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Comment le premier cas confirmé de nouveau coronavirus du Shandong a-t-il été guéri ? |
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Liu Ting · 2020-02-10 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Qingdao; Shandong; coronavirus |
« Regardez attentivement comment je fais. Aspirez lentement à pleins poumons, puis ouvrez la bouche comme pour siffler et expirez aussi fort que possible. Ce sera un peu inconfortable au début, mais vous devez insister. Faites comme moi, vous y arriverez ! »
Cette gymnastique visant à rétablir les fonctions pulmonaires se déroule dans une chambre de confinement du CHU de Qingdao. Elle est dispensée à l’attention du premier cas confirmé de nouveau coronavirus dans la province du Shandong (est de la Chine). Sun Yunbo, directeur de l’équipe de spécialistes dans la prévention et le contrôle de l’épidémie de coronavirus de Qingdao et directeur adjoint de l’établissement, qui se trouve à 3 mètres du patient, décide d’enlever son masque pour que le patient puisse bien voir.
Retour au 17 janvier. Dans la soirée, le patient présentant les symptômes de fièvre et toux s’y était fait hospitaliser. Cinq heures avant son arrivée, M. Sun avait organisé une formation sur le diagnostic et le traitement de la pneumonie causée par le nouveau coronavirus à l’attention du personnel médical. « Notre hôpital avait installé les chambres de confinement et était prêt à accueillir les patients infectés par le nouveau coronavirus. Quand le personnel médical a su que cet homme était allé à Wuhan, épicentre de l’épidémie, il a été conduit dans la chambre de confinement et non dans le bâtiment des consultations externes », raconte-t-il à Beijing Information.
Après une série d’examens, M. Sun en a conclu que les symptômes que présentait ce patient étaient très similaires à ceux de la pneumonie causée par le nouveau coronavirus. Les tests d’acide nucléique étaient d’ailleurs tous positifs. Le 21 janvier, l’équipe des spécialistes de la Commission nationale de la santé a confirmé que ce patient était le premier cas de nouveau coronavirus du Shandong.
Le personnel médical du CHU de Qingdao. (Photo gracieusement fournie)
L’hôpital a immédiatement constitué une équipe de 17 personnes composée de 3 médecins, 2 infirmiers-chefs et 12 infirmières. Ils ont été isolés dans les chambres de confinement à partir du 21 janvier pour prodiguer les soins.
Comme la pneumonie causée par le nouveau coronavirus est plus complexe qu’une maladie contagieuse ordinaire, le personnel médical a dû renforcer sa propre protection. Revêtu d’une tenue isolante, de vêtements de protection, et portant lunette de protection, masque N95 et gants en caoutchouc, la sueur est accablante au bout de 30 minutes. « Les vêtements de protection sont jetables. Une fois qu’on les revêt, on ne peut plus aller aux toilettes. Beaucoup de médecins et d’infirmiers n’y vont qu’une fois en 12 heures de travail », remarque Gu Chuankai, medécin au service des soins intensifs.
Gu Chuankai examine un patient dans une chambre de confinement. (Photo gracieusement fournie)
En cours de traitement, la situation du patient s’est brusquement aggravée, avec une forte fièvre, des suffocations, de l’hypoxie et une insuffisance respiratoire. Ce patient était également psychologiquement instable. « Il avait peur de s’endormir, craignant de ne pouvoir se réveiller. Il craignait également de contaminer d’autres personnes », explique M. Gu. Le manque de sommeil a aggravé son état de santé, rendant le traitement plus compliqué.
Dans des cas comme celui-ci, on fait souvent appel à un respirateur. M. Sun a cependant considéré qu’il y avait des risques, notamment d’intolérance du patient et d’augmentation du risque de contagion. De plus, une infirmière doit assister le patient 24h sur 24h, avec les risques que cela comporte pour elle. M. Sun a donc préféré que le patient lutte contre la maladie de manière naturelle. Au début, M. Sun avait voulu filmer sa petite gymnastique pulmonaire sur son téléphone portable, mais le patient souffrait trop pour se concentrer sur un écran. Il a donc décidé d’enlever son masque et de faire la démonstration face en face.
M. Sun a combiné la médecine traditionnelle chinoise (MTC) avec la médecine occidentale pour traiter ce patient. Pour rédiger son ordonnance en MTC, il fallait observer la surface de la langue. Chaque jour, le personnel médical prenait donc la langue du patient en photo pour éviter la contagion.
M. Sun a également prêté une grande importance à l’état psychologique du patient. Malgré le risque de contagion, le personnel médical lui a prodigué des conseils psychologiques, lui permettant de regagner confiance. La situation du patient s’est progressivement améliorée et le 29 janvier, rétabli, il est finalement sorti de l’hôpital.
Le 29 janvier, Sun Yunbo (2e g.) pose en compagnie du patient rétabli. (Photo gracieusement fournie)
Depuis le début de l’épidémie, M. Sun passe quasiment tout son temps à l’hôpital. L’effort assidu a fini par porter ses fruits, avec deux nouveaux cas de guérison enregistrés le 4 février. Bien qu’il soit confiant quant à l’issue victorieuse dans la lutte contre le nouveau coronavirus, M. Sun estime que la situation épidémique est encore grave. « Il faut renforcer la prévention et le contrôle de la maladie, surtout l’arrivée des cas venant d’ailleurs. De plus, le travail de prévention et de contrôle doit se faire de manière unifiée. Les départements de la sécurité publique notamment doivent faire usage des mégadonnées pour fournir plus d’information aux médecins. »