Dans un monde en mutation permanente, la sécurité alimentaire est la pierre angulaire de la paix et du développement, un fondement essentiel pour construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.

Dans ce contexte, la Chine a approfondi ses partenariats avec les pays du Sud global pour la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire. (Le Sud global fait référence aux nations considérées comme ayant un niveau de développement économique et industriel relativement faible, et qui sont généralement situées au sud des nations plus industrialisées – NDLR).

En faisant progresser l’Initiative pour le développement mondiale (IDM), proposée par le président chinois Xi Jinping en 2021 et qui appelle à orienter le développement mondial vers une nouvelle étape de croissance équilibrée, coordonnée et inclusive, et à favoriser la coopération, la Chine joue un rôle essentiel dans les efforts collectifs visant à assurer la sécurité alimentaire mondiale.

Un stabilisateur dans un monde instable

Ces dernières années, la sécurité alimentaire mondiale est confrontée à des défis, notamment avec les conflits commerciaux et les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Le marché mondial des produits agricoles devient plus instable, avec des risques plus importants.

Actuellement, un nombre limité de pays produisent et exportent la majorité des denrées dans le monde, tandis que beaucoup d’autres dépendent des importations pour répondre à leurs besoins. Cette dépendance crée un déséquilibre, rendant l’approvisionnement alimentaire mondial vulnérable aux tensions géopolitiques et accroissant l’insécurité alimentaire.

Les conflits entre l’Ukraine et la Russie, ainsi qu’entre Israël et Gaza, ont gravement perturbé les chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales. Une vague de protectionnisme alimentaire a vu le jour et les nations utilisent de plus en plus les aliments à des fins politiques.

Alors que les fondements politiques de la coopération internationale pour la sécurité alimentaire s’érodent, l’insécurité alimentaire mondiale s’aggrave. Selon le rapport de l’ONU L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2024, la situation a régressé de 15 ans, le niveau de sous-alimentation étant désormais comparables à ceux observés en 2008-2009.

Depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine participe activement aux négociations agricoles pour réformer les pratiques commerciales déloyales. Le pays soutient fermement un système commercial multilatéral centré sur l’OMC et organise chaque année de nombreuses expositions et foires commerciales agricoles internationales. La Chine est désormais l’un des pays dont les droits de douane sur les produits agricoles sont les plus bas, contribuant à la stabilisation des marchés alimentaires mondiaux et au renforcement des chaînes d’approvisionnement agricoles.

En outre, la Chine plaide en faveur de réformes du système de gouvernance de la sécurité alimentaire mondiale et renforce le rôle de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans ce domaine. Le pays a augmenté ses contributions à la FAO et soutient sa collaboration avec le G20 et d’autres institutions internationales pour lancer et mettre en œuvre des programmes et des initiatives de sécurité alimentaire.

En collaboration avec les Nations unies, la Chine a créé un dépôt et un hub de réponse humanitaire globale, ainsi qu’un centre d’excellence du Programme alimentaire mondial, visant à encourager les projets de coopération agricole avec les pays en développement.

Depuis le 1er décembre 2024, la Chine applique une franchise de droits de douane aux pays les moins avancés qui ont établi des relations diplomatiques avec elle, dont 33 pays africains. Cette politique devrait faciliter l’accès de ces pays aux marchés chinois et améliorer leur sécurité alimentaire.

Assurer la modernisation de l’agriculture

La sécurité alimentaire reste un défi urgent pour de nombreux pays du Sud global. Avec une importante population agricole et des économies fortement dépendantes de l’agriculture, ces pays sont parmi les plus vulnérables. Selon le rapport susmentionné, environ 733 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde en 2023, la grande majorité résidant dans les pays du Sud global.

En tant que membre de premier plan, la Chine collabore avec de nombreux pays du Sud global pour moderniser leur agriculture et accroître la production alimentaire dans le but de renforcer la sécurité alimentaire mondiale.

La Chine plaide en faveur de programmes axés sur le développement au sein des institutions multilatérales afin de soutenir une croissance mondiale inclusive et durable. En particulier, lors du Sommet du G20 à Hangzhou (Chine) en 2016, la Chine a placé pour la première fois le développement au centre de la coordination des politiques macroéconomiques du G20. Le sommet a ensuite adopté le Plan d’action du G20 pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, et l’Initiative du G20 sur le soutien à l’industrialisation en Afrique et dans les pays les moins avancés.

Lors du 19e Sommet du G20 qui s’est tenu à Rio de Janeiro en novembre dernier, la Chine a appelé à la construction d’un monde juste pour le développement commun, dans lequel la priorité est accordée à la lutte contre la faim et la pauvreté. Le pays a également décidé de rejoindre l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, visant à redoubler les efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable des Nations unies.

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies en 2021, la Chine a présenté l’IDM, qui agit comme catalyseur pour des partenariats majeurs dans le monde. En collaboration avec les Nations unies, la Chine a lancé une liste de 50 projets de coopération dans le cadre de l’IDM dans la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l’industrialisation.

L’engagement de la Chine dans la coopération avec l’Afrique est évident. En tant que partenaire majeur dans les efforts du continent pour garantir l’approvisionnement alimentaire, la Chine a dévoilé le Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique lors du Dialogue des dirigeants chinois et africains tenu en Afrique du Sud en 2023. Lors du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine à Beijing, la Chine a présenté l’Action de partenariat pour le développement de l’agriculture au bénéfice de la population, présentant une série de mesures ciblées.

Les efforts chinois en faveur de la coopération agricole s’étendent au-delà de l’Afrique, jusqu’en Eurasie. La Chine a créé en 2019 la Base de démonstration et d’échanges de technologies agricoles de l’Organisation de coopération de Shanghai. En nouant des partenariats avec plus de 60 pays, la Chine a partagé des technologies agricoles de pointe, introduit de nouvelles variétés de cultures et promu des pratiques agricoles innovantes.

Dans le cadre de la collaboration avec les pays arabes par le biais du Forum de coopération Chine-États arabes, huit initiatives de coopération ont été lancées, dont l’une d’entre eux concerne l’agriculture. Elle comprend notamment la construction de cinq laboratoires communs d’agriculture moderne, la mise en œuvre de 50 projets de démonstration de coopération dans les technologies agricoles et l’envoi de 500 experts agricoles pour soutenir l’innovation agricole dans les pays arabes.

La coopération entre la Chine et la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC) n’a cessé de renforcer. La Chine a établi des mécanismes de coopération bilatérale avec 19 pays de la CELAC. Lors du 3e Forum Chine-CELAC pour les ministres de l’Agriculture en 2024, deux accords historiques ont été annoncés : le Consensus ministériel Chine-CELAC sur les domaines agricoles prioritaires et le Plan d’action pour la coopération agricole Chine-CELAC. Ces cadres stratégiques définissent des orientations claires pour la collaboration future en matière de développement agricole durable et de transfert de technologies.

Grâce à une collaboration constante, à l’innovation et au soutien mutuel, la Chine et ses partenaires ouvrent la voie à un avenir où la sécurité alimentaire et le développement durable sont à la portée de tous.

*ZHANG JIAOLONG est chercheur adjoint au département des études internationales et stratégiques de l’Institut chinois d’études internationales.