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Un bénévole polyvalent |
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Li Kaizhi · 2020-04-01 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: COVID-19; bénévole; Chine |
Yang Jie et les respirateurs médicaux qu’il a lui-même installés.
Chauffeur, ingénieur, poissonnier : Yang Jie, un jeune homme de la province de l'Anhui (est de la Chine), a plusieurs cordes à son arc. Dans la lutte contre le COVID-19, il a fait jouer ses trois professions pour aider le peuple, prouvant la justesse du vieil adage : contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur.
À 20h le 24 janvier, à la veille du Nouvel An chinois, M. Yang a reçu un message demandant de l'aide pour transporter un lot de matériel médical de la ville de Nanjing, dans la province du Jiangsu, jusqu'à l'Hôpital Huoshenshan de la ville de Wuhan, dans la province du Hubei. Or, il était difficile de trouver des véhicules à ce moment de l'année, en pleines fêtes du Nouvel An. « Cet appel n'avait pas encore reçu de réponse à minuit, j'ai donc décidé de tenter le coup », a-t-il déclaré.
Après avoir contacté les demandeurs, on lui a dit que les équipements nécessitaient deux gros camions dont la taille devait répondre à des exigences particulières. Il a d'abord hésité, car il s'agissait d'une tâche vraiment difficile. Mais l'idée qu'il allait peut-être sauver des vies en effectuant cette livraison l'a convaincu. Il est aussitôt parti à la recherche de camions.
Livraison et installation
Après beaucoup d'efforts, M. Yang a finalement trouvé des chauffeurs de camion pour l'accompagner, mais le coût allait être plus élevé que prévu en raison des fêtes. Il a accepté de payer le montant sans aucune hésitation. Toute la nuit, il a conduit seul de sa ville natale dans la province de l'Anhui jusqu'à Nanjing, où il avait rendez-vous avec les chauffeurs à 6h du matin le lendemain. Il leur a fallu une journée et une nuit entières pour arriver à l'Hôpital Huoshenshan à Wuhan. L'hôpital était encore en construction à leur arrivée, et les équipements médicaux ne pouvaient donc pas y être déchargés. Ils ont dû les transférer dans un autre entrepôt de la ville. « Je me sentais vraiment impuissant à l'époque. Il n'y avait aucune voiture ni personne sur la route à cause du verrouillage de la ville. Mais je devais accomplir ma mission ! » Finalement, avec l'aide de ses amis, il a réussi à livrer les équipements en faisant huit aller-retour en voiture en deux jours.
Pour certains articles volumineux comme les respirateurs, M. Yang et les autres bénévoles ont dû les transporter sur leurs épaules directement jusque dans les chambres de l'hôpital. Une fois déplacé, l'équipement devait encore être installé. À ce moment-là, seul un expert savait installer les respirateurs et les équipements connexes. Afin d'augmenter l'efficacité, M. Yang a décidé de saisir cette occasion pour apprendre à installer les respirateurs. Avec l'aide de l'expert, il a appris très vite. « Le travail logiciel a été confié à des professionnels. Je n'étais responsable que de l'installation des armoires, des bases et de l'assemblage de tout l'équipement », a ajouté M. Yang.
De plus, M. Yang et l'expert ont également installé une machine d'oxygénation des membranes extracorporelles et un robot de stérilisation à lumière ultraviolette pour traiter le COVID-19.
Un poissonnier sans but lucratif
Au courant des difficultés du personnel médical se battant en première ligne, M. Yang a eu l'idée d'améliorer leur alimentation en leur fournissant du poisson frais. « J'ai lancé une activité de collecte de fonds dans mon entreprise. Puis j'ai contacté une entreprise de produits frais en ligne et j'ai acheté 1 639 bars. L'entreprise était responsable de les cuisiner et de les livrer. » Cependant, il n'y avait pas assez de membres du personnel pour tout faire en si peu de temps. M. Yang et ses collègues ont ainsi participé à la préparation, à l'emballage et à la livraison des poissons.
« Lorsque j'ai vu le premier lot de 300 poissons arriver à l'Hôpital Huoshenshan, je n'oublierai jamais les expressions de surprise sur le visage du personnel médical », a déclaré M. Yang. « Ils n'avaient pas mangé de poisson frais depuis longtemps. »
Ému par la générosité de M. Yang, un des travailleurs de la santé lui a donné un surnom qui lui sied à merveille : « le plus beau des poissonniers ».
Pour vos commentaires : likaizhi@chinafrica.cn