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Un chemin d'espoir |
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MA LI, membre de la rédaction · 2024-07-04 · Source: La Chine au présent | |
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En 2015, Krukouskaya Nadzeya, une jeune biélorusse de 22 ans, est partie pour la première fois loin de son pays, pour étudier à l’Université des finances et de l’économie de Shanghai, en Chine. « Nadzeya » signifie « espoir », donc « Xiwang » en chinois, le nom qu’elle a choisi dans son pays d’accueil. On aurait dit que ce nom lui présageait un chemin d’espoir en Chine. Neuf ans plus tard, elle se félicite pour son choix de l’époque : « Mon plus grand souhait en ce moment est d’obtenir une carte de résident permanent chinoise et de poursuivre ce que j’aime ici. »
Un souhait exaucé
Le destin veut que son histoire avec la Chine commence en 2012, lorsqu’elle a appris qu’un parc industriel sino-biélorusse était en construction près de sa ville. Il s’agissait du projet de coopération économique le plus important entre les deux gouvernements et d’un projet phare dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». « C’était LE scoop à l’époque. Le projet avait pour ambition de faire de Minsk la Silicon Valley de l’Europe de l’Est », se remémore-t-elle. La nouvelle a motivé Xiwang, alors âgée de 18 ans, à poursuivre ses études universitaires en Chine et à envisager de travailler dans ce parc industriel à son retour.
Après trois ans de persévérance, elle a fini par décrocher une opportunité d’étudier à l’Université des finances et de l’économie de Shanghai. « Quand je suis arrivée à Shanghai, je ne savais même pas aligner trois mots en chinois. Le pire, c’est que je me suis perdue dans le métro. Heureusement qu’un Shanghaien m’a amenée à l’endroit prévu. » À peine arrivée dans le pays, elle a été touchée par la bonté et la générosité de ses habitants. « Venir étudier en Chine a été la meilleure décision que j’aie prise de ma vie. »
Xiwang se souvient qu’à l’époque, les Biélorusses de son âge souhaitant étudier à l’étranger choisissaient pour la plupart des pays plus proches comme l’Allemagne, la Pologne et la Lituanie, mais rarement la Chine, qui leur était littéralement étrangère. Cependant, pour elle, en plus de son souhait de travailler dans le parc industriel sino-biélorusse, elle s’intéressait également à la culture chinoise du thé. « Ma famille adore le thé chinois, les feuilles sont vraiment magiques pour elle. Le thé chinois peut s’adapter au goût de chacun. »
Pendant ses études à Shanghai, elle saisissait chaque occasion pour enrichir ses connaissances sur la cueillette et les techniques de transformation du thé en se rendant dans une base de production théicole à Suzhou. Elle y en a aussi appris davantage sur les différentes variétés de thé. « La Chine a une culture et une civilisation autrement riche, que je n’en connaissais que très peu. Je me suis dit que je devais continuer à approfondir mes connaissances. » Elle s’est ainsi fixé pour objectif de promouvoir le thé chinois et la culture qui lui est associée à travers le monde.
En 2019, le rêve de Xiwang est devenu réalité. Avec son diplôme de master en commerce international en main et son excellente maîtrise du chinois, elle a été embauchée par le parc industriel sino-biélorusse à Minsk en tant que responsable de l’incubation technologique du service de gestion des projets d’innovation technologique. Mais deux ans plus tard, elle s’est retrouvée à un carrefour de sa vie. « J’ai décidé de recentrer ma vie et ma carrière en Chine. »
The Grand Halls organise sa première journée « portes ouvertes » dans la zone centrale du Bund Nord à Hongkou (Shanghai), le 16 juin 2024.
Retour en Chine
En 2023, Xiwang s’est installée à Shanghai, ville qu’elle considère comme sa deuxième maison. Elle a créé son entreprise de commerce international à Suzhou le 29 juin de la même année. « Mon entreprise est spécialisée dans l’importation et l’exportation de marchandises. Je suis désireuse d’exporter les bons produits chinois dans le monde entier, et d’importer les bonnes choses du monde entier en Chine. C’est l’un de mes objectifs professionnels depuis mon retour en Chine », explique-t-elle.
