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Le rôle de la Chine dans la réduction mondiale de la pauvreté |
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John Ross · 2020-06-10 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: réduction de la pauvreté; Chine; monde |
Le rôle central de la réduction de la pauvreté en Chine a été une fois de plus fortement mis en exergue dans le rapport d’activité du gouvernement lors de la troisième session de la 13ème Assemblée populaire nationale. L’épidémie de COVID-19 a de toute évidence porté un coup dur à l’économie chinoise, générant le pire ralentissement économique mondial depuis la Grande Dépression, ce qui pèsera négativement sur la Chine tout au long de cette année. C’est pourquoi le pays a pris la décision inhabituelle de ne pas fixer d’objectif de croissance économique pour 2020. Mais l’engagement d’éliminer la pauvreté a été fermement maintenu.
La Chine avait déjà accompli d’immenses progrès sur la voie de l’élimination de la pauvreté absolue avant le début de cette année et de la pandémie. Selon le rapport d’activité du gouvernement, la Chine a réduit le nombre de pauvres en milieu rural de 11,1 millions de personnes, et des efforts plus importants seront déployés pour éliminer la pauvreté dans tous les xian et villages pauvres restants. Les données officielles montrent que la Chine comptait encore plus de 5,5 millions de personnes vivant dans la pauvreté en 2019.
Si la flexibilité concerne les autres objectifs économiques en 2020, aucun recul par rapport à l’objectif d’élimination de la pauvreté ne sera accepté.
Une question d’importance vitale
L’importance des réalisations de la Chine dans la réduction de la pauvreté est évidente, mais elle peut être encore plus clairement perçue dans le contexte international, car le problème immédiat et décisif auquel est confrontée l’écrasante majorité de la population mondiale demeure l’insuffisance du revenu et pour un grand nombre, la pauvreté. Il est important de comprendre que ces deux paramètres ne doivent pas être envisagés uniquement en simples termes économiques. C’est littéralement une question de vie ou de mort.
Selon les dernières données comparables au niveau international, pour 2018, une personne vivant dans un pays à faible revenu, selon la classification de la Banque mondiale, a une espérance de vie de 64 ans, contre 81 ans dans une économie à revenu élevé. C’est similaire à l’écart observé dans les pays avancés entre les zones urbaines les plus pauvres et les plus riches. Par conséquent, les personnes vivant dans la pauvreté ont non seulement concrètement moins de choix dans l’existence, mais elles meurent aussi plus précocement.
Le seuil de pauvreté de la Chine indiqué dans le rapport d’activité est défini au niveau national. Mais pour faire des comparaisons internationales, une norme uniforme doit être appliquée. La définition de la pauvreté par la Banque mondiale correspond à une dépense estimée aux prix internationaux de 2011 à 1,9 dollar par jour (en parité de pouvoir d’achat). En utilisant ce critère, on peut comparer les années 1981 – pour les premières données disponibles comparables au niveau international pour le monde et pour la Chine – et 2015 – pour les données les plus récentes – bien que la Chine elle-même ait fait davantage de progrès depuis.
Entre 1981 et 2015, la Chine a réduit le nombre de personnes vivant dans la pauvreté (définie selon les normes internationales) de 868 millions de personnes, sur une réduction totale mondiale de près de 1,17 milliard. Cela signifie que 74 % des personnes tirées de la pauvreté dans le monde étaient des Chinois.
Entre 1981 et 2016, selon les dernières données de la Banque mondiale, la Chine a réduit de 99,1 % le nombre de personnes vivant dans la pauvreté (selon les normes internationales). D’ici la fin de 2020, cette proportion sera de 100 %.
Il est certainement gratifiant de voir que certains autres pays ont commencé à progresser dans ce sens, mais la contribution de la Chine à la campagne mondiale de lutte contre la pauvreté est largement supérieure à celle de tout autre pays. La Chine a sorti plus de cinq fois plus de personnes de la pauvreté que l’Inde, près de sept fois plus que l’Indonésie et plus de 20 fois plus que toute l’Amérique latine.
