Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré vendredi 31 janvier que l’épidémie du nouveau coronavirus est devenue une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).

S’exprimant lors d’une conférence de presse après une réunion à huis clos du comité d’urgence, M. Tedros a souligné que cette décision n’a pas été prise en raison de ce qui se passe en Chine, mais dans d’autres pays. Sur la base de ces propos, il a ajouté que l’OMS désapprouve, voire s’oppose à l’imposition de restrictions de voyage et de commerce vis-à-vis de la Chine, mais vise à mobiliser davantage de ressources internationales pour faire face à l’épidémie.

Il y a tout lieu de penser que l’OMS a porté un jugement neutre et fondé sur les faits. L’organisation estime d’une part que l’USPPI prend en compte le fait que l’épidémie continue de se développer au-delà des frontières, et d’autre part, elle a explicité son opposition à des mesures excessives visant la Chine et qui perturberont l’ordre mondial. Cette attitude de prudence se base sur une réflexion générale effectuée à partir de la réalité, à savoir les liens très étroits que tous les pays entretiennent non seulement en matière d’hygiène et de santé, mais aussi de commerce.

Le discours de cette organisation mondiale a dissipé de manière claire un malentendu possible selon laquelle la Chine serait considérée comme une zone d’épidémie et mise en isolement du reste du monde. Un tel constat évite dans une certaine mesure d’éventuelles conséquences négatives engendrées par des réactions excessives au niveau économique. Dans le contexte de la mondialisation, la Chine constitue l’un des maillons d’importance majeure dans les échanges commerciaux et la coopération internationale. Le pays veut ainsi déployer des efforts sur tous les fronts pour combattre cette épidémie, afin de défendre les intérêts communs tout comme ceux de sa population.

L’attitude de l’OMS montre aussi sa confiance continue à l’égard de la deuxième puissance mondiale. L’organisation a salué « le leadership et l’engagement politique présents au plus haut niveau chez les autorités chinoises », la transparence dans leurs échanges quotidiens, la collaboration avec les autres pays qui ont besoin de son appui, ainsi que les mesures très efficaces prises à différents niveaux, « dépassant de loin les exigences requises pour faire face aux situations d’urgence » et « bénéfiques non seulement à ce pays mais aussi au reste du monde », selon l’OMS.