Pendant le festival des Bateaux-Dragons de cette année, elle a goûté des zongzi à Shenzhen, une sorte de boulettes de riz gluant qu’elle adore. « Si je suis fascinée par la Chine, c’est en partie parce que la gastronomie chinoise a conquis mon palais », confie-t-elle. Du canard laqué au porc braisé en passant par le panini à la viande d’âne, sa liste de favoris ne cesse de s’allonger. « Récemment, je suis tombée amoureuse de la cuisine cantonaise. Elle est connue pour des ingrédients principaux variés, ainsi que des accompagnements et des assaisonnements raffinés qui font ressortir les saveurs des ingrédients principaux. Elle privilégie la fraîcheur des aliments et recherche une harmonie parfaite de couleur, d’arôme, de goût et de forme », préconise-t-elle, ajoutant qu’elle est devenue un gourmet en Chine.
Parallèlement, ses affaires se développent rapidement. Avec ses solides compétences en relations publiques, son entreprise a signé un accord de coopération avec Guangzhou Belcate Technology et a obtenu sa représentation commerciale en Russie et en Biélorussie. Elle coopère avec la société HRB dans la commercialisation des roulements. Elle vend également des voitures produites à Baoding aux clients biélorusses et russes. L’expansion de ses activités la conforte dans son choix de retourner en Chine : « Bien que je ne fasse que commencer, je suis optimiste quant aux opportunités que la Chine peut m’offrir. »
Un salon de thé à Shanghai
Le thé dans le cœur
Pour Xiwang, les discussions avec ses parents et grands-parents autour d’un thé chinois ont été les plus agréables moments de son enfance. C’est ainsi qu’elle s’est donné pour mission de faire connaître le thé chinois dans davantage de pays. « Dans beaucoup de pays, les jeunes ont toujours une préférence pour le café et le coca, simplement parce qu’ils ne connaissent pas encore très bien le thé chinois », estime-t-elle, tout en assurant qu’avec l’ouverture élargie de la Chine, ce dernier deviendra une nouvelle tendance mondiale en matière de boisson.
En novembre 2022, « Les techniques traditionnelles de transformation du thé et les pratiques sociales associées en Chine » ont été inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. « Cela montre pertinemment que le thé chinois est reconnu et apprécié dans le monde entier. La culture liée au thé en Chine incarne la façon dont la Chine s’entend avec le monde, c’est édifiant », souligne Xiwang. Selon elle, le thé, en tant que symbole culturel chinois, peut servir de vecteur pour promouvoir les échanges et la coopération internationaux.
Aujourd’hui, fine connaisseuse de l’histoire du thé, Xiwang s’intéresse tout particulièrement à son volet biélorusse. Selon elle, le thé chinois a commencé à être introduit dans son pays dès le XVIe siècle, et à la fin du XVIIe siècle, la consommation de thé s’était répandue à toutes les couches de la société. « Le thé chinois est depuis longtemps intégré dans la vie du peuple biélorusse, et c’est un reflet vivant des échanges amicaux entre la Chine et la Biélorussie. »
Le 1er juin 2024, l’événement « Le thé et le monde », organisé conjointement par le ministère chinois de la Culture et du Tourisme, l’ambassade de Chine en Biélorussie et la municipalité de Minsk, s’est tenu sur la place de la Liberté au centre-ville de Minsk, attirant près de 30 000 personnes. Les parents de Xiwang y ont participé et partagé leur joie avec elle par vidéo. Selon la jeune entrepreneuse, cet événement, qui a été organisé deux fois depuis 2023, est déjà devenu un emblème d’échanges entre les deux pays. « Le thé est comme un pont d’amitié entre la Chine et la Biélorussie, qui les relie malgré la distance. Je veux vendre le thé chinois dans le monde entier comme Coca-Cola. » En 2023, Xiwang est devenue l’agent exclusif de la marque chinoise de thé fraîchement infusé Gongfu Tea en Biélorussie, en Russie et en Pologne. Elle espère contribuer au rayonnement mondial de la culture chinoise liée au thé.
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