Des étudiants issus de familles défavorisées du Ningxia suivent une formation à un établissement de formation professionnelle au Fujian (sud), le 4 mars 2021.
Si la Chine a atteint son objectif d’éradication de la pauvreté absolue en 2020, elle ne s’apprête pas pour autant à ralentir sa course vers la prospérité en milieu rural. La revitalisation des campagnes est désormais la clé de voûte du nouveau plan de développement gouvernemental dans les années à venir. Ainsi, une subvention de 156,1 milliards de yuans (24,12 milliards de dollars), nouvellement établie dans le budget annuel du gouvernement central, a été allouée à cette fin, a indiqué Liu Kun, ministre chinois des Finances, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion des Deux Sessions, le 5 mars.
Pour réaliser cet objectif, les soucis budgétaires sont loin d’être les seuls. Éviter la fuite des cerveaux dans les zones rurales et attirer de jeunes talents à s’engager dans l’agriculture nécessitent davantage d’efforts au niveau local, a souligné Yang Decai, membre de la CCPPC et professeur d’économie à l’Université de Nanjing.
Aujourd’hui, avec la popularisation de l’e-commerce, les agriculteurs ont trouvé un bon filon et leur smartphone est devenu un outil de travail incontournable. Mais un manque de formation systématique en matière de nouvelles technologies subsiste. Face à ce problème, M. Yang suggère d’organiser des sessions de formation dédiées aux agriculteurs afin de développer leurs compétences professionnelles. Un système global d’enseignement, de formation et de certification doit aussi être envisagé.
Par ailleurs, il souligne un autre problème : le cursus d’enseignement technique agricole tend à accorder une attention excessive à la théorie. Force est de constater que les étudiants, une fois diplômés, ne sont pas adaptés au travail de terrain. En plus, avec un niveau de salaire relativement bas et des opportunités de promotion limitées, le poste de technicien agricole est de moins en moins attractif aux yeux de ces jeunes étudiants. Pour répondre à ces défis, M. Yang propose d’aligner le cursus sur les besoins réels du monde agricole et d’optimiser les aptitudes des étudiants à mettre en pratique leur savoir-faire. Il est aussi crucial d’élever le niveau de rémunération et de réformer le système de promotion pour former une équipe de techniciens compétente au niveau local.
Su Hua, membre de la CCPPC et directeur adjoint de l’Association de l’éducation professionnelle de Chine (CVEA), abonde également dans ce sens. Il met en avant le rôle à jouer dans la formation continue des exploitants par les établissements de formation agricole. Il encourage les agronomes à participer à l’exploitation agricole par le biais de conseils et d’appuis techniques. La mise en place d’un système de certification pour les exploitants professionnels est aussi susceptible d’augmenter leur fierté d’appartenance et leur degré d’engagement par rapport à leur métier.