Ces tendances ont également un effet décisif sur la question des droits de l’homme. La vie des personnes sorties de la pauvreté en Chine s’est considérablement améliorée et leurs choix réels dans la vie se sont considérablement élargis. Cela a contribué beaucoup plus au bien-être de l’humanité que la définition occidentale absurde des droits de l’homme.
Une voie différente
Ces tendances à la réduction de la pauvreté ont également une importance décisive pour juger si la voie socialiste ou capitaliste est correcte pour le développement. Ce problème est assez facilement résolu en notant que si le capitalisme avait sorti les gens de la pauvreté, la réduction de la pauvreté aurait eu lieu en grande partie dans tous les pays capitalistes. Mais ceux-ci, comme on l’a déjà vu, ne représentent qu’une faible proportion dans le nombre de personnes tirées de la pauvreté dans le monde. C’est principalement à mettre au crédit de la Chine.
Mais il n’y a pas que la Chine : d’autres pays socialistes ont également fait des progrès remarquables. Le Viet Nam a ainsi réduit le nombre de personnes vivant dans la pauvreté de 95 % entre 1992 et 2016.
Pour donner un ordre d’idée, la Chine a sorti plus de personnes de la pauvreté que l’ensemble de la population de l’Union européenne. Le reste du monde ne peut pas copier mécaniquement la Chine, car les conditions dans chaque pays sont spécifiques, mais il peut apprendre de la voie de développement de la Chine. Comme l’a déclaré le président Xi Jinping lors du XIXe Congrès national du Parti communiste chinois en 2017, le socialisme aux caractéristiques chinoises « offre une nouvelle option aux autres pays et nations qui souhaitent accélérer leur développement tout en préservant leur indépendance ».
Le rôle central de la Chine
Juste après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, la Chine a enregistré l’augmentation de l’espérance de vie la plus élevée jamais enregistrée par un grand pays dans l’histoire de l’humanité. Cela a été d’une importance décisive car chacun sait que l’espérance de vie moyenne est le meilleur indicateur des conditions sociales générales. Il résume à lui seul tous les facteurs positifs (niveau de consommation élevé, bonne éducation, qualité des soins de santé et protection de l’environnement) et négatifs (faible niveau de consommation, manque d’éducation, mauvaise santé et mauvaises conditions environnementales). Mais malgré ces réalisations sociales exceptionnelles, l’économie chinoise est restée à un faible niveau de développement entre 1949 et 1978.
Depuis 1978 avec la politique de réforme et d’ouverture, et pendant 40 ans, le rythme de croissance économique de la Chine a été le plus rapide de toute l’histoire de l’humanité en termes de vitesse du développement économique, de nombre de personnes qui en ont bénéficié, de contribution mondiale et de rythme soutenu de l’augmentation du niveau de vie. Mais, comme on l’a déjà vu, cette période a également été marquée par la plus grande réduction de la pauvreté au monde. Un tel développement économique est à la base du renouveau de la nation chinoise, de l’amélioration des conditions sociales de la Chine et de l’immense contribution de la Chine à l’amélioration des conditions générales de l’humanité.
L’affirmation selon laquelle la réussite économique de la Chine est la plus grande de l’histoire humaine non seulement en termes d’amélioration des conditions en Chine mais aussi d’amélioration de celle de l’humanité, n’est donc pas celle d’un nationaliste chinois « surexcité ». Ce ne sont pas non plus des « propos gentils » pour les médias chinois. Pour un sujet aussi sérieux que le renouveau national de la Chine, qui est la question la plus importante au monde, il n’y a aucune vertu à exagérer, à être « optimiste » ou « pessimiste », mais il faut seulement être réaliste. L’affirmation selon laquelle le développement économique de la Chine, y compris son rôle central dans la réduction de la pauvreté, est le plus grand de toute l’histoire de l’humanité est simplement une affirmation qui repose sur des faits.
L'auteur est chercheur principal à l’Institut d’études financières Chongyang, de l’Université Renmin de Chine, et ancien directeur de la politique économique et commerciale auprès du maire de Londres.