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Avenir prometteur au Tibet

William Brown  ·  2020-09-15  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Tibet; développement; Chine

Yeshe Tenzin lors de la remise de son Master de l’Université du Kansas, le 10 mai 2012 (Photo gracieusement fournie)

Lors d’un périple de 40 mille kilomètres en Chine que j’avais effectué avec ma femme et mes jeunes fils en 1994 pour apprécier les réformes dans les régions reculées, c’est la région autonome du Tibet qui m’avait le plus frappé.

Après avoir passé le col de Tanggula à 5 231 mètres d’altitude, nous étions finalement arrivés dans le xian d’Amdo, au nord du Tibet, et avions passé la nuit dans une minuscule pièce chauffée à la bouse de yak. Le lendemain matin, j’avais été intimidé, par quatre grands Tibétains au visage buriné par le soleil et enveloppés de vêtements colorés, qui s’étaient approchés de moi, la main sur leur poignard. Mais ils souriaient, tapotant les cheveux blonds de mes fils et demandant timidement dans un mandarin approximatif de prendre une photo.

Si le Tibet nous avait enchantés, j’avais été consterné par leurs conditions de vie difficiles et leur pauvreté. L’Occident avait idéalisé le Tibet, mais la réalité était moins idyllique. À de telles altitudes, sans ressources, même les Tibétains avaient eu du mal à survivre.

Il a fallu attendre 25 ans pour que j’y retourne.

En 2019, avec des collègues de l’Université de Xiamen, nous avons de nouveau effectué un périple de plus de 20 000 km à travers la Chine pour voir si l’objectif du président Xi Jinping d’éradiquer la pauvreté absolue d’ici 2020 était réalisable, et nous avons été étonnés partout des changements, même dans les zones les plus reculées du Tibet.

On dit que le xian de Shuanghu n’a que deux saisons : l’hiver et presque l’hiver ! Avec seulement 14 398 habitants sur une superficie de plus de 110 000 km2, et à plus de 5 000 mètres, il serait plus simple de transférer la population. Les autorités ont néanmoins investi 930 millions de yuans (135,78 millions de dollars) pour une route de 220 km menant à un hôpital, et construit de nouvelles maisons équipées de panneaux solaires pour un coût de 320 millions de yuans (46,72 millions de dollars) pour 3 000 personnes. « Pour 106 000 yuans (15 476 dollars) par personne, cela n’est pas rentable. Nous le faisons uniquement pour qu’ils puissent s’éclairer », a souligné Liang Nanyu, un fonctionnaire venu de Beijing pour tirer les Tibétains de la pauvreté. Beaucoup d’entre eux ont de plus été formés pour protéger cet écosystème fragile, source de nombreux grands fleuves asiatiques.

Grâce à des investissements massifs, au travail des bénévoles et aux dons d’entreprises telles que PetroChina, les habitants de Shuanghu vivent désormais mieux.

Vue aérienne de la plus haute centrale solaire du monde dans le xian de Shuanghu, au Tibet, le 31 janvier 2019 (Photo : Xinhua)

Ce sont les investissements dans l’éducation qui rendent ces améliorations durables.

A Lhassa, j’ai rencontré Yeshe Tenzin, le premier étudiant tibétain de l’Université de Xiamen, maintenant professeur à l’Université du Tibet. Issu d’un petit village de 200 habitants, sa voie était toute tracée après des études à Beijing et des diplômes obtenus à Xiamen, aux Etats-Unis et à Singapour. Une réussite qui lui a donné le sens des responsabilités. « Après avoir obtenu mon diplôme de l’Université de Xiamen, des amis m’ont demandé de rejoindre leur entreprise, mais j’ai pensé que je devrais revenir à Lhassa pour améliorer le système éducatif tibétain et aider la région », a-t-il déclaré.

Il salue les nouvelles opportunités offertes aux jeunes Tibétains. « J’ai vu les changements dans l’éducation au fil des années et, franchement, il y a 25 ans, je ne pense pas qu’un jeune garçon comme moi issu d’une famille ordinaire aurait pu bénéficier d’une telle éducation, et gratuite en plus. »

Je lui ai demandé si la vie avait changé dans le village. « Quand j’étais enfant, nous n’avions ni la télévision, ni même la radio. La vie était assez simple, mais maintenant même mon petit village a des téléviseurs, des réfrigérateurs et Internet. Tout le monde reste en contact via WeChat. La vie au village peut même être meilleure qu’en ville grâce aux subventions pour l’électricité et l’eau, et les soins de santé sont meilleurs. Si les villageois veulent voir un médecin dans un hôpital de ville, les autorités remboursent jusqu’à 80 %. Et les maisons tibétaines sont plus belles et plus grandes, et les gens ont des véhicules. » Devant mon étonnement, il a poursuivi : « Certains trouvent des emplois dans les villes ou travaillent comme entrepreneurs, architectes et artisans. D’aucuns font des affaires dans l’immobilier. L’argent afflue au Tibet et de meilleures conditions économiques offrent plus d’opportunités. »

J’avais moi-même constaté que le e-commerce était en plein essor. Même dans les vallées reculées, des camions transportaient des produits tibétains vendus en ligne. Des ventes qui se sont élevées à 2,46 milliards de yuans (385,2 millions de dollars) au premier semestre de cette année (+ 19,72 % sur un an).

J’ai alors voulu savoir pourquoi il était revenu enseigner à l’Université du Tibet. « J’ai eu des opportunités qui feraient rêver mes amis… Je pense qu’il est de ma responsabilité de revenir et de partager avec mes amis et ma communauté ce que j’ai appris, vu et vécu là-bas. » Il a d’ailleurs écrit un livre pour encourager les gens à aller au bout de leurs rêves, comme lui.

Nous avons ensuite parlé de l’avenir du Tibet. « La qualité de la vie s’est rapidement améliorée et cela n’est pas prêt de s’arrêter », a-t-il répondu.

Deux mois après notre rencontre, il entamait un doctorat en tibétologie dans le Sichuan.

En 1994, la pauvreté du Tibet semblait insurmontable, mais aujourd’hui, les Tibétains sont prospères, en meilleure santé et plus heureux. La durée de vie moyenne a presque doublé, passant de 35,5 ans en 1959 à 70,6 ans aujourd’hui. Pas étonnant que Yeshe Tenzin ait confiance en l’avenir de sa région natale.

 

L’auteur est directeur académique à l’Ecole de management de l’Université de Xiamen et ambassadeur pour le New Channel International Education Group.

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