Zhang Yimou s'est essayé à des films grand public. Le film Héros est sorti en octobre 2002. Le réalisateur avait investi 240 millions de yuans, soit 100 fois le budget moyen d'un film chinois à l'époque. Ce fut un grand succès commercial, avec 100 millions de yuans de recettes une semaine après sa sortie. Le film a réalisé le quart des recettes totales en Chine cette année-là.

Pendant longtemps, un film engrangeant des recettes de 20 à 30 millions de yuans était considéré comme un succès. Désormais, c’est la barre de 100 millions de yuans qui est fréquemment dépassée. La coopération internationale dans le domaine du cinéma est également devenue plus fréquente. Les œuvres coproduits sont considérées comme des productions nationales et ne sont donc pas soumises au quota, permettant ainsi de générer de plus amples revenus pour les parties. Les producteurs de films chinois commencent également à faire des films à l'étranger grâce à la coopération avec des institutions étrangères dans les domaines des capitaux, des talents, des technologies et du marché, élargissant ainsi l'horizon des films chinois.

Liens:
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