« Si l’Europe et la Chine peuvent coopérer sincèrement et s’entraider en matière de prévention et de contrôle du COVID-19, les deux parties pourront trouver de nouveaux potentiels dans de nombreux domaines tels que les soins médicaux et la santé publique », a affirmé Cui Hongjian, directeur du département des études européennes de l’Institut d’études internationales de Chine, à Beijing Information lors d’un séminaire en ligne organisé par le CCG (The Center for China and Globalization) le 25 mars.

La propagation rapide de l’épidémie a eu un impact profond sur les pays européens. M. Cui estime que le COVID-19 constitue non seulement une épreuve pour chacun d’entre eux, mais aussi pour l’Union européenne (UE) et l’intégration européenne. L’UE a déjà lancé une série de mesures, à savoir coordonner les plans proposés par des pays membres, y compris les plans de soins, apporter une aide financière aux pays européens, notamment via la Banque centrale européenne, et coordonner l’allocation du matériel médical entre les pays membres. L’UE s’efforce d’assurer la solidarité en cette période critique et de minimiser les répercussions économiques du COVID-19, voulant ainsi trouver un équilibre entre la lutte contre l’épidémie et la stabilisation de l’économie.

La Chine a remporté une victoire temporaire dans la prévention et le contrôle du COVID-19 et a déjà donné du matériel médical et envoyé des experts médicaux dans plusieurs pays européens. M. Cui estime que la Chine et l’Europe peuvent coopérer dans trois domaines. Primo, le partage de l’expérience. Le personnel médical chinois a en effet acquis une expérience solide qui manque à ses homologues européens. Secundo, l’approvisionnement en matériel médical. Quand la Chine a connu la phase la plus difficile, certains pays européens lui ont tendu la main. C’est dans cet esprit d’entraide que la Chine fournit également une grande quantité d'équipements et de matériel médical à de nombreux pays européens. Tertio, la création de mécanismes de coopération, car les échanges dans le domaine de la santé publique entre les deux parties n’ont pas un caractère systématique. Il faudrait par exemple établir un mécanisme de coopération sanitaire ou d’urgence à l’échelon de l’UE pour aider les pays européens et soutenir l’intégration. Quand l’Europe sera sortie de cette crise, il faudra selon M. Cui accorder plus d’attention à d’autres régions, par exemple l’Afrique, par le biais de la coopération en pays tiers.

« Cette année est cruciale pour les relations sino-européennes, et plusieurs programmes de coopération devront encore progresser », a précisé M. Cui. Les pourparlers sur le Traité bilatéral d’investissement Chine-UE ont été reportés en raison de l’épidémie. Quand ils reprendront, les soins médicaux et la santé publique pourront aussi être mis à l’ordre du jour.

« Au cours de la phase suivante, la coopération sino-européenne mettra l’accent sur la reprise économique et la maintien de la chaîne industrielle et d’approvisionnement », a souligné M. Cui. Le COVID-19 a eu et continu d’avoir des répercussions graves sur les échanges commerciaux. Après une longue période d’interruption de la chaîne d’approvisionnement, il sera nécessaire de surmonter de nombreux défis, a-t-il conclu.