|
|
|
|
Festival international du film à Pingyao, là où les jeunes réalisateurs prennent leur envol |
|
· 2017-11-24 · Source: Xinhua | |
Mots-clés: film; Pingyao |
"Si je me rends au festival du film de Pingyao, c'est pour me donner l'impression de rentrer chez moi et m'apporter une inspiration pour mon prochain film. C'est une occasion rare pour moi en tant que jeune réalisateur en Chine."
La veille de la cérémonie d'ouverture, Jian Haodong, un jeune réalisateur chinois, dont le film "Eyes Cheat" a été sélectionné par ce festival, a confié à Xinhua que les jeunes réalisateurs chinois avaient de fortes attentes envers cet événement.
Avec une cinquantaine de films de 18 pays et régions, la première édition du festival du film de Pingyao a eu lieu du 28 octobre au 4 novembre dans la province du Shanxi (nord). Elle est à l'initiative de Jia Zhangke, l'un des cinéastes chinois les plus reconnus sur la scène internationale, tandis que l'Italien Marco Müller, qui a déjà dirigé de nombreux prestigieux festivals, en assure la direction artistique.
En renforçant les échanges et la coopération entre la Chine et le reste du monde, ce festival accorde une grand part aux jeunes réalisateurs dans les sections suivantes : "Tigre accroupi" pour les nouveaux réalisateurs, "La nouvelle génération des réalisateurs" pour les jeunes cinéastes et "Pingyao Corner" qui propose des courts-métrages hors concours.
Plateforme pour les jeunes réalisateurs
"Je suis vraiment honoré d'être choisi dans le Pingyao Corner, vu mon jeune âge dans le métier. En réalité, je n'arrive pas à me faire connaître tout seul dans le milieu", confie-t-il, "J'ai participé au festival du film à Tainan, mais celui-ci est particulier parce que les jeunes réalisateurs y jouent un vrai rôle. C'est vraiment une occasion rare".
Ce jeune Chinois n'est pas le seul. Faute de ressources, de nombreux jeunes réalisateurs ont du mal à réaliser leur rêve dans un tel marché compétitif.
"On a formé à Beijing un groupe de jeunes réalisateurs pour discuter de tout, mais il nous manque des échanges avec des professionnels. En fait, j'ai déjà fini plusieurs scénarios et je vais profiter de cette occasion pour leur parler de mon travail avec des professionnels internationaux".
A Pingyao, Liu Kun, un jeune cinéphile de 23 ans, ne cesse de parler de sa passion pour le cinéma et il a hâte de vivre pleinement ce festival. «J'adore le cinéma. Je viens ici pour rencontrer des passionnés. J'espère qu'après ma visite, je vais vraiment être motivé et, si possible, je vais m'engager à fond dans le cinéma!».
Liu gagne sa vie dans une usine électronique à Suzhou (sud). Au lieu de travailler ce weekend comme d'habitude, il s'est rendu au festival avec le jeune réalisateur Jian Haodong, un vieil ami à lui.
Auparavant, il a travaillé avec plusieurs équipes de cinéma à temps partiel sur les plateaux, découvrant le milieu de la production cinématographique. S'il gagne à peine sa vie, cela ne l'empêche pas de croire en son rêve de réaliser un film indépendant.
Je préfère l'inconnu au connu
Il est vrai que le festival de Pingyao a une grande volonté d'attirer les jeunes réalisateurs et spectateurs. "Par rapport aux autres festivals internationaux, c'est rare de voir un si jeune public dans un tel festival à l'échelle internationale", témoigne Zhang Peng de l'Institut français de Chine. "Le fondateur du festival, Jia Zhangke, s'efforce d'aider les jeunes réalisateurs", se félicite-t-elle.
Elle évoque également "une ambiance libre, proche du jeune public lors des forums et des dialogues", remarquant que de jeunes réalisateurs ont posé de bonnes questions concernant la protection des droits d'auteur.
Dans le communiqué officiel du festival, le fondateur a souligné l'importance du développement des jeunes réalisateurs. "Il faut bien équilibrer ce qui nous est connu et inconnu. Le connu, ça veut dire les grands réalisateurs et les stars, tandis que l'inconnu, ce sont les nouveaux arrivants dans ce milieu. Il est vrai que les premiers assurent la qualité du festival, alors que les seconds assurent également la vitalité du festival. Je préfère l'inconnu au connu".
Le festival du film de Pingyao sert de "pont" pour les jeunes réalisateurs chinois et c'est d'ailleurs l'idée de départ de sa création, selon Jia. Celui qui a remporté le lion d'or pour son film "Still Life" en 2006 a par ailleurs créé la fondation Jeune pousse afin d'aider les jeunes talents chinois à réaliser leur rêve.
Pingyao, vieille d'au moins 2.700 ans est riche de sa culture et de son histoire. Cette cité n'a subi que peu de changements depuis la dynastie Ming. Inscrite en 1997 sur la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, elle est entièrement ceinte par de hauts remparts. À l'intérieur, elle conserve de nombreux bâtiments à l'architecture traditionnelle.