Le secteur prometteur de l’e-sport prend de l’essor en Chine, ou les jeux vidéo sont depuis toujours très tendance.

Ces jours-ci, tous les regards sont tournés vers Shanghai. La finale internationale 2020 de League of Legends (S10), l’événement e-sport international le plus important et le plus populaire de l’année, s’est ouverte à Shanghai le 25 septembre et se poursuivra jusqu’au 31 octobre.

Cette année, de nombreuses compétitions sportives conventionnelles ont été suspendues en raison de l’épidémie de COVID-19, mais l’e-sport a montré une grande vitalité face à l’adversité.

« L’e-sport apporte de nouvelles perspectives et possibilités pour la relance et l’innovation du secteur du sport », déclare Cheng Wu, vice-président de la Fédération internationale d’e-sport. Ces dernières années, la Chine n’a cessé de multiplier les investissements et formuler des politiques pour soutenir le développement continu du secteur.

Capitale mondiale de l’e-sport

Jin Yibo, originaire de Shanghai, est ravi de voir que la S10 ait pu se dérouler comme promis. Selon lui, c’est un grand honneur pour Shanghai de l’accueillir, car le secteur e-sport chinois se développe à une vitesse astronomique, en particulier dans la mégalopole moderne.

« J’ai commencé à m’engager dans ce domaine en 1999. À ce moment-là, il y avait déjà un certain nombre d’événements et d’activités à Shanghai car la ville est inclusive quant aux choses nouvelles », explique-t-il à The Paper.

Ville ayant la plus longue histoire en matière de développement des sports électroniques en Chine, Shanghai a fourni beaucoup d’efforts pour devenir la « capitale mondiale de l’e-sport ». La municipalité a publié un certain nombre de politiques, notamment « 20 articles sur l’e-sport » et « 50 articles sur les secteurs culturels et créatifs », rassemblant ainsi la plupart des entreprises, clubs et tournois nationaux, ce qui a considérablement développé la consommation en termes de culture, de divertissement et de restauration, et stimulé la vitalité économique de la ville.

Alors comment le secteur e-sport a-t-il pris ses quartiers à Shanghai ? Liu Yang, praticien chevronné, a souligné que dès les premières années, Shanghai s’est montrée très ouverte face à ce nouveau secteur en accueillant des événements connexes, et qu’après 2010, le soutien du gouvernement municipal était allé encore plus loin, jetant les bases de sa croissance explosive.

En réalité, ce soutien se manifeste dès le processus préparatoire de la S10. Alors que la plupart des grands événements e-sport internationaux ne peuvent se dérouler comme prévu, la S10, elle, a pu réunir 22 équipes de 11 régions sur quatre continents. Selon Lin Song, responsable de Riot Games China, le comité d’organisation du tournoi a travaillé en étroite collaboration avec les autorités de Shanghai depuis six mois. Du choix du stade pour le tournoi aux formalités de visa des membres des équipes, ce soutien s’est avéré indispensable.

« Shanghai est sur le point de devenir la "capitale mondiale de l’e-sport" et nous ne trouverons pas mieux que Shanghai pour célébrer le 10e anniversaire de League of Legends », indique Nicolo Lauren, PDG de Riot Games.

Prendre son envol

Ces dernières années, les joueurs chinois se sont souvent distingués dans les compétitions internationales de sports en ligne et ont remporté les championnats lors de la S8 et la S9 de League of Legends. Ce sport est désormais considéré comme une profession.

Selon The iResearch Institute, le marché chinois de l’e-sport a atteint 117,53 milliards de yuans (17,51 milliards de dollars) en 2019, ce qui en fait le plus grand marché mondial. Malgré l’impact de l’épidémie, cette proportion maintiendra une tendance à la hausse constante en 2020. Tencent eSports prédit que le nombre cumulé d’utilisateurs chinois va dépasser les 400 millions cette année.

Alors que ce secteur ne cesse de se développer, l’État a progressivement formulé une série de politiques afin de mieux l’encadrer et le promouvoir. Depuis ses débuts, le 18 novembre 2003, l’Administration générale d’État pour le sport (AGS) a officiellement approuvé le sport électronique comme 99e programme de compétition sportive, en 2008, l’AGS en a fait le 78e.

En 2019, le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale a reconnu 13 néo-professions, dont opérateurs et acteurs e-sport. Il est prévu que d’ici la fin de l’année, des normes concernant les compétences professionnelles soient officiellement promulguées.

Les grandes villes de Chine, notamment Beijing, Guangzhou, Xi’an, Shenzhen et Chengdu, ont mise en œuvre des politiques de soutien. En parallèle, de plus en plus d’entreprises ont commencé à investir massivement dans ce secteur. NetEase, société chinoise basée sur Internet, va investir plus de 5 milliards de yuans (745 millions de dollars) pour la construction d’un stade e-sport dans l’arrondissement de Qingpu, à Shanghai.

Selon le rapport sur le secteur des jeux en Chine, au cours du premier semestre, les recettes des jeux vidéo en Chine se sont élevées à 71,93 milliards de yuans (10,72 milliards de dollars), soit une hausse de 54,69 % par rapport à la même période de l’année précédente. Face à ce développement rapide, le problème du manque de professionnels est néanmoins mis en évidence.

En conséquence, de nombreuses universités ont créé des spécialités concernant l’e-sport, telles que l’Université de communication de Chine, l’Institut du sport de Shanghai, etc.

L’e-sport est en passe de devenir le sport émergent le plus prometteur et le plus dynamique au monde. Il s’agit d’un sport à la mode apprécié par beaucoup de jeunes et d’un nouveau langage qui transcende les frontières et les nationalités, a déclaré Ren Yuxin, chef des opérations de Tencent, lors du sommet mondial 2020 du leadership en matière d’e-sport, tenu le 24 août à Bo’ao, dans la province de Hainan (sud).

À l’avenir, grâce à l’application des nouvelles technologies, telles que la 5G et l’IA, les sports en ligne connaîtront un développement encore plus important en termes de contenu, de forme et d’expérience du spectateur.

Pour vos commentaires : glj@chinafrica.cn