Le 31 juillet, Carrie Lam, cheffe de l’exécutif de la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong a annoncé que les élections au 7e Conseil législatif (LegCo) de la RAS avaient été reportées d’un an en raison de la grave pandémie de COVID-19. Ces élections étaient initialement prévues pour le 6 septembre. Cependant, depuis juillet, la propagation du COVID-19 à Hong Kong s’est soudainement intensifiée et de plus en plus de gens ont fait part de leurs craintes de voir la situation empirer, affectant le scrutin. Dans ce contexte, la décision du report est indubitablement une mesure responsable visant à protéger la santé et la sécurité des Hongkongais.

Les membres du LegCo sont élus au suffrage direct. En supposant un taux de participation de 70 %, plus de trois millions d’électeurs sont attendus dans plus de 610 bureaux de vote à Hong Kong le même jour. La situation épidémique actuelle à Hong Kong ne permet pas de tels rassemblements. Du 8 au 30 juillet, Hong Kong a en effet enregistré 1 852 cas nouvellement confirmés de COVID-19. A la veille de l’annonce du report, le 30 juillet, un nouveau record de 149 nouveaux cas avait été enregistré en une seule journée : 90 % étaient des infections locales et la source pour près de la moitié n’étaient pas identifiée, ce qui montre la gravité de la situation. Si les élections avaient eu lieu, le risque d’infections croisées aurait été très élevé, même en prenant toutes les précautions nécessaires.

Selon les lois électorales hongkongaises, les électeurs doivent se déplacer dans les bureaux de vote et ne peuvent pas voter sur Internet ou par courrier. Il y a de plus un grand nombre de personnes infectées et mises en quarantaine, ainsi que des centaines de milliers d’autres vivant ou bloquées en dehors de la RAS. Elles n’auraient pas pu voter, faussant les résultats.

L’opinion publique hongkongaise estime majoritairement que la prévention et le contrôle de l’épidémie passent avant les élections, et que la vie est plus importante que la politique : le report des élections au LegCo fait donc l’objet d’un consensus.

En raison du COVID-19, l’organisation de nombreux événements a été affectée. Les Jeux Olympiques, qui devaient être initialement organisés au Japon cette année, ont dû être reportés à l’année prochaine. Les élections au Royaume-Uni pour renouveler 118 conseils et 8 maires directement élus, dont celui de Londres, initialement prévues en mai, ont été repoussées d’un an. Les élections locales en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, ont été ajournées d’au moins un an et demi. Selon des statistiques incomplètes, depuis le début de l’épidémie, près de 70 pays ou régions ont différé les élections nationales ou locales. Même le président américain Donald Trump a déclaré qu’il souhaitait reporter l’élection présidentielle prévue pour le 3 novembre de cette année.

Dans certains endroits où les élections se sont déroulées comme prévu, comme l’élection du gouverneur de Tokyo au Japon cette année, une augmentation significative du nombre de cas confirmés de COVID-19 a été constatée après les élections. Il est raisonnable d’interdire les rassemblements et c’est l’approche qui domine dans le monde.

Le report des élections au LegCo a néanmoins été la cible de certaines forces internationales, affirmant que les procédures démocratiques et la liberté à Hong Kong sont menacées. C’est un « deux poids deux mesures » que certains pays ont l’habitude d’invoquer : s’il n’y a rien à dire quand les pays occidentaux reportent les élections en raison de l’épidémie, la même approche à Hong Kong devient irresponsable. Cela n’a aucun sens.

C’est le gouvernement de la RAS et le peuple de Hong Kong, tout comme le gouvernement central de Chine et le peuple chinois, qui aiment vraiment Hong Kong, et non les politiciens occidentaux ou les indépendantistes de Hong Kong qui veulent nuire à son développement. Tout en prenant la décision de reporter les élections au LegCo, le gouvernement de la RAS a également invoqué l’aide du gouvernement central pour lutter contre l’épidémie. Le gouvernement central a demandé à la province du Guangdong d’envoyer des équipes médicales. Il a fourni des masques, des tenues de protection ainsi que d’autres fournitures médicales, de même que des tests d’amplification des acides nucléiques gratuits pour tous les Hongkongais.

En raison du report des élections au LegCo, la manière de faire face au vide du pouvoir législatif cette année doit être soigneusement étudiée. C’est une question qui préoccupe vivement la société hongkongaise et la communauté internationale. Pour la stabilité de Hong Kong, on peut en fait envisager de prolonger d’un an le mandat des membres actuels du LegCo. Cette question devra éventuellement être tranchée par l’Assemblée populaire nationale (APN), car elle n’entre pas dans les compétences du gouvernement de la RAS. Le gouvernement populaire central a déjà informé le Comité permanent de l’APN pour qu’il prenne une décision.

La priorité absolue du gouvernement et des citoyens de la RAS de Hong Kong est d’arrêter la propagation de l’épidémie et de remporter cette bataille pour rétablir l’ordre social et garantir la santé et la sécurité des citoyens.