Maurice Gourdault-Montagne fait l'allocution introductive.

Les médias chinois ont été conviés le 18 avril à la présentation du programme de la 12e édition du festival Croisements qui se déroulera du 6 mai au 9 juillet, avec plus de 60 événements proposés dans 38 villes de Chine. Comme l'a remarqué l'ambassadeur de France en Chine Maurice Gourdault-Montagne dans son allocution introductive, le chiffre « 12 » marque la fin d'un cycle dans la cosmologie chinoise, un chiffre « porteur de promesses et de maturité ». Les événements proposés sont à l'image de cette édition audacieuse puisqu'ils accordent une place de choix à la création contemporaine, voire d'avant–garde dans les arts visuels, la danse et la musique.

Cinq artistes chinois et personnalités connues du monde des arts en Chine accompagnent ce festival : le chanteur Cui Jian, la chorégraphe Wang Yabin, l'illustrateur Lu Ming, le sculpteur Sui Jianguo et le réalisateur Jia Zhangke.

La culture française, une influence marquante

Cui Jian, que l'on considère comme le « père du rock chinois » est un chanteur emblématique des années 1980. Son premier contact avec le rock français a eu lieu au Printemps de Bourges en 1989, une expérience marquante pour ce trompettiste de formation grand fan de hiphop français.

Wang Yabin a été formée à l'Académie de danse de Beijing et à l'Académie du Film de Beijing. C'est une série télévisée romantique qui lui a ouvert les portes de la célébrité en 2006. Plusieurs fois primée lors de concours de danse, elle a créé sa troupe en 2009 et effectue des tournées mondiales dans les salles les plus prestigieuses. Son projet Genesis avait d'ailleurs été un événement phare de l'année France–Chine en 2014 et son attachement à la France a pris ces dernières années la forme de projets concrets à Paris, Dijon et Montpellier.

Un jeune illustrateur chinois né dans les années 1980 a donné à cette conférence de presse une touche décalée. Lu Ming est considéré comme le représentant de la bande dessinée réaliste chinoise et il a d'ailleurs pu démontrer ses talents devant l'assistance en dessinant un guerrier de l'antiquité chinoise. Pas étonnant que le réalisateur hongkongais Tsui Hark, connu pour ses films d'action, ait fait appel à lui pour des travaux de conception.

Le sculpteur Sui Jiangguo et le réalisateur Jia Zhangke seront aussi de la fête. Tous deux expriment à leur manière et avec leur art la profondeur des changements qui se sont produits en Chine depuis 40 ans et reconnaissent que la culture française, qui existe bien, n'en déplaise à certains, a joué un rôle fondamental durant leur période formative et au–delà.